THIÉBAUT Louis, Robert, André [pseudonyme dans la résistance : Toby ou Boby]

Par Patrick Bec

Né le 25 mars 1925 à Paris (XIIe arr.), blessé achevé le 22 juin 1944 à Saint-Just (Cantal) ; militaire ; résistant au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Louis Robert Thiébaut était le fils de Maurice Robert Thiébaut, plaqueur ou placagiste originaire de Charette-Varennes (Saône-et-Loire) et de Constance, Madeleine Iskin, employée de bureau, fille d’un tailleur d’habits parisien. Conscrit de la classe 1917, Maurice Robert avait été mobilisé en 1916 et avait effectué la campagne contre l’Allemagne jusqu’en 1918, qualifié de très bon soldat. A Paris depuis 1920, il s’y était marié le 10 juin 1922. La famille s’installa à Montgeron (Seine-et-Oise, aujourd’hui Essonne) en 1934. C’est dans cette ville que résidait aussi Louis Robert, célibataire, qui en 1944, engagé militaire, rejoignit la résistance parmi les FFI et participa aux combats de la Margeride et de la Truyère.
Louis Thiébaut intégra le 7 mai 1944 le 1er Bataillon des MUR du Mont-Mouchet, unité combattante du Cantal.

A Maurines (Cantal) le service de santé du Maquis, dirigé par le docteur Mallet avait installé dans deux maisons mises à disposition par le maire, 63 blessés des combats du Mont-Mouchet. Louis Mallet était assisté de son fils aîné Étienne Mallet, du docteur “Raymond” (Paul Reiss), des pharmaciens Nugou d’Aurillac et Roger Menut alias Bénévol et sa femme Marinette, accompagnée de son père Gilbert Lafaye. Un dentiste opérant au presbytère complétait le dispositif.
Le 20 juin 1944 l’ordre de “décrocher” fut donné et il fallut faire évacuer les blessés. Douze véhicules furent rassemblés et un premier convoi d’une soixantaine de blessés put passer le Bès à temps et parvenir dans la nuit à Albaret-Sainte-Marie (Lozère). Restaient deux chars conduits par des paysans portant 7 blessés laissés aux soins de Paul Reiss, Marinette Menut et son père Gilbert Lafaye. Les blessés avaient été répartis dans des fermes avant leur évacuation. Le commandant Alfred Fournier, chef de la zone 9 et du maquis de La Truyère, groupe Revanche, se dit persuadé que l’arrestation du convoi fut le résultat d’une dénonciation. Le témoignage d’un paysan fit état d’une rumeur publique confirmant une dénonciation des blessés puis l’exécution du délateur par les FFI à Saint-Chély-d’Apcher. La patrouille allemande, forte de 100 à 150 hommes, qui venait de Saint-Chély-d’Apcher (Lozère) encercla le petit groupe au niveau du Pont d’Estrémiac, aujourd’hui commune de Val d’Arcomie.
Sachant le sort qui leur était réservé à tous, les gardiens des blessés se défendirent. Gilbert Lafaye, armé d’un révolver fut bientôt atteint par une balle et succomba rapidement. Paul Reiss fut abattu et Marinette Menut, se défendant à la mitraillette fut très gravement atteinte au ventre et tomba. Les Allemands achevèrent tous les blessés sur le char et emmenèrent l’infirmière à l’hôpital de Saint-Flour (Cantal) puis au siège de la gestapo à Chamalières (Puy-de-Dôme) où elle fut torturée et exécutée.

Louis Robert André Thiébaut faisait partie des blessés ; il a été achevé par balles de révolver tirées à bout portant à la tempe le 22 juin 1944 à La Coste, sous le village d’Estremiac où 6 autres blessés (Noël Rougier, Émile Marsal, Jean Espagnol, Raymond Apcher, Gérard Normand, Alexandre Tucholski) ont été achevés.

Louis Robert André Thiébaut avait 19 ans. Il a été reconnu “Mort pour la France”, homologué FFI. Il a obtenu la médaille de la résistance et la croix de guerre.
Son nom apparaît sur le monument commémoratif 1939-1945 à Saint-Just ainsi que sur le monument aux morts de Montgeron et sur le Mur du souvenir de cette ville. Sa photo a été publiée par MémorialGenWeb.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article229168, notice THIÉBAUT Louis, Robert, André [pseudonyme dans la résistance : Toby ou Boby] par Patrick Bec, version mise en ligne le 16 juin 2020, dernière modification le 27 février 2022.

Par Patrick Bec

SOURCES : Arch. Dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 149 : crimes de guerre à Saint-Just. — AVCC Caen, AC 21 P 158372, dossier Louis Robert André Thiébaut (nc). — SHD Vincennes, dossier de résistant de Louis Robert André Thiébaut : GR 16 P 568251(nc). — Eugène Martres, Le Cantal de 1939 à 1945 - Les troupes allemandes à travers le Massif Central, Cournon, De Borée 1993. — Jean Favier, Lieux de mémoire et monuments du souvenir, Albédia, Aurillac 2007. — Jean Favier, Mémorial du réduit de la Truyère, Aurillac, Union des ACVG - CVR du Cantal, Musée de la Résistance d’Anterrieux, 2008. — Mgr de La Vaissière, Les journées tragiques dans le diocèse de Saint-Flour, Imprimerie Clavel, Saint-Flour 1944. — Pierre Chassang, Le pays de Ruynes-en-Margeride, SIVOM canton de Ruynes, Watel 1990. — Arch. Dép. du Cantal (état-civil). — Arch. Dép. de Saône-et-Loire (registres matricules). — Geneanet. — MémorialGenWeb.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable