RICHARD Lucien, Louis [Cantal]

Par Patrick Bec

Né le 22 mars 1921 à Aurillac (Cantal), massacré le 18 juillet 1944 à Bourriergues de Saint-Mamet (Cantal) ; étudiant en pharmacie ; victime civile.

Lucien, Louis Richard était le fils de François Richard, quincailler d’Aurillac, et de Antoinette, Marie Agelou, fille d’instituteurs du Cayla de Felzins (Lot). Deux enfants étaient nés avant la guerre, Paulette en 1904 et Pierre en 1906. François Richard fut mobilisé de 1914 à 1918 d’abord avec le 139e régiment d’infanterie d’Aurillac dans le service de ravitaillement, puis dans le 13e régiment d’artillerie et enfin au 20e escadron du train à Versailles. Lucien fut en 1921 leur troisième et dernier enfant. Sa soeur se maria à Aurillac en 1934 et émigra en Seine-et-Marne. En 1944 Lucien était étudiant en pharmacie et vivait rue Francisc Fesq avec ses parents qui tenaient la quincaillerie sur la Place du Palais de Justice à Aurillac.

Après les combats meurtriers de la Margeride et de la Truyère il n’était plus question de grands affrontements. La Résistance continuait à tendre des embuscades mais Allemands et miliciens restaient vigilants. Dans le Cantal la milice d’Aurillac utilisa plusieurs agents dont une jeune fille de 17 ans qui accomplit plusieurs missions vers Laroquebrou, Saint-Mamet, Marcolès, Thézac… Le 16 juillet 1944, elle fut prise par les responsables du maquis de la Luzette et s’engagea contre la vie sauve à attirer Lahaye, le chef départemental de la milice, dans un guet apens prévu le 17 juillet à Saint-Mamet. Mais le pont du Laurent sur la route nationale 122 ayant été détruit par un autre groupe FFI, la voiture de la milice fit demi tour. E. Martres explique que certains résistants pensaient que les miliciens tenteraient de rejoindre Saint-Mamet par une autre route. Le 18 juillet 1944 une compagnie monta donc une embuscade à Bourrièrgues et se prépara à tirer car elle croyait savoir que toute sortie de véhicules étant interdite, ce qui en principe ne laissait aucun doute sur le véhicule qui allait se présenter. Lorsqu’une voiture apparut, elle fut mitraillée. Il s’agissait en fait du d’un autobus civil qui transportait des voyageurs vers le sud. Bilan de la méprise, 5 civils tués et 5 blessés. Le chauffeur de cars Félix Teulet et 4 passagers, Clémence Gire, infirmière à l’hôpital, Lucien Richard, étudiant en pharmacie, Arthur Pailhol, chiffonnier, Henri Gouin, professeur au lycée, furent tués ce jour-là. Ils ont été déclarés morts pour la France.
Lucien Richard avait 23 ans.

Son nom n’est inscrit sur aucun monument commémoratif.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article229495, notice RICHARD Lucien, Louis [Cantal] par Patrick Bec, version mise en ligne le 22 juin 2020, dernière modification le 21 février 2022.

Par Patrick Bec

SOURCES : AVCC Caen, AC 21 P 392828 et AC 21 P 392826, dossiers victime civile pour Lucien Richard (nc). — Eugène Martres, Le Cantal de 1939 à 1945 - Les troupes allemandes à travers le Massif Central, Cournon, De Borée 1993. — Arch. dép. du Cantal (état-civil, recensements). — Arch. dép. du Lot (état-civil). — MémorialGenWeb.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable