DUBOIS Raoul, Henri

Par Jacques Girault

Né le 30 décembre 1922 à Paris (XIIe arr.), mort le 19 décembre 2004 à Niort (Deux-Sèvres) ; instituteur ; militant communiste à Paris ; un des fondateurs des Francs et Franches camarades.

Fils d’une couturière et d’un employé d’octroi qui mourut peu après sa naissance, Raoul Dubois, dès sa jeunesse, fréquentait le patronage laïque du faubourg Saint-Antoine dans le XIe arrondissement, dont il était membre du conseil d’administration. Il fut actif lors des initiatives du Front populaire, notamment en direction de la jeunesse. Il entra à l’Ecole normale d’instituteurs d’Auteuil en septembre 1938. Pendant la guerre, il participa à la protection d’enfants juifs dans un centre d’hébergement pour jeunes dans la Meuse.

Il enseigna, à partir de 1953, dans un cours complémentaire devenu collège de Paris comme professeur d’enseignement général de collège (section II, histoire-géographie-lettres) jusqu’à sa retraite en 1978.

Raoul Dubois fut, à la Libération, à la demande de Jean-Auguste Senèze, secrétaire général du Syndicat national des instituteurs, un des fondateurs du mouvement de jeunesse, “Francs et franches camarades“. Mis à la disposition du mouvement jusqu’en 1953, il s’y consacrait avec Jacqueline Murgier, institutrice, qu’il avait épousée en juillet 1949 à Paris (VIe arr.). Ils s’inspiraient constamment des conceptions du plan Langevin-Wallon en matière d’éducation populaire. En 1947, Raoul Dubois participa à la création du Comité français du cinéma pour la jeunesse qui publia une revue Ciné-jeunes de 1951 à 1989. Plus tard, il fut actif dans l’association Ciné-Liberté et dans la Fédération française des ciné-clubs.

Collaborateur régulier de sa revue Camaraderie, de 1955 à 1988, il fut tour à tour membre du comité directeur, du bureau, secrétaire adjoint, vice-président, et enfin membre du conseil scientifique de la Fédération des Francs et franches camarades devenu “Francas“. Il participa en 1958 à la création de la revue Jeunes Années qu’il dirigea de 1982 à 1984 et fut à l’origine du numéro spécial sur la lecture Eclats de lire.

Délégué au congrès de Paris du SNI, il intervint le 18 juillet 1952 après le rapport sur les actions postscolaires. Favorable à ces actions, il souhaita que le syndicat et les instituteurs participent à la mobilisation des jeunes et que la formation reçue dans les écoles normales y contribue. Il s’engageait aussi dans les activités de la Fédération des œuvres laïques.

Membre du Parti communiste français, Raoul Dubois, secrétaire de la cellule Pyrénées-Belleville du XXe arrondissement, anima pendant de nombreuses années le Comité de défense de l’Humanité du métro Jourdain. Pendant la guerre d’Algérie, il créa un réseau d’aide et de soutien aux enfants algériens. Membre du comité de rédaction de la revue L’École et la Nation, il y publiait régulièrement des articles ou des notes de lecture. Il participait aussi aux diverses initiatives concernant la littérature de jeunesse (Centre d’études et de recherches marxistes). Avec son épouse, il fut membre de la commission culturelle nationale de l’Union des femmes françaises.

Raoul Dubois participa à la création en juillet 1949 du comité de défense de la presse et de la littérature enfantine pour soutenir la loi sur les publications destinées à la jeunesse et le projet de loi protégeant les productions françaises menacées par les publications américaines. Membre du Centre de recherche et d’information sur la littérature pour la jeunesse créé en 1962, il devint un de ses vice-présidents après sa réactivation en 1972. Il participa à une anthologie de la littérature de jeunesse en 1998 dans ce cadre. Avec son épouse, il dirigeait une collection chez Gallimard-Jeunesse et il créa chez les Francas des revues de critique littéraire, Une année de lecture, puis 1-2-3 Lecture. Comme représentant des Francas, il fut membre de la Commission de contrôle et de surveillance des publications destinées à la jeunesse de 1950 à 1988. En outre il participait à la section française de l’Union internationale des livres pour la jeunesse.

Raoul Dubois et son épouse appartenaient aussi à des nombreux mouvements de jeunesse, au Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et pour la paix, à France-URSS et aussi à l’association pour la création d’un musée de la Résistance dès sa création.

Raoul Dubois composait des ouvrages historiques pour les jeunes. Vice-président des Amis de la Commune de Paris, il collaborait régulièrement à sa revue et animait sa commission de la culture. Il participait régulièrement à des colloques portant sur l’éducation et l’enseignement. En outre, il fut actif lors du lancement de la revue du Secours populaire, Copains du Monde.

En annonçant son décès, l’Humanité indiquait que ses obsèques auraient lieu le 22 décembre 2004 au crématorium du Père Lachaise à Paris.

Les archives de Jacqueline et Raoul Dubois ont été déposées aux Archives départementales du Val-de-Marne dans le cadre des Archives de la Jeunesse et de l’éducation populaire. Leur inventaire a été établi sous le titre « Jacqueline et Raoul Dubois, militants en cinéma et littérature pour la jeunesse ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23071, notice DUBOIS Raoul, Henri par Jacques Girault, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 28 octobre 2021.

Par Jacques Girault

ŒUVRE : Parmi les nombreux ouvrages historiques, signalons : Julien de Belleville ; À l’assaut du ciel ; La Révolution racontée aux enfants ; Au soleil de 36 ; Les aventuriers de l’an 2000. — Avec son épouse, La presse enfantine française. Vue d’ensemble. Bibliographie critique, Éditions des Francs et franches camarades, 1957, Les journaux pour les enfants.

Sources : Arch. Dép. Val-de-Marne : fonds J et R Dubois, 561 J, 1-303, Laurence Bourgade, introduction de l’inventaire — L’Humanité, 21 décembre 2004. — Presse nationale. – Brochure éditée par les Francas, Raoul Dubois, 1922-2004. — Présentation par L. Bourgade du fonds dans ADAJEP Infos (juillet 2014).

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable