COMOTTO Jules (dit COMATO)

Par Didier Alvarez

Né le 6 juin 1888 à Borgofranco (Italie) ; militant du Front national ; déporté.

Arch. PPo. Jules Comotto : FRAPP-GB146-521

Jules Comotto était âgé de 55 ans en 1943. Lecteur de l’Humanité dans les année trente, il était sympathisant communiste, peut-être même membre du PC.
Il était le père de deux enfants, dont Fedro Spartaco, militant FTP.
Il fut naturalisé français en janvier 1938, ainsi que ses enfants. En avril 1944, suite à son internement, le préfet de police leur retira le bénéfice de cette naturalisation.
Il était lui-même militant du Front National depuis juin 1941.
Jules Comotto était arrivé en France lors de l’immigration italienne vers la fin des années 1920. Son deuxième fils, Jean Bruno, vint au monde en France en 1929.
Il fut embauché le 23 mars 1939, comme ouvrier spécialisé, dans la « société des moteurs Gnome et Rhône » à Paris, au salaire « minimum » de 11F50 dans l’atelier 9. Il quitta cet emploi le 30 juin 1940 à cause « de l’évacuation », mais fut réembauché le 1er août 1941 comme manœuvre (au nickelage) au tarif minimum de 8F60 à l’atelier 2.
Il habitait à Ormesson-sur-Marne (Seine-et-Oise, Val-de-Marne).
Il a pris part à différentes manifestations organisées par des membres du Parti communiste, dont celle du 14 juillet 1942 à la mairie d’Ivry-sur-Seine (Seine), et aussi à une distribution de tract et manifestation devant les usines Citroën et Renault à Paris le 27 aout 1942.
Suite à ces actes, il fut arrêté par la police française (BS2) le 2 septembre 1942 à Paris (XIIIe arr.) au 70 boulevard de Kellermann, à l’usine Gnome et Rhône où il travaillait. Il y était manœuvre et gagnait 9 francs de l’heure. Une vingtaine de résistants furent arrêtés ce jour là .
Lors de ses interrogatoires par la BS2, il précisa ne pas appartenir au Parti communiste, «  même si j’en éprouve les idées et si je suis pour l’application des théories ». Il fut ensuite remis aux Allemands, service S.D. 2 bis rue des Saussaies. Il resta en prison, à la Santé puis Fresnes, puis envoyé à Compiègne.
Il partit de Compiègne le 24 janvier 1943, selon la FMD convoi I.74 vers les camps de concentration et arriva le 25 janvier 1943 au KL Sachenhausen, Matricule 58 127.
Il fut affecté au kommando Heinkel en février 1943, noté « boulanger » (bäcker). Transféré au KL Buchenwald le 4 février 1945. Matricule 60 055, il aurait été envoyé vers le camp de Flossenburg.
Il fut sans doute libéré par l’armée américaine à Flossenburg.
Il rentra le 2 juin par le train à Paris. Hôtel Lutétia no carte rapatrié : 0812530
Il est reconnu RIF (résistance intérieur française).
Il fut réintégré dans son usine Gnome-et-Rhône le 29 juin 1945 au tarif minimum de 26 F, comme ouvrier spécialisé I dans l’atelier « MOSES ». En fait cette usine fut nationalisée le 29 mai 1945 et devint la SNECMA.
Pensionné à 100%, son état de santé s’aggravant, il fut licencié de son usine le 14 avril 1950.
Il vécut à Ormesson où il travaillait comme boulanger.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article230491, notice COMOTTO Jules (dit COMATO) par Didier Alvarez, version mise en ligne le 23 juillet 2020, dernière modification le 1er mai 2022.

Par Didier Alvarez

Arch. PPo. Jules Comotto : FRAPP-GB146-521

SOURCES : Arch. Préfecture de Police de Paris. — SHD Vincennes, GR16P139684 et AVCC, Caen 21 P 730211. — Arolsen. — FMD. — Les archives de la SNECMA devenue Safran, sur Comotto Jules que messieurs Serge Boucheny et Dominique Guyot ont eu la gentillesse de me faire parvenir, ainsi que leur livre Gnome-et-Rhone, 39-45, parcours de 67 salariés.

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