RENAUDEAU Fernand, Théodore, Pierre

Par Jean-Joseph Chevalier

Né le 14 juin 1887 à Cholet (Maine-et-Loire), mort le 15 juin 1958 à Cholet ; professeur agrégé d’anglais, directeur de l’ENSET (1944-1957) ; socialiste.

En avril 1953, tête de la « Liste SFIO et de défense ouvrière », il fut élu conseiller municipal de Cholet. Fort de son expérience de l’enseignement technique et professionnel et des liens de haut niveau tissés dans l’Éducation nationale au fil de sa carrière, il agit alors vigoureusement pour la création d’un collège technique national à Cholet dans le prolongement du centre d’apprentissage fondé en 1946. L’établissement ouvrit à la rentrée 1958, embryon de la future cité scolaire technique qui recevra son nom en 1971.
Le mandat municipal de Renaudeau venait se greffer sur un parcours professionnel sensible aux attentes du mouvement social. Après des études secondaires au lycée municipal de garçons de Cholet (aujourd’hui collège Colbert), il commença sa carrière d’enseignant dans un collège technique. Nommé ensuite à l’École nationale professionnelle d’Armentières, il y prépara l’Agrégation d’anglais à laquelle il fut admis en 1911. Après la guerre qu’il fit dans l’artillerie, il enseigna au lycée d’Amiens puis au lycée Lakanal à Paris. Écarté provisoirement de l’Enseignement technique par son statut d’agrégé, il lui était resté fidèle et l’École nationale d’Ingénieurs des Arts et Métiers l’appela pour y enseigner l’anglais. En 1925, lorsque l’École normale de l’enseignement technique de Paris – fondée en 1912, elle deviendra l’ENSET en 1932 – ouvrit une section Lettres-Langues, Renaudeau y organisa les études d’anglais. En 1944, alors que Paris était encore occupé, il fut appelé par le Gouvernement provisoire de la République à se préparer à en prendre la direction. À l’automne 1944, alors qu’il venait de prendre en main l’école sans attendre l’affectation officielle qui interviendra en février 1945, il fut nommé membre de la « Commission ministérielle d’études pour la réforme de l’enseignement » présidée par Paul Langevin puis Henri Wallon pour y représenter l’Enseignement technique au côté de Paul Le Rolland et Fernand Canonge. Comme directeur de l’ENSET jusqu’à sa retraite en 1957, il mit en œuvre la troisième année de stages pratiques et pédagogiques introduite à la rentrée 1948 et, surtout, accompagna l’aménagement et l’équipement des nouveaux locaux de Cachan où l’école fut transférée en octobre 1956. Dans le cadre de ses missions de développement et de valorisation de l’Enseignement technique, il dirigea le tome 3 de l’Encyclopédie générale de l’Éducation française paru en 1954 et y contribua par un article sur L’Enseignement technique et la formation professionnelle. Écrit en 1946 et paru en 1947, son livre sur le Parti travailliste de Grande-Bretagne qui venait de remporter les élections au Parlement pour la première fois de son histoire, marquait son intérêt pour l’histoire ouvrière britannique et les grandes réformes engagées par le Premier Ministre Atlee, fondatrices de l’État-providence esquissé par Beveridge en novembre 1942.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article229756, notice RENAUDEAU Fernand, Théodore, Pierre par Jean-Joseph Chevalier, version mise en ligne le 29 juin 2020, dernière modification le 29 juin 2020.

Par Jean-Joseph Chevalier

ŒUVRES : Le Parti travailliste de Grande-Bretagne. Ses origines, son développement, ses orientations actuelles, Paris, Aubier, 1947. — L’Enseignement technique et la formation professionnelle, in Ministère de l’Éducation nationale, Encyclopédie générale de l’Éducation française, t. 3, Paris, Rombaldi, 1954.

SOURCES : Christian Vial, « Fernand Renaudeau (1887-1958) », Les Langues modernes : bulletin de la société des professeurs de langues vivantes de l’enseignement public, novembre 1958 [Source gallica.bnf.fr] ; 1945-1995 Centre d’apprentissage et lycée Renaudeau, Cinquantenaire, plaquette, Cholet, 1995 ; Wikipedia, notices « Plan Langevin-Wallon », « École normale supérieure Paris-Saclay » ; Florent Le Bot, Virginie Albe, Gérard Bodé, Guy Brucy et Élisabeth Chatel (s. d.), L’ENS Cachan - Le siècle d’une grande école pour les sciences, les techniques, la société, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2013.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable