CHOVET Maurice

Par Jean Lorcin

Cheminot ; syndicaliste et communiste de la Loire.

Cheminot, secrétaire général du syndicat CGTU des Cheminots de Saint-Étienne (1925), Maurice Chovet préconisait, le 14 mars 1924, à la réunion du comité directeur, la constitution d’une caisse de grève, un mouvement pouvant « se déclencher d’un jour à l’autre » (Arch. Dép. Loire, 93 M 42, rapport du commissaire spécial, Saint-Étienne, 16 mars 1924). Il fut menacé de révocation pour avoir dénoncé au ministère des Travaux publics les défectuosités de certaines locomotives (1925).
Secrétaire de l’Union locale CGTU dès 1927, Maurice Chovet, commentant l’entrevue des dirigeants confédérés avec le bureau du Conseil national économique sur le thème de la rationalisation industrielle, dénonçait la fascisation progressive du pays à la faveur de la politique de « collaboration de classe » de la CGT : « (...) le fascisme d’État s’implante petit à petit dans notre pays, sous l’enseigne mensongère de la démocratie [...] les syndicats réformistes [...] sont absorbés par l’État et deviennent partie intégrante de l’Union nationale. Poincaré [...] prêche la collaboration de classe, et vante la nouvelle ligne de conduite des agenouillés de la CGT. » (Le Cri du Peuple, 11 février 1928). Dans ce même journal, le 25 février, Chovet reprenait ses attaques contre le « syndicalisme de rond de cuir » des confédérés qui, disait-il, n’osaient pas tenir de réunions publiques par crainte de la contradiction des unitaires. Militant communiste, membre du comité du rayon communiste de Saint-Étienne (1926), il était secrétaire de la commission syndicale du PC où il s’opposa à l’adhésion de la fraction communiste à la CGT confédérée, tout en préconisant un rapprochement avec la gauche de la CGT. Chovet qui, le 14 mars 1929, demandait au congrès de rayon du Chambon à être remplacé à la tête de l’UL parce qu’il n’était plus d’accord avec la ligne du Parti, fut exclu du PC le 11 avril 1929 sur la proposition du comité de rayon du 10 avril : il aurait accusé calomnieusement Brouillard* d’avoir dilapidé les fonds destinés à la grève des mineurs et réuni les secrétaires des syndicats affiliés à l’UL contre le gré de la commission syndicale du Parti. Selon certains rapports, le motif réel de son exclusion aurait été son opposition à son remplacement à la tête de l’UL par Brouillard : il aurait préféré Marcel Thibaud*.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article2301, notice CHOVET Maurice par Jean Lorcin, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 28 juin 2012.

Par Jean Lorcin

SOURCES : Arch. Nat. F7/13105, F7/13106, F7/13110, F7/13113. — Arch. Dép. Loire, 3 M 70, 93 M 42. — La Tribune républicaine, 15 juin 1927. — Le Cri du Peuple, 11 février 1928 (« Après le coup de force contre la CGTU », par Maurice Chovet), 6 avril et 25 mai 1929.

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