COLLARD-BOVY Alphonse. [Belgique]

Fils d’un fabricant de meubles installé au numéro 22 de la rue de Heusy à Verviers, Alphonse Collard-Bovy obtient son doctorat en droit à l’Université de Louvain (Leuven, aujourd’hui pr. Brabant flamand, arr. Louvain) le 9 février 1892. Il prête son serment d’avocat le 24 février à Liège, quelques semaines avant le décès de son père le 4 avril. Avec ses frères aînés, Henri (1863-1921), ordonné prêtre en 1885 et curé à Beaufays (aujourd’hui commune de Chaudfontaine, pr. Liège, arr. Liège) et Armand (1866-1926), ingénieur, il se passionne pour le mouvement ouvrier chrétien naissant. Avocat stagiaire au barreau de Verviers de 1892 à 1895, il participe, avec ses frères et ses confrères avocats, Henri Boland et Henri Maquinay, notamment à la création à Verviers de l’Union démocratique chrétienne (UDC), qui dispose d’un hebdomadaire, Le Démocrate, à partir du 5 novembre 1892.

Les frères Collard-Bovy contribuent au journal démocrate-chrétien ; Alphonse écrit des articles sur l’actualité sociale et fournit une revue de la presse. Lorsque, le 16 mars 1893, l’UDC ouvre une coopérative de consommation, L’Épargne, qui organise l’achat et la revente à bas prix de denrées alimentaires essentiellement. Elle s’installe dans la maison familiale des Collard-Bovy, à la rue de Heusy, tout comme la boulangerie coopérative qui ouvrira le 7 novembre 1893.

En avril 1894, Alphonse Collard-Bovy copréside, avec Henri Boland et le leader socialiste local Pierre Fluche, un meeting de solidarité avec les ouvriers briquetiers de Boom (pr. et arr. Anvers-Antwerpen) alors en grève. Six mois plus tard, l’alliance électorale des démocrates-chrétiens avec les catholiques conservateurs pour les premières élections législatives au suffrage universel, biaisé par le vote plural et l’éviction des femmes, le 14 octobre 1894 met à mal l’image de l’UDC, qui ne s’en relèvera pas. Collard-Bovy est candidat dans le canton de Spa lors des élections provinciales du 28 octobre 1894, mais n’est pas élu.

Alphonse Collard-Bovy participe à la transformation de l’hebdomadaire démocrate-chrétien liégeois, Le Bien du peuple, en quotidien, via la création d’une coopérative le 13 mai 1895. Il collabore à ce journal jusqu’à ce qu’il redevienne hebdomadaire en février 1896, peu avant la fin du Démocrate de Verviers, avant d’être transféré de Liège à Bruxelles en 1900.

Sollicité pour participer à la rédaction du Patriote, quotidien catholique conservateur créé en 1884, Alphonse Collard-Bovy s’installe dans la capitale en 1898 et s’inscrit au barreau de Bruxelles le 25 avril de cette année. Il épouse à Wastinnes (aujourd’hui pr. Brabant wallon, arr. Nivelles) le 10 septembre 1902 Clotilde Gomand (1877-1951), dont il aura cinq enfants entre 1903 et 1914, et s’installe à Etterbeek. Il s’implique dans la vie politique de cette commune au lendemain de la Première Guerre mondiale, aux côtés des catholiques Edouard du Roy de Blicquy et Paul Plissart. Ce dernier devient bourgmestre en 1924, tandis que Collard-Bovy occupe le poste d’échevin de l’Instruction publique et des Beaux-Arts de 1921 à 1932.

Alphonse Collard-Bovy est un ami intime de l’abbé Auguste Cuppens, autre fondateur de la démocratie chrétienne verviétoise, devenu curé de Loxbergen (aujourd’hui commune de Halen, pr. Limbourg, arr. Hasselt) à la suite de son départ (contraint) de Verviers en 1895. Il le rencontre fréquemment jusqu’à son décès en 1924.