REYNARD Alcide, Joseph, Victor

Marié et père de deux enfants, Reynard avait servi dans les chasseurs à pied pendant cinq ans puis il travailla en Russie comme instituteur pendant cinq ans. Revenu en France, il participa aux journées de février 1848 à Paris et fut blessé. Il fut impliqué en 1849 dans l’affaire Ledru-Rollin, aux Arts-et-Métiers, du 13 juin mais ne fut pas poursuivi.
Il était franc-maçon gérant de la « société des … Réunis de la L… les disciplines de S. Vincent de Paul » et correspondant de plusieurs journaux russes, il tenta de déposer plusieurs brevets.
Il habita Strasbourg jusqu’en juillet 1870 et vint alors s’établir à Paris. Élu capitaine en second de la 2e compagnie du 161e bataillon de la Garde nationale pendant le Siège de Paris, il fut élu chef de bataillon au début de la Commune, par défaut prétendit-t-il ; il participa à marche du 3 avril 1871 sur Versailles et prit part à la défense de la redoute de Châtillon, il y fut arrêté le 4 quand elle fut enlevée par les Versaillais.
Conduit sur les pontons de Lorient, il y rédigea Le Drame de Châtillon dans lequel il rendait compte des mouvements de son bataillon les 3 et 4 avril, déplorait la façon dont fut conduite la défense de Châtillon et faisait le tableau des mauvais traitements subis par les gardes nationaux faits prisonniers. On trouva sur un autre détenu copie du document, qui aurait, paraît-il, été communiqué aux journaux étrangers.
Il fut condamné à la déportation en enceinte fortifiée le 29 novembre 1871 par le 7e conseil de guerre. Sa peine fut commuée en déportation simple le 13 février 1872, embarqué à bord de la Guerrière qui quitta Brest le 13 juin 1872, il arriva à l’île des Pins le 2 novembre suivant. En 1873, sa femme, Alsacienne, ayant opté pour la France, reçut l’autorisation de le rejoindre avec leurs deux enfants, et on permit à Reynard de s’installer à Nouméa. Il mourut le 3 avril 1878 à l’hôpital de l’île des Pins d’une phtisie pulmonaire.