FRANÇOIS Louis [FRANÇOIS Gustave, Louis]. Pseudonyme dans la Résistance : Albert

Par Jean Belin

Né le 9 novembre 1914 à Dijon, mort le 7 juillet 1988 à Dijon (Côte-d’Or) ; matelot, employé des PTT puis officier de l’armée de terre ; syndicaliste CGT et militant communiste de Côte-d’Or pendant l’occupation ; commandant « Albert » dans la Résistance, résistant au sein des FTP et des FFI

Fils de Louis Eugène François, employé des PTT, et de Marie-Jeanne Elise Frizon, parents domiciliés au 14 rue Corneille à Dijon, après la fin de sa scolarité, Louis François fut admis à l’école de matelot mécanicien en novembre 1931. Il contracta un engagement comme volontaire pour cinq ans à compter du 9 février 1932 au dépôt des équipages de la flotte à Toulon (Var). Il fut nommé quartier maître mécanicien en juillet 1938. Placé dans la réserve au terme de sa période d’engagement, il se retira à Dijon. Il fut embauché au service du dessin de la Poste à Dijon en 1939.
Rappelé le 28 août 1939 à Toulon, il déserta la Marine. Il fut arrêté le 31 mai 1941 et interné à la centrale de Clairvaux (Aube) jusqu’au 3 décembre 1941. Après sa libération, Louis François reprit son emploi à la Poste et fit la connaissance de Jean Nicolas, postier à Dijon, qui lui demanda de tirer des tracts au bureau du dessin pour le compte de la Résistance. Il s’engagea à ce moment-là à la CGT et au Parti communiste clandestin. La découverte des tracts coûta six mois de prison à Louis François. Sorti de prison en avril 1942, il entra dans la clandestinité et devint recruteur du Front national (FN) et des Francs-tireurs et partisans (FTP) en juin 1943.
Dans le courant de la même année, Jean Nicolas le chargea de prendre contact dans les fermes isolées de l’Auxois et du Châtillonnais (Côte-d’Or) afin de chercher des emplacements pour les futurs maquis FTP, ainsi que des caches pour les armes et des boîtes aux lettres. Fin 1943, le tribunal allemand condamna à mort sept cheminots du dépôt de Perrigny-lès-Dijon pour actes de Résistance. Avec l’aide des dirigeants cheminots de la CGT clandestine du dépôt, de Maurice Sébille du Front national, Marcel Asmus prit la parole et s’adressa aux cheminots afin de les appeler à engager une action résolue pour sauver leurs camarades condamnés. Nommé Commissaire aux effectifs régional (CER) en remplacement de Nicolas, Louis François, commandant Albert dans la Résistance, envoya des hommes armés à l’entrée du dépôt pour couvrir Asmus.
Recherchés et traqués, plusieurs dirigeants de l’État-major régional F.T.P. sont arrêtés par la police allemande, dont Nicolas qui fut déporté. Blessé à la jambe gauche lors d’un heurt avec un convoi allemand en avril 1944, Louis François pu fuir de justesse et se réfugia au maquis Morane (Nord département). Il participa au dernier violent combat livré dans le département avec les maquisards du groupe Morane à la Libération de Châtillon-sur-Seine (Côte-d’Or) le 11 septembre 1944. Appelé à encadrer les Forces françaises de l’intérieur (FFI) le 11 octobre 1944, il fut affecté à Besançon (Doubs) avec le grade de lieutenant, puis de capitaine en juin 1945. Il resta définitivement dans l’active où il termina sa carrière militaire en Algérie comme colonel en 1961 avant d’être rétrogradé dans le grade de capitaine suite à un affrontement avec un général engagé dans l’OAS.
Pour son rôle dans la Résistance et dans la Libération de la France, il fut décoré de la médaille militaire et de la Croix de guerre de 1939-1945. Il était également fait chevalier de la Légion d’honneur en février 1949. Il se maria le 21 juillet 1937 à Dijon avec Marie Louise Catherine Sandrin, infirmière, avec laquelle il eut trois filles nées à Dijon. Domicilié à Magny-les-Aubigny (Côte-d’Or) lors de son décès, il repose au cimetière de la commune.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article229298, notice FRANÇOIS Louis [FRANÇOIS Gustave, Louis]. Pseudonyme dans la Résistance : Albert par Jean Belin, version mise en ligne le 17 juin 2020, dernière modification le 17 juin 2020.

Par Jean Belin

SOURCES : Résistance en Côte-d’Or, Gilles Hennequin, tomes 1 et 3, éditions de 1981 et de 1993, fonds de Gilles Hennequin sur le maquis Morane. — Les communistes dans la Résistance en Côte-d’Or, additif à l’édition de 1996. — Arch. Dép. de Côte-d’Or, état civil, recensement de la population, fiche de recrutement militaire 1626, R-2692.

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