DOUCET Émile, Alphonse, Félix

Par Michel Dreyfus

Né le 7 juillet 1922 à Tourlaville (Manche), mort le 16 décembre 1998 à Cherbourg (Manche) ; électricien à l’Arsenal de Cherbourg ; secrétaire de l’Union départementale CGT de la Manche (1950-1977).

Fils d’un marin-pêcheur, il fut arpète avant d’entrer à l’arsenal de Cherbourg comme électricien-bobineur. Syndiqué à la CGT dès l’âge de dix-huit ans, Émile Doucet fut en contact avec le Parti communiste en 1939, mais il adhéra en 1945.
Pendant la guerre, il travailla en Allemagne dans le cadre du STO et séjourna dans un camp disciplinaire.
Émile Doucet fut membre du bureau de la fédération communiste de la Manche de 1953 à 1968 au moins, et suivit une école centrale d’un mois vers 1960. Il était secrétaire de la cellule de l’Arsenal et membre du comité de section de Cherbourg. Il fut surtout la figure de proue du syndicaliste ouvrier de la Manche des années 1950 aux années 1970.
Secrétaire du syndicat CGT de l’Arsenal, il fut élu secrétaire de l’Union départementale CGT de la Manche en décembre 1950, puis son secrétaire général en 1952, en remplacement de André Béranger*. Maxime Lelièvre, Eugène Lebourg et Albert Leneuveu furent élus secrétaires adjoints, et Georges Mars trésorier général. Avec sa moto, il sillonna le département. Bien qu’éprouvante, cette vie active l’enthousiasma : « J’aurais eu du mal à rester derrière l’établi » déclara-t-il lors du centenaire de la CGT.
Son rôle fut particulièrement important pendant les grèves de mai 1968. Il était à Paris lorsqu’éclatèrent les premières grèves ; revenu d’urgence, il fut pendant quinze jours le « maître de Cherbourg » selon la formule d’un journaliste de La Presse de la Manche. Une photographie de Robert Doisneau le montre négociant avec le préfet maritime. Pendant les années soixante-dix, il fut sur le front pour combattre les licenciements et le chômage.
Émile Doucet resta à la tête de l’Union départementale jusqu’en 1977 ; il passa le témoin à Jean-Louis Furon. Cette année, il fut élu maire adjoint de Tourlaville (Manche) sur la liste de Georges Fatôme et siègea de 1977 à 1995. Il fut également vice-président de la Communauté urbaine de Cherbourg, de 1983 à 1989, chargé de la voirie.
Homme de forte carrure, « le grand Mimile » avait un « caractère bien trempé », tout en donnant une image tempérée du dirigeant syndical.
Émile Doucet, retiré dans sa maison du Becquet du haut, mourut à l’hôpital Pasteur, de Cherbourg, en 1998, toujours membre du Parti communiste. Il fut incinéré à Caen.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article22896, notice DOUCET Émile, Alphonse, Félix par Michel Dreyfus, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 25 octobre 2008.

Par Michel Dreyfus

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — L’Humanité, vendredi 18 décembre 1998. — La Presse de la Manche, 17 décembre 1998. — Arch. de l’Institut CGT d’histoire sociale, listes établies par Roland Krivine. — Jean-François Hamel, Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, t. 1. — Notes de Claude Pennetier. — Renseignements communiqués par les archives municipales de Cherbourg. — État civil de Cherbourg.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable