Par Pierre-Henri Zaidman
Né le 1er juillet 1848 à La Maddalena (Italie) ; imprimeur ; communard.
Luigi Pigoters servit dans l’armée des Vosges pendant la Guerre avec la Prusse. Licencié au début du mois de mars 1871, il se rendit à Marseille, puis à Lyon et Macon.
Il arriva à Paris le 10 avril et après avoir demandé une aide au consulat d’Italie, qui lui fut refusée car il avait « combattu avec Garibaldi », il effectua des travaux de génie dans la construction de barricades et de fossés à Neuilly et à la Muette (XVIe arr.). Il logea quelques jours dans un hôtel, avenue Montaigne dans le VIIIe puis dans divers baraquements. Le 10 mai, il s’engagea dans le 12e bataillon fédéré pour toucher une solde régulière. Il resta dans la caserne Napoléon jusqu’au 18 mai puis assura la garde au château de la Muette. Après l’entrée des Versaillais, il se retira avec son bataillon et il fut arrêté les armes à la main au Trocadéro, n’ayant pas voulu suivre son capitaine qui criait « en avant ».
Il fut détenu à la maison d’arrêt de Saint-Germain-en-Laye et poursuivi. Le procureur l’accabla : « Il est venu en France pour gagner 1 fr 50 par jour, non pas tout à fait pour combattre le gouvernement, mais bien les gendarmes et les sergents de ville, empêchez-le de rentrer en France aussi bien que dans son propre pays. Il n’est qu’un mercenaire dont il faut débarrasser la France au moyen du bannissement ». Le 7e conseil de guerre le condamna dix ans de bannissement le 10 janvier 1872.
Par Pierre-Henri Zaidman
SOURCES : Arch. Min. Guerre, GR 8 J 243 (169). — L’Industriel de Saint-Germain-en-Laye, 20 janvier 1872.