BESSON Georges

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 18 juin 1907 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), disparu à partir du 24 mai 1944 à Lyon ; menuisier et cheminot ; résistant des groupes francs de Lyon et des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Georges Besson était le fils de Louis et de Antoinette Jeanne Lafond. Il exerçait le métier d’ouvrier ébéniste et entra au chemin de fer du PLM le 25 novembre 1929 comme ouvrier menuisier au dépôt d’Oullins. En mars 1933, il fut muté à l’entretien de Chambéry. Sous l’occupation, il était sous-chef de brigade d’ouvriers au chantier de lavage, à Lyon-Guillotière (Rhône) et détaché à Balbigny (Loire). Il était marié avec Simone Bourneton dont il eut une fille, Éliane née le 31 mars 1931. Toutes deux étaient logées à la cité SNCF de Saint-Priest pendant son détachement.
Il était militant du Parti communiste et de la CGT.
Il entra dans la Résistance en décembre 1941 au sein du groupe franc de Vénissieux, dirigé par Serge Ravanel et affilié à Libération-Sud et à l’armée secrète (AS). Il devint chef de groupe artificier et participa avec les pseudonymes Théodore ou Théo, à l’acheminement et à la répartition de la presse clandestine, à l’accueil des responsables régionaux, au transport d’armes et à la constitution de dépôts, à la destruction de pylônes et transformateurs, au sabotage des voies ferrées et écluses. Il fut arrêté le 18 octobre 1943 en gare de Roanne par la Sipo-SD et fouillé. Une arme fut trouvée sur lui et il fut interrogé dans les services de Klaus Barbie. Des perquisitions furent effectuées à son domicile et il y fut trouvé des armes de poing, une mitraillette et des explosifs. Le 21 octobre, lors de son transfert à la prison de Montluc, il fut délivré par ses camarades du groupe franc qui attaquèrent le fourgon qui le transportait ainsi que Raymond Aubrac, boulevard des Hirondelles, aujourd’hui boulevard des Tchécoslovaques, à Lyon (VIIe arr.) Il fut repris dès le lendemain mais réussit à s’évader de nouveau malgré une blessure et poursuivit son activité cette fois en Savoie. Il fut alors recherché activement par la Gestapo et la police de Vichy et de nouveau arrêté le 24 mai 1944 en gare de Lépin-le-Lac (Savoie) suite à l’arrestation la veille d’un responsable régional qui fut contraint de donner les renseignements à la police allemande. Il fut conduit à la prison de Montluc et à partir de là sa trace fut perdue.
Deux versions s’affrontent : la première est qu’il aurait été déporté après son arrestation et un témoin l’aurait vu à Wels en Haute-Autriche. La deuxième veut qu’il ait été torturé puis exécuté et que son corps n’ait jamais été retrouvé. Dans tous les cas, il n’apparaît pas sur les listes de déportés de France ni dans les archives de l’Amicale des Déportés de Mauthausen. La fiche Mémoire des Hommes établit son décès à Velles (Autriche) en mai 1945.
L’Association "Rail et Mémoire" donne une troisième version selon laquelle il aurait été tué en janvier 1944 au cours d’un accrochage à Lépin-le-Lac ou exécuté sommairement par les Allemands. Il serait inhumé selon le Mémorial genweb au cimetière de Chaponost (Rhône). Il s’agit peut-être d’une tombe cénotaphe.
Un jugement rectificatif de décès fut établi le 21 décembre 1946 à Vienne (Isère).
Il obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué au grade de lieutenant des Forces françaises de l’intérieur (FFI) et au titre de déporté et interné résistant (DIR) qui lui fut attribué le 1er septembre 1952, dossiers SHD GR 16 P 56475 et 21 P 22280 (non consultés).
Il reçut la Médaille de la Résistance à titre posthume par décret du 25 mars 1957 (JO du 30/03/1957).
Son nom figure sur le monument aux morts et la stèle au cimetière communal et sur la plaque commémorative de la SNCF en gare de Saint-Priest, à Saint-Priest (Rhône).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article230566, notice BESSON Georges par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 24 juillet 2020, dernière modification le 6 juillet 2021.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Stéphane Robine et Thomas Fontaine dans Cheminots victimes de la répression 1940-1945 Mémorial, sous la direction de Thomas Fontaine, éd. Perrin/SNCF, Paris 2017.— AD Rhône cote 3335 W 26/3335 W5/ interné au fort de Montluc.— Site de l’Association "Rail et Mémoire".— Mémoire des Hommes.— Mémorial Genweb.

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