DROUMAGUET Louis

Par Christian Bougeard

Né le 10 mai 1907 à Plouha (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), mort le 18 mai 1964 ; notaire ; conseiller général SFIO (1945-1964) et maire (1959) de Plouha.

À trente-huit ans, notaire à Plouha, Louis Droumaguet se présenta aux élections cantonales de septembre 1945. Considéré comme radical socialiste par les autorités préfectorales, il était l’un des candidats officiels de la SFIO selon Le Combat Social du 29 septembre 1945. Peut-être avait-il un lien de parenté avec Désiré Droumaguet, greffier, maire de Plouha de décembre 1931 à 1935, candidat aux élections cantonales de 1934. En fait, c’était le négociant, Alain Le Guen du PDP qui avait conquis le canton en 1934, puis la municipalité en 1935 et était resté à sa tête sous l’Occupation. En outre, Le Guen se présentait régulièrement aux élections législatives dans les années 1930 contre le député radical-socialiste Pierre Michel dans la circonscription de Saint-Brieuc 1. Au premier tour, en 1945, Louis Droumaguet arriva en tête à égalité de voix avec le MRP Émile Le Cornec (36,61 % des voix chacun) et devant le communiste Pierre Ellien (26,77 %). Il l’emporta largement au second tour avec 54,7 % contre son adversaire MRP (40,6 %) et contre un candidat républicain apparu entre les deux tours (3,2 %). Selon le préfet Henri Avril, c’était un homme « aimable, compétent, actif et bon orateur ».
Le jeune conseiller général fut désigné pour siéger dans la commission chargée d’établir la liste des jurés de la Cour de justice des Côtes-du-Nord. En mars 1949, Louis Droumaguet se représenta contre quatre autres candidats (un RPF, un MRP, un républicain indépendant et un communiste). Avec 40,57 % des suffrages, il arriva largement en tête au premier tour et fut réélu au second avec 52 % dans une triangulaire contre le RPF et le communiste. N’étant guère favorable au rapprochement entre la SFIO et le PCF lors du renouvellement cantonal de 1955, ce notable socialiste n’en fut pas moins réélu au 2e tour le 24 avril 1955 avec 61,6 % des voix grâce à l’union des gauches. Au 1er tour il avait obtenu 44,8 % des voix contre 28,8 % au MRP Alain Le Guen, futur député de Guingamp (1958-1967), 22,1 % à un candidat apolitique et 4,1 % à Marcel Alory, un des secrétaires fédéraux du PCF, parachuté de Saint-Brieuc. Dans le cadre de la troisième force, il accepta de collaborer avec René Pleven, élu président du conseil général des Côtes-du-Nord en 1949. Louis Droumaguet devint vice-président du conseil général à partir de la fin 1951 (38 voix en 1952), succédant au socialiste Max Le Bail* qui avait perdu son siège à Saint-Brieuc. Au début des années 1950, la SFIO soutenait le président Pleven contre les communistes isolés. Mais comme en mai 1955, la gauche unie avait présenté à la présidence du Conseil général le socialiste François Clech*, 15 voix, contre René Pleven, réélu avec 27 voix seulement, Louis Droumaguet fut évincé de la vice-présidence. En 1957, il fut réélu à la vice-présidence mais au second tour avec 24 voix seulement. Le 4 décembre 1958, n’étant pas candidat, il avait pourtant obtenu 11 voix pour la présidence du Conseil général contre René Pleven (28 voix), il n’en fut pas moins réélu vice-président avec 34 voix, et encore 32 en mars 1964.
En 1956 et 1957, lorsque sous l’impulsion d’Antoine Mazier la fédération SFIO des Côtes-du-Nord entra en opposition avec la majorité de Guy Mollet sur la politique algérienne, Louis Droumaguet qui se situait dans la majorité du parti assista aux congrès fédéraux. En septembre et octobre-novembre 1958, après le départ d’Antoine Mazier* puis d’Yves Le Foll* pour le PSA, suivis par trois conseillers généraux socialistes des Côtes-du-Nord, le conseiller général de Plouha choisit de rester à la SFIO dirigée par Albert Thomas. Lors des deux congrès décisifs de septembre et octobre 1958, Louis Droumaguet entra au bureau de la fédération de la SFIO. Maire de Plouha en 1959, réélu conseiller général en 1961, il s’inscrivait parfois dans la majorité « pléveniste » du conseil général des Côtes-du-Nord, contre Antoine Mazier, élu en 1958, qui animait l’opposition. Mais, aux élections législatives de novembre 1962, il appela avec les autres conseillers généraux de gauche à voter au second tour pour le communiste François Leizour* à Guingamp. Déjà malade en 1963-1964, Louis Droumaguet décéda brutalement en 1964.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23001, notice DROUMAGUET Louis par Christian Bougeard, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 25 octobre 2008.

Par Christian Bougeard

SOURCES : Arch. Dép. Côtes d’Armor, 3 M 262. Registre des maires et conseillers municipaux de l’arrondissement de Saint-Brieuc (1925-1945) ; 20 W 86 et 87, Élections cantonales de 1945 et de 1949 ; 13 W 41, 46 W 8 et W 9, Rapports des renseignements généraux SFIO, PSA, PSU, 1957, 1958-1959, 1960-1962. — Procès verbaux imprimés des délibérations du Conseil général des Côtes-du-Nord. — Le Combat social, 16, 23, 20 avril, 7 mai 1955 ; septembre-novembre 1958.

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