FEUILLEAUBOIS Raymond, Paul dit Théo

Par Marianne Enckell

Né le 22 janvier 1884 à Paris (XIXe arr.), mort le 19 mai 1959 à Paris (Xe arr.) ; insoumis.

Fils de Paul Alexandre, boucheur à l’émeri, et de Désirée Pauline Robin, couturière, Théo Feuilleaubois vivait de petits métiers dans l’industrie du spectacle, figurant ou membre de la claque. Il aurait été membre du syndicat des hommes de peine.
Il fut arrêté le 26 ou 27 mai 1900 lors de la manifestation au Mur des fédérés, pour injures aux gardes municipaux, mais bientôt relâché.
En 1903, il rencontra Sophie Anna Claus avec laquelle il eut un enfant, Raymond Théodore Barthelmess, né le 3 mars 1904 à Paris, qui devint l’écrivain Henri Calet. Ils s’établirent ensuite en Belgique, Feuilleaubois fuyant ses obligations militaires. Il avait été inscrit à l’état vert n°4 des anarchistes disparus et/ou nomades. Le 20 mars 1904 il fut arrêté à Namur pour « vagabondage » et le 8 mai suivant fut expulsé de Belgique.
En 1914, alors qu’ils résidaient dans la famille Claus à Burcht (province d’Anvers), l’invasion allemande força Théo Feuilleaubois et Ida Barthelmess, fille d’Anna, à trouver refuge en Hollande ; ils passèrent touts la période de la guerre à à Niedorp (près d’Alkmaar) chez Nicolaas Schermerhorn, un pasteur anarchiste. Ils eurent un enfant, Louis-Nicolas Barthelmess, né en 1915 à Delft.
Théo, revenu à Paris vers 1920, s’installa avec Anna Claus et leur enfant dans un hôtel de Belleville, passage Julien-Lacroix. Anna était fourcheteuse et Théo écoulait de la fausse monnaie. Ils habitèrent ensuite rue de Tanger, à la Villette. Théo vendit des journaux à la criée avant de trouver un emploi de manutentionnaire dans une usine de paratonnerres, puis dans un garage.
Enfin ils habitèrent dans un deux-pièces assez misérable dans l’immeuble du 18 rue Brunel, XVII° arr., où la jeune femme vivait avant la guerre. Tous deux occupèrent ce logement jusqu’à la fin de leur vie. En janvier 1956, le beau-fils de Feuilleaubois Jean de Boe écrit à Louis Mercier qu’il logera chez lui lors d’un passage à Paris.
Le 25 août 1923, Feuilleaubois avait été arrêté par la gendarmerie et emprisonné pour insoumission. Après cinq mois de prison, il dut effectuer 18 mois de service dans l’infanterie coloniale, jusqu’à sa libération en juilet 1925.
Il put enfin épouser Anna le 9 octobre 1926 à Paris XVIIe arr.
Durant l’été [1940], accompagnés de Jean de Boe qui était le compagnon d’Ida Barthelmess, Anne et Théo Feuilleaubois s’installèrent à Cadéac-les-Bains (Hautes-Pyrénées) où ils restèrent jusqu’en avril 1944.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article229316, notice FEUILLEAUBOIS Raymond, Paul dit Théo par Marianne Enckell, version mise en ligne le 17 juin 2020, dernière modification le 3 novembre 2022.

Par Marianne Enckell

SOURCES : État civil Paris. — Recensement militaire de la Seine, Archives de Paris. — Etat signalétique confidentiel des anarchistes disparus et des anarchistes nomades, n°4, avril 1904. — Arch. Ville Bruxelles POL 209. — Blog de David Nahmias sur Henri Calet, http://www.encres-vagabondes.com/memoire/calet.htm — Entretien de Rik Hemmerijckx avec Jean-Nicolas De Boë. — Fonds Louis Mercier, CIRA Lausanne. — Le Matin, 28 mai 1900. — Note de Rolf Dupuy.

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