RICHARD Victor, Alphonse

Né le 7 mai 1813 à Troyes (Aube) ; bonnetier ; capitaine sous la Commune de Paris ; informateur de police ?

Marié, père d’un enfant, séparé de sa femme en 1871, il vivait en concubinage. Il ne paraît pas avoir exercé beaucoup son métier ; en 1870, il servait de modèle à des peintres et la police le présentait comme « un déclassé sans moralité ».
En décembre 1851, Richard avait été arrêté, — par erreur, dit-il, « à cause d’une certaine ressemblance avec Barbès » — et relâché au bout de six mois.

En 1871, il demeurait à Paris, 12, passage Briard. Durant le Siège, il fut lieutenant à la 4e compagnie sédentaire du 225e bataillon de la Garde nationale. Des témoins l’accusèrent d’avoir fait, le 18 mars 1871, la quête sur la place de la mairie du XVIIIe arrondissement pour acheter l’étoffe d’un drapeau rouge. La femme avec laquelle il vivait en concubinage le confectionna aussitôt et le drapeau flotta bientôt sur la mairie. Il prétendit que la scène s’était passée le 4 septembre 1870. Richard devint capitaine en même temps que délégué de son bataillon auprès du Comité central de la Garde nationale. Comme tel, il participa aux perquisitions dans l’église Saint-Pierre de Montmartre. Non réélu capitaine le 1er mai, il se fit incorporer au 245e bataillon du génie : on l’employa à construire des barricades.

Il ne fut arrêté que le 26 août 1873 et traduit devant le 4e conseil de guerre qui le condamna, le 7 octobre, à la déportation simple, peine commuée le 15 août 1876 en dix ans de détention. Le médecin de Thouars, où il était écroué depuis le 25 avril, dit que « le prisonnier n’a pas quitté l’infirmerie depuis son arrivée et qu’une mesure de clémence à son égard serait un acte d’humanité ». Il bénéficia d’une réduction de trois ans, le 12 mars 1878, et le reste de sa peine lui fut remis le 15 janvier 1879.
Avait-il servi d’indicateur à la police ? Le 11 septembre 1874, il écrivait à la Commission des grâces : « J’exerce depuis 25 ans une profession qui me met en contact direct avec une classe d’individus sur lesquels j’ai eu en diverses occasions à donner des renseignements à l’autorité supérieure de la préfecture de police. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article229850, notice RICHARD Victor, Alphonse, version mise en ligne le 4 juillet 2020, dernière modification le 19 avril 2021.

SOURCE : Arch. Nat., BB 24/803.

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