DUBOIS Claude, Florent, Hippolyte

Par Christian Lescureux

Né le 19 décembre 1934 à Agny (Pas-de-Calais) ; ouvrier menuisier ; militant communiste, dirigeant des Jeunesses communistes (JC), secrétaire départemental du Pas-de-Calais.

Fils de Jules Dubois*, né le 6 novembre 1907 à Agny, et de Marie Lemaire, née le 26 août 1906 dans la même commune, Claude Dubois avait une sœur née en 1931. Son père était ouvrier bonnetier à Arras, militant CGT et membre du Parti Communiste. Résistant et ayant reconstitué le syndicat CGT illégal, il fut arrêté en décembre 1943 et mourut en déportation. Son fils fut adopté par la Nation comme pupille en octobre 1947.
Claude Dubois, bon élève, passa son certificat d’études primaires en 1948, puis prépara, dans un centre technique, un CAP de menuisier qu’il obtint en 1951. Il entra aussitôt au travail dans une entreprise de la région d’Arras.
Dès la Libération, en septembre 1944, ayant à peine dix ans, il diffusait régulièrement la presse communiste dans sa localité où l’influence communiste était importante.
À quinze ans, Claude Dubois adhéra à l’UJRF et presque aussitôt au PCF dans la cellule d’Agny. Il devint le secrétaire du cercle UJRF à Agny puis, à la création des JC, secrétaire du cercle d’Arras. Il accéda ensuite au secrétariat départemental des JC.
Appelé au service militaire en avril 1957 (il était sursitaire en qualité de pupille de la nation) pour se rendre à la base de Compiègne, Claude Dubois refusa de répondre à son ordre d’incorporation, faisant savoir par lettre (rendue publique) aux autorités militaires qu’il ne pouvait accepter, par respect pour la mémoire de son père, de servir dans une armée intégrée dans l’OTAN, sous les ordres du général allemand Speidel.
Arrêté à son domicile par la gendarmerie en juin 1957 et emmené à Compiègne, il réitéra sa décision devant le colonel du régiment. Mis au cachot durant un mois, il fut ensuite transféré à la prison de Fresnes de juillet 1957 à juin 1958. Son attitude et celle de quelques autres camarades aidèrent à populariser la campagne du PCF contre le réarmement de l’Allemagne.
L’armée offrit alors à Claude Dubois de servir dans une unité hors du commandement de l’OTAN, ce qu’il accepta. Il fit ses classes au camp de Fréjus, dans l’infanterie de marine. Sur les conseils du Parti communiste, il créa dans son unité la première cellule communiste dans l’armée, puis un « Comité de Défense de la République » (avec des jeunes appelés dont plusieurs étaient membres de la JOC), et ce malgré l’arrogance d’officiers manifestement favorables à l’OAS.
Avec l’aide matérielle de la fédération communiste des Alpes-Maritimes, ses camarades et lui distribuèrent des tracts dans les cinq camps militaires de la région. Claude Dubois fut seul arrêté et mis au cachot pendant un mois et demi. Après une courte permission de 48 heures, pour retrouver sa fiancée, il fut envoyé, jusqu’en décembre 1959, en Mauritanie où, considéré comme élément dangereux, il fut mis en quarantaine.
Durant son séjour en Afrique se poursuivait l’instruction de son procès pour les faits - distribution de tracts contre la guerre - qui lui étaient reprochés. Régulièrement convoqué par les autorités militaires, il refusait de parler, ce qui retarda la procédure et fit que l’ordre de renvoi devant le tribunal de Dakar se trouva annulé ; Claude Dubois bénéficia entre-temps de la grâce accordée par le général de Gaulle lors de son élection à la présidence de la République.
De retour à Fréjus en décembre 1959, Claude Dubois aurait dû être libéré à ce moment-là mais ne le fut que deux mois plus tard. Il se maria le 2 janvier 1960 avec Jacqueline Trabouillet ; le couple eut trois enfants.
À son retour, Claude Dubois devint l’adjoint de l’administrateur de la fédération communiste du Pas de Calais, à Lens, puis rédacteur du quotidien communiste de la Région, Liberté, à Lille. Il était alors membre du secrétariat de la Jeunesse communiste du Pas-de-Calais et membre du comité national de la JC.
Pour des raisons familiales, il reprit son métier de menuisier en 1963.
Claude Dubois fut, pendant vingt-cinq ans, le secrétaire de la plus importante cellule de quartier d’Arras où il habitait alors. Il dirigeait en 2008 la cellule d’Agny, où il était retourné habiter, et participait au comité de section d’Arras auquel il appartenait depuis plusieurs décennies.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23040, notice DUBOIS Claude, Florent, Hippolyte par Christian Lescureux, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 25 octobre 2008.

Par Christian Lescureux

SOURCES : Arch. de la section communiste d’Arras et articles du quotidien communiste régional Liberté, 1957-1960. — Entretien avec Claude Dubois. — État civil d’Agny.

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