Par Jean Belin
Née le 12 avril 1941 à Saint-Étienne (Loire) , morte le 12 juin 2020 à Dijon (Côte-d’Or) ; cadre des PTT ; syndicaliste CGT et militante communiste de Côte-d’Or ; élue municipale
Fille de Jean-Baptiste Laforge, ajusteur à la Manufacture des armes de Saint-Étienne, et de Francine Montabrut, de parents communistes, quatrième d’une fratrie de cinq enfants, Marie Louise Yanelli passa son baccalauréat à Saint-Étienne avant d’être reçue au concours de contrôleur des PTT en 1960. Elle effectua son stage au centre des chèques postaux de Dijon et au contact de Saura Ianelli*, sa future belle-sœur, elle prit sa carte à la CGT. À la fin de son cours, elle fut nommée à Paris-Chèques en 1961.
Le 8 février 1962, elle participa à la manifestation pour la Paix en Algérie qui se termina tragiquement au métro Charonne à Paris. Parmi les neuf victimes qui succombèrent sous les coups de matraque de la police du préfet Maurice Papon, sa collègue de travail et amie Anne-Claude Godeau*. La même année, elle fut mutée à sa demande au Centre de chèques postaux de Dijon. Elle milita dans sa section syndicale et avec la cellule du PCF de l’établissement.
Elle fut reçue au concours d’inspecteur de la Poste en février 1968 et nommée sur place. Membre du bureau de sa section syndicale et de la commission exécutive du syndicat départemental CGT des PTT de Côte-d’Or, elle fut une des principales animatrices du mouvement de grève de mai juin 1968 aux Chèques postaux de Dijon. Les grévistes n’occupaient pas les locaux, mais se réunissaient quotidiennement en assemblée générale dans une salle de l’immeuble et ce jusqu’au terme du conflit. Marie-Louise Yanelli fut présente tous les jours pendant plus de quinze jours dans les piquets de grèves qui se tenaient à l’entrée des Chèques Postaux. C’était pour elle comme pour les militantes de sa section, une période compliquée à gérer, il fallait concilier vie de famille avec trois enfants en bas âge et gestion de la grève, avec un mari qui occupait et animait lui aussi la grève dans son usine. Lors de la grève nationale des PTT en octobre et novembre 1974, elle fut à nouveau parmi les principales animatrices du conflit le plus long de l’histoire des PTT. Elle termina sa carrière professionnelle comme chef de division en 2001.
Engagée au PCF depuis l’âge de 18 ans, Marie-Louise Yanelli fut secrétaire de la cellule des chèques postaux, membre du secrétariat de la section des PTT de Dijon à la fin des années 1970 et début des années 1980, et de la direction fédérale de Côte-d’Or de la 23e conférence fédérale de janvier 1976 à la conférence de novembre 2018. Elle était trésorière de la Fédération au cours de ses derniers mandats. Elle était déléguée pour la Fédération de Côte-d’Or au XXIVe congrès du PCF en février 1982 à St-Ouen (Seine-St-Denis). Elle était conseillère municipale de Fontaine-lès-Dijon de 2003 à 2014 et de 2017 à 2020, élue sur des listes de rassemblement à gauche et candidate non élue aux élections municipales de mars 2020. Engagée également dans le mouvement associatif, elle était membre du mouvement de la Paix.
Elle se maria le 11 août 1962 à Fontaine-Lès-Dijon avec Marcel Yanelli*, ouvrier soudeur, militant syndicaliste et communiste, avec lequel elle eut trois enfants, Pascal, Pierre et Denis. Domiciliée lors de son décès au 87 route d’Ahuy à Fontaine-Lès-Dijon (Côte-d’Or) dans la maison bâtie par toute la famille de son époux. Elle mourut au CHU de Dijon après un dernier combat inégal contre le Covid 19.
Par Jean Belin
SOURCES : Arch. IHS CGT Côte-d’Or, fonds du syndicat des PTT. — Comités fédéraux du PCF de Côte-d’Or. — Témoignage de M-L. Yanelli sur la grève de mai juin 1968 dans son établissement, recueilli par Jean Belin, janvier 2018. — Cahiers du Communisme, Fév. Mars 1982. — Le Bien Public, éditions du 26 avril 2018 et du 16 juin 2020. — France 3 régions Bourgogne-Franche-Comté, édition du 10 septembre 2013. — Arch. Dép. de la Loire, état civil.