BARRÈRE Joseph, John, dit « L’Américain », alias « FUSCO » dans la clandestinité

Par André Balent

Né le 10 août 1913 à Oakland (États-Unis d’Amérique, Californie), mort le 13 juin 1944 à Larroque (Haute-Garonne) abattu par les Allemands ; mécanicien ; résistant ; passeur des filières des réseaux Dutch-Paris et Françoise

Larroque (Haute-Garonne)
Monument commémorant la mort des trois passeurs, Barrère, Bazerque et Sabadie
D’après Eychenne, op. cit., 1984, p. 198.

Joseph Barrère appartenait à une des familles pyrénéennes qui émigrèrent aux Amériques dans la seconde moitié du XIXe siècle et la première moitié du XXe. Elle était originaire de Labroquère, dans le Comminges (Hautes-Pyrénées). Revenu en France (Haute-Garonne), il habitait à Loures-Barousse (Hautes-Pyrénées), un village bâti à proximité de la limite avec la Haute-Garonne (Comminges). Loures est une commune limitrophe de Labroquère. Loures faisait partie de la vallée de la Barousse, une des Quatre-Vallées, entité politique d’Ancien régime avec les vallées d’Aure, de la Neste et de Magnoac.
Joseph Barrère fit des études à l’école pratique d’industrie et d’artisanat rural de Gourdan-Poligan (Haute-Garonne), en Comminges (aujourd’hui lycée « Paul-Mathou » dont deux autres anciens élèves, Paul Mathou et Fernand Roubichou furent aussi fusillés ou abattus par les Allemands pour faits de résistance). Il y acquit la spécialité de mécanicien et exerçait cette profession à Loures-Barousse.
Joseph Barrère était marié et père d’une fille.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Joseph Barrère participa à l’activité de filières de passages vers l’Espagne, dans le cadre du réseau Françoise animé depuis Toulouse par Marie-Louise Dissart et, surtout de la branche toulousaine du réseau Dutch-Paris formé et animé depuis la « ville rose » par Gabriel Nahas et Jean-Louis Bazerque. Dans un premier temps, Barrère et Sabadie avaient été réservés par Bazerque pour des missions d’accompagnement dans le piémont pyrénéen du Comminges. Mais plus tard ils intégrèrent les équipes de passeurs par les hautes crêtes pyrénéennes dirigées personnellement par Bazerque.
En juin 1944, Bazerque avait pris en charge trente à quarante candidats au passage vers l’Espagne. Il devait les rejoindre en compagnie de deux de ses passeurs, Joseph Barrère et Pierre Sabadie, en transportant le ravitaillement pour tous les candidats au passage regroupés, plus au sud, dans une ferme, près du Vignaut (Arbon, Haute-Garonne), dans la partie pyrénéenne du département. Le 13 juin, alors qu’ils traversaient le centre de Larroque (Haute-Garonne), village du piémont pyrénéen, dans le Comminges, ils furent tués par les Allemands sur le pont sur la Save. Barrère et Sabadie périrent carbonisés dans la voiture qui était tombée dans la rivière. Bazerque qui avait réussi à s’extraire du véhicule fut abattu.
Un monument érigé à Larroque à l’endroit même du guet-apens qui provoqua la mort de Barrère, Bazerque, et Sabadie perpétue le souvenir de leur engagement clandestin. Le nom de Joseph Barrère figure sur le monument aux morts de Loures-Barousse. Il y a un dossier non consulté à son nom au SHD, Vincennes, 16 P 34876.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article229371, notice BARRÈRE Joseph, John, dit « L'Américain », alias « FUSCO » dans la clandestinité par André Balent, version mise en ligne le 18 juin 2020, dernière modification le 22 juin 2020.

Par André Balent

Larroque (Haute-Garonne)
Monument commémorant la mort des trois passeurs, Barrère, Bazerque et Sabadie
D’après Eychenne, op. cit., 1984, p. 198.

SOURCES : Émilienne Eychenne, Les montagnards de la liberté. Les passages par l’Ariège et la Haute-Garonne 1939-1945, Toulouse, Milan, 1984, 364 [p. 132, 192, 340]. — Site evasioncomete.org consulté le 18 juin 2020, « Personne passée à une autre ligne d’évasion », texte mis en ligne le 19 avril 2019, reprend le récit de l’évasion de Bram van der Stock, son évasion d’Allemagne, son exfiltration de France et son passage des Pyrénées. — Site MemorialGenWeb consulté le 14 juin 2020. — Site Mémoire des Hommes consulté le 14 juin 2020. — Site de l’amicale des anciens élèves du lycée « Paul-Mathou » consulté le 16 juin 2020.

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