IVANIŠEVIĆ Jovan

Par Hervé Lemesle

Né le 28 novembre 1917 à Imotski (Autriche-Hongrie, aujourd’hui Croatie), mort en 1941 à Zaprešić (État indépendant de Croatie, aujourd’hui Croatie) ; commis de commerce ; volontaire en Espagne républicaine, militant du Parti communiste ; interné en France ; fusillé par les Ustaši.

Né dans une famille paysanne dont le père était devenu ouvrier dans une manufacture de tabac, Jovan Ivanišević fréquenta l’école élémentaire dans l’arrière-pays dalmate puis, après un apprentissage de vendeur pendant trois ans, travailla à Sopot près de Konjic en Herzégovine. Il ne semble pas qu’il fut encarté politiquement avant son départ en Espagne, mais il participa, bien que Serbe, à des manifestations contre le régime des Karađorđević en 1935, sans être arrêté toutefois.

Arrivé en Espagne le 12 novembre 1936, il fut affecté comme soldat dans la compagnie de mitrailleuses du bataillon « Tchapaïev » de la 13e brigade internationale (BI) et participa aux durs combats de cette unité en décembre 1936-janvier 1937 à Teruel, puis de février à juin 1937 dans le Sud sur les fronts de Grenade et de Pozoblanco. Promu caporal en mai, il fut envoyé au repos à Benicassim au nord de Valence, puis intégra la batterie « Kolarov » du 1e groupe d’artillerie lourde slave comme téléphoniste et instructeur anti-gaz. La batterie combattit en juillet dans le secteur de l’Escorial au nord de Madrid puis sur le front de Cordoue jusqu’à la démobilisation des BI en octobre 1938. Considéré comme un combattant vaillant et cité pour avoir sauvé le matériel lors d’une attaque franquiste en juin 1938, il fut admis dans le Parti communiste d’Espagne (PCE). Passé en Catalogne en janvier 1939, il combattit pendant la Retirada, puis fut interné à Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales) et au Vernet (Ariège). Un rapport de février 1941 souligne son activité dans le comité de baraque de ce camp.

Les sources disponibles ne permettent pas de retracer précisément les circonstances de son retour en Yougoslavie et de sa mort. Il fut fusillé au nord-est de Zagreb près de la frontière entre la Croatie et la Slovénie. Comme de nombreux anciens internés en France, il s’était sans doute porté volontaire pour aller travailler en Allemagne, et pouvoir ainsi plus facilement rentrer au pays pour rallier les partisans de Tito.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article230005, notice IVANIŠEVIĆ Jovan par Hervé Lemesle, version mise en ligne le 10 juillet 2020, dernière modification le 10 juillet 2020.

Par Hervé Lemesle

SOURCES : RGASPI (Moscou), 495.277, dossier personnel : demande d’établissement du livret militaire en juillet 1937, questionnaire de démobilisation du 6 décembre 1938 ; 545.6.1527, caractéristique n°400 du 27 mars 1941. — Spisak španskih boraca [Liste des combattants espagnols], Belgrade, Udruženje Španskih borci 1936-1939, septembre 2011, en ligne.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable