Par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason
Né le 5 mai 1899 au Creusot (Saône-et-Loire), fusillé comme otage le 3 février 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; tourneur ; militant syndicaliste CGT.
Fils de Pierre, manœuvre, et de Françoise Daudragne, blanchisseuse, Étienne Duban avait sept frères et sœurs. Il demeurait depuis 1932 avec son frère Jean et sa sœur Annette chez leur mère 10 boulevard Pasteur à La Courneuve (Seine, Seine-Saint-Denis). Il travaillait dans la même ville comme tourneur sur métaux chez Garnier société générale de constructions mécaniques, 26 rue de la Gare. La direction le considérait comme un bon ouvrier professionnel.
Militant syndicaliste CGT, il déploya une très grande activité pendant le Front populaire et les grèves de 1936 et 1937. Il ne participait pas aux réunions du Parti communiste, ni aux manifestations politiques organisées localement.
Des policiers de la Brigade spéciale d’intervention (BSi) du commissariat de Saint-Ouen l’interpellèrent le 16 septembre 1941 sur son lieu de travail pour propagande communiste clandestine, vente de vignettes au profit du Parti communiste, collectes de fonds et de vêtements en faveur des familles de prisonniers politiques, infraction au décret-loi du 26 septembre 1939. Aucun tract ne fut saisi dans son vestiaire ni à son domicile.
Des policiers furent chargés d’une enquête sur son comportement politique. Le voisinage exprima sa surprise, les commerçants aussi. Interrogé, le directeur du personnel de l’entreprise Garnier déclara le considérer comme « un ouvrier discipliné » qui « suivit ses conseils » et abandonna « toute activité syndicale » dès le début de la guerre. Il demanda qu’Étienne Duban bénéficie d’une « certaine indulgence » de la part des juges, il fut incarcéré le jour de son arrestation à la prison de la Santé.
Étienne Duban ne fut pas jugé, mais fusillé comme otage le 3 février 1942 au Mont-Valérien. Le lendemain, Eugène Lumeau comparut devant un tribunal militaire allemand, il fut condamné à mort pour « action favorable à l’ennemi ».
L’inhumation d’Étienne Duban eut lieu au cimetière des Six-Routes à La Courneuve.
Son frère Jules rapporta devant la commission d’épuration de la police le témoignage d’un autre interpellé, Francis Soulabaille, selon lequel Étienne Duban fut frappé à deux reprises au commissariat de Saint-Ouen.
Mention Mort pour la France attribuée par l’ONAC de Caen en date du 31 août 2011
Par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason
SOURCES : Arch. PPo., BA 1928, KB 50, 77W 50. – DAVCC, Caen otages B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty). – Serge Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. – État civil, Le Creusot.