RUDET Constant, Benjamin

Par Pierre-Henri Zaidman

Né le 14 juin 1812 à Saâcy-sur-Marne (Seine-et-Marne) ; chauffeur mécanicien ; condamné en 1848 ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.

Fils de Pierre, François Rudet, tisserand apprêteur en bijouterie, Constant Rudet s’engagea pour sept ans dans l’armée en 1834, il fut affecté au 32e régiment de ligne, il passa aux sapeurs-pompiers de Paris en 1835 et fut libéré le 31 décembre 1841 ; il travailla ensuite comme garçon de magasin puis comme journalier à Paris où il habitait 5, rue de la Roquette.

Considéré comme l’un des chefs et fauteurs de l’insurrection de 1848, il fut condamné par le 2e conseil de guerre le 5 août 1848 à dix ans de détention, détenu à Belle-Île, il fut gracié en 1852.

Il exerça plusieurs métiers et travaillait comme chauffeur mécanicien en 1870. Il s’engagea dans le 185e bataillon de la Garde nationale pendant le Siège de Paris et fut élu lieutenant en second dans la 6e compagnie le 20 décembre. Il était domicilié au 19, rue Duméril (XIIIe arr.).
Le 18 mars 1871, le 185e fédéré se réunit dans la matinée à son état-major au bastion 91, et la majorité des compagnies se rallia à l’insurrection puis assura la garde, à l’« hôtel des Haricots » (ex-maison d’arrêt de la garde nationale) à Ivry. Le 21, le 185e occupa le fort de Bicêtre mais plusieurs hommes refusèrent de servir en raison d’un désaccord avec le commandant du fort et le bataillon se dispersa. Après la marche sur Châtillon les 3 et 4 avril, le bataillon fut réorganisé et Rudet ayant repris son ancien grade, fut élu capitaine le 7 avril. Le bataillon reprit son service au fort, faisant des sortie en avant ; il fut arrêté le 26 mai cherchant à se déguiser et à passer pour un partisan de l’ordre au moyen d’un brassard tricolore, il fut relâché mais dénoncé, puis fut repris le 30.
À son procès, son défenseur montra un certificat d’un curé attestant qu’il avait refusé de mettre le feu à la Maison des Sœurs Augustines, rue de la Santé. Il fut condamné, avec circonstances atténuantes, le 17 janvier 1872, par le 7e conseil de guerre, à la déportation simple pour faits insurrectionnels. Embarqué à Rochefort sur la Danaë le 4 mai 1872, il arriva à Nouméa le 29 septembre 1872. Sa peine fut remise le 11 mars 1879, il rentra par la Loire le 1er novembre suivant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article229598, notice RUDET Constant, Benjamin par Pierre-Henri Zaidman, version mise en ligne le 29 juin 2021, dernière modification le 29 juin 2021.

Par Pierre-Henri Zaidman

SOURCES : Arch. Min. Guerre, GR 6 J 132 (9566), GR 8 J 244 (193) et Ly 35. — Arch. Paris, D2R4 216. — ANOM COL H 100. — Gazette des Tribunaux, 10 août 1848, p. 980 et 25 octobre 1850, p. 1223. — L’Assemblée nationale, 24 septembre 1848. — L’Industriel de Saint-Germain-en-Laye, 27 janvier 1872. — Base de données de Jean-Claude Farcy. — Notes de Renaud Poulain-Argiolas.

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