KOFFERSCHLÄGER Pierre.

Par Freddy Joris

Moresnet-neutre (territoire sous tutelle belgo-prussienne ; à partir de 1920, commune de La Calamine-Kelmis, pr. Liège, arr. Verviers), 29 juin 1910 – La Calamine, 14 septembre 1960. Menuisier dirigeant jociste, démocrate-chrétien, dirigeant de la Ligue des travailleurs chrétiens de l’arrondissement de Verviers, conseiller communal puis bourgmestre de La Calamine, député de l’arrondissement de Verviers, dirigeant de la Fédération des mutualités chrétiennes de Verviers.

Devenu allemand lors de l’annexion de Moresnet-neutre à l’Allemagne en 1915, Pierre Kofferschläger est belge lors de l’intégration, actée par le traité de Versailles, de l’ancien territoire neutre à la Belgique en 1920. Ouvrier menuisier, il milite à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC). D’octobre 1934 à juin 1935, il remplace Jacques Wynants, parti effectuer son service militaire, comme permanent de la Fédération jociste de Verviers. De l’été 1935 à l’invasion allemande de mai 1940, il est le secrétaire fédéral de la Ligue des travailleurs chrétiens (LTC) de l’arrondissement de Verviers.

Lors des élections communales de 1938, Pierre Kofferschläger est élu, sous l’étiquette « LTC », conseiller communal à La Calamine en 1938 et en est désigné bourgmestre en 1939. Après l’annexion de sa commune au Reich au début de la Seconde Guerre mondiale, il quitte La Calamine pour Ensival (aujourd’hui commune de Verviers, pr. Liège, arr. Verviers) dans la banlieue verviétoise. Il s’engage dans la Résistance. Arrêté, il est déporté comme prisonnier politique en Allemagne. Il ne rentre au pays qu’en 1945.

Après la guerre, Pierre Kofferschläger retrouve son poste de bourgmestre. Il rallie le Parti social-chrétien (PSC), dont il sera, lors de chaque scrutin national durant quinze ans, le candidat représentant la partie germanophone du pays. C’est ainsi qu’il siège à la Chambre de novembre 1946 jusqu’à son décès. IL est le seul représentant de la minorité germanophone au Parlement. Au lendemain de la guerre, il fait partie des cinq députés du PSC, pourtant hostiles au fédéralisme adopté par le Congrès national wallon de 1945, qui soutiennent la proposition de loi de Pierre Harmel créant un Centre de recherche pour la solution nationale des problèmes sociaux, politiques et juridiques en régions wallonnes et flamandes. Le Centre Harmel, du nom de son promoteur, est fondé en 1948. Il dépose son rapport final en 1958. Parmi les solutions proposées par le Centre, figurent la nécessité d’une autonomie culturelle des deux communautés flamande et francophone et d’un tracé définitif de la frontière linguistique.

Pierre Kofferschläger préside également la Fédération verviétoise des Mutualités chrétiennes, fondée en 1952, résultat de la scission de la Fédération des mutualités chrétiennes de la province de Liège.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article229317, notice KOFFERSCHLÄGER Pierre. par Freddy Joris, version mise en ligne le 17 juin 2020, dernière modification le 17 juin 2020.

Par Freddy Joris

SOURCES : WYNANTS J., 15 ans de MOC à Verviers 1924-1939, s.d. – MOC Verviers 50 ans. Galerie de portraits, inédit, 1974 – VAN MOLLE P., Le Parlement belge 1894-1972, Anvers, 1972.

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