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Maitron Allemagne

INTERNATIONAL

Cinquième volume du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier international, le volume consacré à L’Allemagne, fut publié en 1990 aux Éditions ouvrières sous la direction de Jacques Droz. Numérisé et océrisé en 2019, il est désormais en ligne, avec l’appareil critique d’origine et enrichi de liens hypertexte au sein des 539 articles qui le composent.

« L’édition d’un volume du Maitron consacré à l’Allemagne s’imposait d’autant plus qu’il n’existait, en Allemagne et ailleurs, aucune publication retraçant de façon objective et systématique la vie des principaux militants ouvriers et des théoriciens qui ont pu inspirer leur action. »
Jacques Droz, directeur de la publication

Ce volume retrace l’histoire du mouvement ouvrier allemand répertoriant les noms de ses acteurs classés suivant des bornes chronologiques précises de 1848, à 1918, à 1933, pour finir avec 1945. Le travail, né d’une première liste de 4 000 militants que Alexandre Adler avait donné à Jean Maitron, a été complété par Jacques Droz avec l’aide de spécialistes de différents domaines :
« ... Alain Ruiz pour la période de la Révolution française et Annelise Callede-Spaethe pour Wilhelm Liebknecht et son entourage. Comme collaborateurs attachés à de plus vastes ensembles de militants politiques et syndicalistes, je me suis adressé à Pierre Ayçoberry pour les activités de la Ligue des communistes à Cologne autour de 1848, à Alain Boyer pour Moses Hess et les « socialistes vrais », ainsi que pour Lassalle, à Jacques Grandjonc pour les relations entre ouvriers allemands et français au cours du Vormärz, à Irène Petit pour les conflits d’opinions autour de Bernstein et de Kautsky, à Gilbert Badia pour Rosa Luxemburg et les personnalités s’inspirant du marxisme sous le Second Reich et la République de Weimar, à Claudie Weill pour les milieux plus proches de l’anarchisme, à Pierre Broué pour les communistes oppositionnels qui ont connu leur calvaire soit sous le régime nazi, soit sous le stalinisme en URSS. Serge Cosseron a bien voulu compléter ces biographies en apportant l’appoint des personnalités de l’ultra-gauche. »
Jacques Droz, quant à lui, s’est intéressé « aux militants des deux partis ouvriers qui ont été impliqués avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, en Allemagne et à l’étranger, aux luttes antifascistes. » Il a aussi rédigé l’Avant-propos et l’Introduction historique qui sont présentés dans leur intégralité dans cette version numérique.

Nous retrouverons dans ce volume les acteurs d’un mouvement ouvrier qui prit racine au XVIIIe siècle, avec des penseurs influencés par la révolution française, comme Franz Ziegenhagen, Georg Rebmann et Johann Gottlieb Fichte, qui se développa avec Marx, Engels et Lassalle, jusqu’à retracer les parcours des politiques ou syndicalistes ayant milité avant l’arrivée de Hitler au pouvoir, mais qui furent aussi des figures de premier plan dans l’Allemagne d’après-guerre, comme Willy Brandt, Erich Honecker.

Suivant la chronologie de l’histoire allemande, nous retrouverons la naissance du mouvement ouvrier allemand (Wilhelm Weitling, Theodor Schuster et Wolfgang Strähl, entre autres), la diffusion des idées socialistes (Ludwig Börne et Heinrich Heine), la naissance des idées communistes. Avec la révolution de 1848 « sous le contrôle de la petite bourgeoisie commerçante ou intellectuelle », nous serons les témoins de la naissance du parti socialiste allemand fondé en 1869 par August Bebel et Wilhelm Liebknecht, et de celle du parti des travailleurs de Ferdinand Lassalle à l’origine de la social-démocratie allemande.
Tout au long des XIXe et XXe siècles, nous croiserons les figures connues d’hommes et femmes politiques comme Franz Hitze, Karl Kautsky, Ignaz Auer, Rosa Luxemburg, Karl Liebknecht, Franz Mehring, Friedrich Ebert, Paul Levi, Rudolf Hilferding, Ernst Thälmann et Clara Zetkin.

Tant de parcours qui n’oublient pas non plus de souligner l’importance de la dimension culturelle par l’œuvre de journalistes comme Willi Münzenberg ou d’artistes comme George Grosz ou Käthe Kollwitz, d’écrivains, poètes ou dramaturges tels que Johannes R. Becher, Erwin Piscator, Bertolt Brecht ou d’architectes du Bauhaus (Gropius).

Maitron Allemagne
Les principaux participants au congrès de Gotha (1875) où se fit la fusion des deux grands partis socialistes allemands.
Congrès international de Stuttgart (1907). A droite Rosa Luxemburg et Jean Jaurès.
Manifestation du parti communiste allemand (KPD) à Berlin, sous la République de Weimar en 1930, à l’occasion des élections législatives (Cliché Roger Viollet)
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