BEAUX Désiré, Étienne, Antonin

Par André Balent

Né le 26 décembre 1919 à Valmanya [alors Velmanya] (Pyrénées-Orientales), mort le 30 octobre 2015 à Perpignan (Pyrénées-Orientales) ; employé communal à Perpignan ; militant et dirigeant des jeunesses socialistes SFIO de Perpignan (Pyrénées-Orientales) ; résistant ; déporté.

Désiré Beaux (1915-2015).
Archives privées Annie Rives-Jardon, Cabestany (Pyrénées-Orientales)
Recadrage d’une photo des JS de Perpignan (1936), André Balent

Désiré Beaux était originaire de Valmanya, village montagnard du massif du Canigou où résidait une importante population de mineurs de fer. Son père, Antonin, s’était installé avec sa famille à Perpignan. Il travaillait aux TEP (Tramways électriques de Perpignan) et était déjà secrétaire en 1926. Il fut aussi élu administrateur de la Bourse du Travail de Perpignan le 23 janvier 1931. Il milita également dans les rangs du Parti socialiste SFIO. Il fut candidat aux élections municipales élu conseiller municipal à Perpignan en mai 1935 sur la liste conduite par Jean Payra. Il conserva ces fonctions jusqu’en décembre 1940 (Voir : Daniel Joseph).

Désiré Beaux s’engagea politiquement dans le sillage de son père. Dans les années 1935-1939, il milita assidûment aux Jeunesses socialistes SFIO des Pyrénées-Orientales (Voir : Rives Georges, Ginestet Henry, Jésus-Prêt Robert). Il était, en 1938 membre du comité fédéral mixte des l’entente des Jeunesses socialistes SFIO des Pyrénées-Orientales avec Georges Rives et Henry Ginestet. Il milita également au sein des Jeunesses laïques et républicaines (JLR) des Pyrénées-Orientales, composées pour l’essentiels de militant socialistes (Voir : Mercader Félix). L’une des grandes entreprises des JLR fut de s’investir dans la mise en place du centre de vacances La Mauresque, près de Port-Vendres (Pyrénées-Orientales) ;
Désiré Beaux fit une carrière d’employé municipal de la ville de Perpignan.

Après 1940, Désiré Beaux s’engagea dans la Résistance. Il devint un agent P2 du réseau Gallia, du Bureau central de renseignements et d’action (BCRA) — le plus important de la zone Sud et des Mouvements unis de la Résistance (MUR). Voir aussi : Pomarola Joseph. Il exerçait son activité clandestine depuis Perpignan. Désiré Beaux devait appartenir aux MUR (et, auparavant, à Libération Sud où se retrouvaient la majorité des socialistes locaux)) puisqu’il fut arrêté à Perpignan dans le cadre de la grande rafle (22-23 mai 1943) qui les décapita.

Interné d’abord à la citadelle de Perpignan puis à Compiègne-Royallieu, il embarqua dans un train qui partit le 25 juin 1943 pour Buchenwald (Thuringe, Allemagne). Il fut ensuite transféré à Karlshagen Peenemünde, dans le nord de l’île d’Usedom dans la mer Baltique où l’on mettait au point et on construisait des missiles qui servirent ensuite à la construction des V2. Ce camp fut bombardé par les Brtitanniques les 17 et 18 août 1943. Les Allemands transférèrent alors ce camp qui dépendant de Buchenwald à Dora, près de Nordhausen, dans le massif du Harz (Thuringe). Là les déportés construisaient des missiles V2 dans des tunnels souterrains. Désiré Beaux fit partie des déportés qui furent transférés à Dora qui devint un camp autonome (Dora Mittelbau). Le camp subit un intense bombardement aérien le 3 avril 1945. Certains détenus, dont Désiré Beaux furent transférés à Ravensbrück. Le camp fut libéré le 30 avril 1945. À Dora et à Ravesnbrück, Désiré Beaux rencontra un cousin originaire de Valmanya, Marius Beaux. Ils quittèrent ensemble Ravensbrück le 20 mai 1945.Ils furent transportés d’abord à Bruxelles et, enfin, à Paris, à l’hôtel Lutetia. Désiré Beaux fut interrogé sur cet épisode. Le film est disponible sur Internet (op. cit.. Il put enfin rejoindre Perpignan, toujours par chemin de fer.

Employé municipal de Perpignan, Désiré Beaux termina sa carrière à la tête du service des permis de construire. Il ne participa pas de façon active à la vie politique et syndicale.

Marié à Carmen Barde, il eut trois enfants : Olivier, Thomas et Laure. Il s’efforça de conserver des liens avec son village natal.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article230239, notice BEAUX Désiré, Étienne, Antonin par André Balent, version mise en ligne le 16 juillet 2020, dernière modification le 28 août 2020.

Par André Balent

Désiré Beaux (1915-2015).
Archives privées Annie Rives-Jardon, Cabestany (Pyrénées-Orientales)
Recadrage d’une photo des JS de Perpignan (1936), André Balent

SOURCES : Arch. dép. Pyrénées-Orientales, 1 J 1182/1 et 1 J 1182/2, fonds Georges Rives.— Arch. privées Annie Jardon-Rives (Cabestany, Pyrénées-Orientales). Ce fonds concerne aussi les Jeunesses socialistes avant 1939. — La Voix des Jeunes socialistes catalans, 1938. — Site de la FMD, consulté le 14 juillet 2020. Midi Libre, 3 novembre 2015, faire-part de décès. — Site lutetia.info/ ?page_id=309 consulté le 14 juillet 2020, brève séquence filmée, 2 mn. 38s.,, témoignage de Désiré Beaux, 1994.

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