QUÉRÉ Émile, Marie

Par Michel Germain, Dominique Tantin

Né le 16 juin 1913 à Botsorhel (Finistère), abattu le 27 mars 1944 à Thônes (Haute-Savoie) ; garde-forestier ; résistant de l’Armée secrète (AS).

Émile Quéré était le fils de Jean-Marie, cultivateur, alors âgé de 38 ans et Jeanne Marie Bamier, âgée de 30 ans.
A 16 ans, il s’engagea dans la Marine nationale. Pendant dix ans il parcourut le monde, principalement à port du patrouilleur Tramontane. Changeant radicalement de vie, il fut nommé le 1er septembre 1938 garde forestier à Thônes : un quartier maître breton devenu forestier savoyard. Il travailla d’arrache-pied pour réussir et il réussit comme le prouvent ses notes administratives. Le 8 septembre 1939, il quitta la Savoie pour rejoindre Brest. En juillet 1940, il était de retour à Thônes et le 27 août, il épousa Anna Garnier, une fille du pays, qui lui donna en juillet 1942 un petit Jean-Yves.
Il considérait l’amiral Darlan comme un traître et de ce fait il devint résistant (alias Surcouf) et entra dans l’Armée Secrète. Il assurait, au moment des Glières, liaisons et ravitaillements à travers les bois et les forêts qu’il connaissait parfaitement.
Au moment du décrochage, il reçut l’ordre d’organiser le repli de certains éléments par le Col des Nantets. Le 27 mars 1944, il se trouvait à Montremont, chez Léon Binvignat. C’est là qu’il fut abattu, vers 16 heures, devant la ferme de Léon, alors qu’il tentait de parlementer, car il y avait quatre gars des Glières dans la maison, avec la patrouille allemande. Léon Binvignat* fut également tué (plaque).
Les obsèques d’Émile Quéré se déroulèrent le vendredi matin en présence de nombreux thônains.
Reconnu « Mort pour la France », il fut homologué FFI et interné résistant, et la médaille de la Résistance lui sera décernée par décret en date du 18 novembre 1959. Il fut inhumé dans la nécropole militaire nationale de Morette, tombe n°37. Son nom figure sur le monument de la Combe d’Ire, élevé aux forestiers savoyards martyrs de la Libération, ainsi que sur le monument aux morts de Thônes et le Mur du souvenir élevé à l’entrée du cimetière de Morette.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article229136, notice QUÉRÉ Émile, Marie par Michel Germain, Dominique Tantin , version mise en ligne le 12 juin 2020, dernière modification le 12 juin 2020.

Par Michel Germain, Dominique Tantin

SOURCES : Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009. — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — Service historique de la Défense, Caen, AC 21 P 135945 et Vincennes GR 16 P 495032. — Acte de naissance en ligne (Arch. Dép. du Finistère).

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable