Par Michel Dreyfus
Né le 11 décembre 1876 à Genève (Suisse) ; ingénieur ; syndicaliste, secrétaire général de l’Union des syndicats d’ingénieurs français, membre du Conseil supérieur du Travail ; conseiller départemental de Saint-Maur-des-Fossés.
Paul Dubois fut pendant une quinzaine d’années l’inamovible secrétaire général de l’Union des syndicats d’ingénieurs français (USIF) créée par des ingénieurs chimistes en 1919. Cette organisation s’adressait aux ingénieurs salariés et regroupait un peu moins de 4 000 personnes pendant les années 1920 et le début des années 1930. Selon les auteurs de Clefs pour une histoire du syndicalisme cadre, « l’USIF s’inscrit complètement dans la vision du progrès par la science et la technique ». Au « sommet » de la hiérarchie sociale se situe le « savant », l’« inventeur ». À la veille du Front populaire, l’USIF apparaît comme « une organisation qui s’essouffle ».
On est surpris de trouver un Paul Dubois (le même ou un homonyme ?), dirigeant de la « Fédération des syndicats d’ingénieurs », chargé, en juin 1935, de la préparation de la conférence des organisations révolutionnaires regroupant les mouvements suivants : Action léniniste, Bolcheviks-léninistes, la Construction sociale, l’Émancipation (Saint-Denis), la Fédération unitaire de l’enseignement, l’Internationale, la Lutte de classes, la Lutte finale, Nouvel âge, Spartacus, Union communiste et Charbit à titre personnel (Arch. Lefeuvre, circulaire du 3 juin 1935).
Le 20 février 1937, l’USIF fusionna avec le Syndicat des ingénieurs salariés (d’origine catholique) et le Syndicat professionnel des ingénieurs diplômés - qui lui admettait les patrons - pour former une Fédération nationale des syndicats d’ingénieurs (FNSI) forte de 23 000 membres. Paul Dubois en fut le premier secrétaire. Il fut également membre suppléant du Conseil national économique de 1925 à 1936 ; membre du Conseil national économique de 1936 à 1940 et membre suppléant du Comité permanent économique de 1939 à 1940.
Toujours secrétaire général de la FNSI, Dubois fit partie des vingt et un membres du Comité d’organisation professionnel, désignés le 26 mars 1941 par le gouvernement de Vichy, pour préparer le statut des professions.
Il fut membre de la commission de sécurité du travail auprès du secrétaire d’État au Travail (arrêté de Belin, 22 décembre 1941), mandat renouvelé le 1er avril 1942. Il fut membre titulaire du Comité d’études des questions sociales (arrêté de Belin, 16 avril 1942). « Ingénieur chimiste, secrétaire général du syndicat des ingénieurs chimistes et de la Fédération nationale des syndicats d’ingénieurs », il fut nommé à ces titres membre de la commission provisoire d’organisation de la famille professionnelle des industries chimiques (arrêté de Lagardelle, 1er juillet 1942). Il fut membre du Conseil supérieur du travail (décret du 23 décembre 1943) et du conseil consultatif auprès du Centre d’information des cadres (arrêté du 31 décembre 1943). Il fut administrateur du Syndicat unique des ingénieurs et cadres de la famille des industries chimiques de Seine, Seine-et-Oise et Seine et Marne (arrêté du 16 mars 1944). Il fut également conseiller départemental de Saint-Maur-des-Fossés de 1941 à 1944 (arrêté du 16 décembre 1941).
Par Michel Dreyfus
ŒUVRE : Ses nombreux articles dans le Bulletin de l’USIF à partir de 1924.
SOURCES : BDIC, Arch. Spartacus-Lefeuvre, circulaire du 3 juin 1935. — Marc Descostes et Jean-Louis Robert, Clefs pour une histoire du syndicalisme cadre, Éditions ouvrières, 1984.