RIVOT DE BAZEUIL Pierre

Né le 23 avril 1814 à Buffignecourt, arr. de Vesoul (Haute-Saône) ; fabricant de toiles cirées à Laferté-sur-Amance (Haute-Marne) ; démocrate socialiste de 1848 et de 1871.

Il était le fils d’un ancien émigré ; franc-maçon — voir Thirifocq Eugène. Dans ce chef-lieu de canton de Laferté-sur-Amance dont il fut maire de 1841 à 1846, Rivot de Bazeuil, à partir de 1850, prit la tête de la résistance à la réaction. Il subit à plusieurs reprises, en 1850 et 1851, des visites domiciliaires, car on le soupçonnait de cacher des armes et des munitions de guerre. Ces visites ne firent découvrir que des correspondances avec une société secrète et les agents socialistes de Chaumont, et aussi un état où tous les citoyens du canton étaient partagés en quatre catégories : les bons, les douteux, les hommes d’action et les mauvais. D’après le journal bonapartiste L’Écho du Peuple, les bons et les hommes d’action n’auraient été que des malfaiteurs et des repris de justice.
Le conseil municipal de Laferté-sur-Amance ayant été dissous parce que « trop exalté », une ardente campagne fut menée en octobre 1851 par Rivot de Bazeuil dans Le Républicain de la Haute-Marne, nouveau journal imprimé à Troyes, remplaçant Le Bien public disparu en 1850. Des promesses étaient faites aux pauvres, manouvriers et vignerons, notamment le partage des biens communaux. L’abbé Chantôme, l’ancien fondateur du Verbe divin, serait même venu stimuler « les citoyens rouges » de la région. Malgré tous ces efforts, Rivot de Bazeuil échoua.
En mars 1852, pour fabrication et détention de munitions de guerre en vue d’une guerre civile, il fut traduit devant la Commission mixte départementale qui décida son expulsion du territoire français. Rivot de Bazeuil se réfugia en Belgique d’où il ne revint qu’après l’amnistie de 1859.
Il avait subi deux condamnations antérieurement à son expulsion : le 25 octobre 1850, à Chaumont, 50 f d’amende pour fausse déclaration en matière électorale ; le 19 décembre 1851, à Chaumont, quinze jours de prison, pour outrages au maire.

Durant la Commune, on retrouve Rivot de Bazeuil à Paris où il habitait, 5, rue de l’Hôpital-Saint-Louis. Il était employé de commerce, marié et père d’un enfant (il était déjà marié en 1852 et père de deux enfants). Au lendemain du 4 septembre 1870, il avait été élu délégué du Comité de vigilance de son arrondissement et chargé, dit-il, de l’assistance publique. Il prétendit avoir démissionné du Comité de vigilance avant la fin de la Commune et avoir refusé de hauts postes. Garde national au 153e bataillon, il resta chez lui à partir du 22 mai 1871.
Le 16e conseil de guerre le condamna, le 6 avril 1872, à cinq ans de prison et dix ans de privation des droits civiques. Remise de la peine de prison lui fut accordée le 10 septembre 1872.
Voir Arnaud François.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article229851, notice RIVOT DE BAZEUIL Pierre, version mise en ligne le 4 juillet 2020, dernière modification le 19 avril 2021.

SOURCES : Arch. Min. Guerre, 16e conseil, dossier 404. — Arch. Dép. Haute-Marne, 91 M 1. — L’Écho du Peuple, 27 août 1850, 8 avril et 24 octobre 1851.

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