DUBOIS Alfred [instituteur]

Par Jacques Girault

Né le 11 décembre 1909 à Boussignies-sur-Roc (Nord), mort le 28 décembre 1990 à Lallaing (Nord) ; instituteur ; syndicaliste et militant communiste du Nord ; libre-penseur.

Fils d’Odilon Dubois, polisseur de marbre, Alfred Dubois, syndicaliste et militant communiste après 1920, entra à l’École normale d’instituteurs de Douai en 1925. Il enseigna d’octobre 1928 à octobre 1930 comme instituteur à Maubeuge-sous-le-Bois. Affecté dans un régiment d’infanterie à Saint-Avold (Moselle), il suivit le peloton des EOR et termina son service militaire comme caporal-chef à Metz en octobre 1931. Instituteur à Hellemmes jusqu’en juillet 1938, il devint instituteur à l’école Dupleix à Lille jusqu’en juillet 1939.

Alfred Dubois adhéra au Parti communiste en 1931 et fut très vite membre du comité du rayon. Adhérent de la Libre-pensée prolétarienne depuis 1932, il assista à un congrès national à Paris. Membre de la Fédération de l’Enseignement en 1931, il devint secrétaire du Groupe de Jeunes l’année suivante et le resta jusqu’en 1936. Il participa, plus tard, à l’organisation du Comité d’unité syndicale dans la fonction publique avec des militants confédérés et autonomes. Le 27 janvier 1935, lors de la conférence d’unité syndicale à Hellemmes, il devint membre du comité de fusion.

Marié en juillet 1934 avec Suzanne Hurel, institutrice communiste, Alfred Dubois était, sous le Front populaire, secrétaire de la section communiste de La Madeleine où il habitait. Il fut candidat aux élections cantonales dans le canton de Lille-Nord en octobre 1937.

Membre du conseil syndical de la section départementale du Syndicat national après la réunification, Dubois devint le secrétaire de la section départementale en 1936. Il intervint dans la presse syndicale nationale. Organisateur de la grève du 30 novembre 1938, après sa désapprobation des accords de Munich, il ne fut pas réélu.

Mobilisé à la déclaration de guerre, prisonnier en juin 1940 à Dunkerque, il s’évada d’un premier camp en Autriche le 5 mai 1942 ; repris à Innsbruck, envoyé au camp de Rawa-Ruska, pour refus de travail, il fut affecté, le 27 juillet 1942, au camp de représailles de Kobierzyn. Il participa dans ces camps aux organisations communistes clandestines. Il ne rentra en France qu’à la Libération, le 1er mai 1945.

Alfred Dubois ne réintégra pas l’enseignement et devint rédacteur au quotidien communiste Liberté. Séparé de sa femme en 1949, secrétaire de la section communiste de Mons-en-Barœul, il était membre du comité fédéral de 1950 à 1953.

Alfred Dubois avait repris ses fonctions enseignantes en 1949 à l’école de la rue du Long Pot à Lille jusqu’en 1956, date à laquelle il fut nommé au lycée Gambetta à Tourcoing. Il y prit sa retraite en 1968.

À Tourcoing où il habitait, remarié avec l’ancienne secrétaire départementale de l’Union des Jeunes filles de France, Alfred Dubois était membre du comité de la section communiste de 1956 à 1967. Il présidait le comité local de Tourcoing de l’Association France-URSS (1960-1977) qui organisait à partir de 1963 des voyages en autocar en URSS.

Dans les années 1980, Alfred Dubois animait le Centre de documentation et de recherches pour l’histoire sociale de Sambre-Avesnois avec Pierre Outteryck.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23035, notice DUBOIS Alfred [instituteur] par Jacques Girault, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 9 mars 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Presse syndicale. — Renseignements fournis par les intéressés. — A. Dubois, Willy Dubois. Un militant antifasciste de chez nous, Centre de documentation et de recherches pour l’Histoire sociale de Sambre-Avesnois, 1981. (avec la collaboration de P. Outteryck). — RGASPI, 495 270 2750, autobiographie, La Madeleine 29 décembre 1937, classé "B".
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