BLOUET Gustave, Louis

Par Didier Alvarez

Né le 7 mars 1896 à Paris (XIe arr.), mort en déportation le 4 mai 1945 à Wörishofen (Allemagne) ; comptable ; militant communiste de Chennevières-sur-Marne, résistant FTP.

Monument aux déportés, Place de la Paix Chennevières. Cliché D. Alvarez
Monument aux déportés, Place de la Paix Chennevières. Cliché D. Alvarez

Gustave Blouet, comptable, avait 47 ans en 1943 et était père de trois enfants.
Il habitait rue Jules Viejo dans les années trente et sentier de la Mocane pendant la guerre, à Chennevières-sur-Marne (Seine-et-Oise, Val-de-Marne).
Communiste en 1936, il rejoignit le 3 juin 1943 les FTPF de la région Est de Paris. Il fut responsable des communications entre le Front National, les FTP et le Parti communiste clandestin.
Il appartint au groupe Lambert FN 23, du pseudonyme de l’imprimeur Constant Limpens de Chennevières, chef FTPF de la zone ; (ses machines sont conservées au MRN de Champigny-sur-Marne).
Parmi ses actions de résistance : aide à la presse patriotique ; destruction de voie ferrée au pont de Chennevières ; attaque à main armée, le 18 janvier 1944, d’un garde-voie à Chennevières ; engagement contre les Allemands au château des Agneaux, en septembre 1943 ; attaque d’un poste allemand dans la cuvette de Champlain, en décembre 1943.
En janvier 1944, à Ormesson-sur-Marne (Seine-et-Oise, Val-de-Marne), il effectua "une mission spéciale" qui n’est pas connue. Il était chargé par Robert Bonnet (alias Robert), le commissaire régional aux effectifs, de s’occuper des explosifs. C’est Roger Briers (alias André, Lalance) qui lui fournissait ces explosifs qu’il entreposa dans une maison inhabitée, 2 rue du Clocher à Champigny-sur-Marne.
Suite à des arrestations effectuées dans tout le réseau de la résistance FTP de l’Est de Paris, fin janvier et début du mois de février, Blouet fut à son tour arrêté le 3 février 1944. Prisonnier Quai de l’Horloge sur l’Ile de la Cité à Paris, du 3 février 1944 au 2 mars 1944, il y fut interrogé et torturé par la brigade spéciale BS2 de la police française. Il ne parla pas.
Il fut mis en prison à Fresnes jusqu’au 9 mai de cette année 1944, puis déporté de la Gare de l’Est le 15 juin 1944, selon la FMD Convoi I.228. Il était déporté NN, considéré comme dangereux.
Il arriva au KL Natzweiler-Struthof, le 16 juin 1944 – Matricule 17 239-, puis il fut affecté au Kommando de Leonberg, B1 II, près de Stuttgart où l’on travaillait pour les avions Messerschmitt dans des tunnels d’autoroute désaffectés.
Il fut évacué sur le KL Dachau le 27 septembre 1944, et au KL d’Allach (matricule 111921) qui travaillait pour la firme BMW constructeur de moteurs d’avions.
L’armée américaine libéra le camp le 30 avril 1945 mais Gustave Blouet décéda à l’hôpital auxiliaire de Wörishofen le 4 mai 1945, « faiblesse du cœur, épuisement général ».
Gustave Blouet fut enterré dans le cimetière de cette ville au numéro : B 497 c.
Il obtint à titre posthume la carte de déporté résistant : no 100123855, et la
Médaille de la Résistance, décret du 29 novembre 1958.
Il fut déclaré « Mort en déportation » (arrêté du 26 novembre 2008, JO du 13 janvier 2009).

Son nom figure sur le monument de la paix de Chennevières-sur-Marne avec tous les autres déportés de la ville.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article230484, notice BLOUET Gustave, Louis par Didier Alvarez, version mise en ligne le 22 juillet 2020, dernière modification le 1er mai 2022.

Par Didier Alvarez

Arch. PPo, Gustave Blouet ; FRAPP-GB173-006
Monument aux déportés, Place de la Paix Chennevières. Cliché D. Alvarez
Monument aux déportés, Place de la Paix Chennevières. Cliché D. Alvarez

SOURCES : Arolsen. — FMD. — Archives Préfecture de police de Paris. — SHD, AVCC, Caen, 21P 427051. — SHD, Vincennes, GR 16 P 65606.

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