VANDERSLAGHMOLEN François. [Belgique]

Par Jean Neuville, avec la collaboration de Renée Dresse et de Jean Puissant

Bruxelles (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale), 1824 − 1901. Typographe, dirigeant de l’Association libre des compositeurs typographes de Bruxelles (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale) devenue en 1869 l’Association libre des compositeurs et imprimeurs typographes de Bruxelles, boutiquier, propriétaire, frère de Joseph (ou Pierre Joseph) et Jacques Vanderslaghmolen.

François Vanderslaghmolen est le fils d’Henri Vanderslaghmolen (1777-1831) et de Marie Elisabeth Pappaert (1782-1844). Il a quatre frères dont deux sont typographes, Joseph (ou Pierre Joseph) et Jacques. Il épouse le 7 août 1844 à Bruxelles Anne Louise Vandenplas.

Compositeur-typographe, François Vanderslaghmolen est secrétaire de l’Association libre des compositeurs typographes de Bruxelles du 21 juin 1850 au 16 juin 1852 et président du 22 juin 1860 au 16 juin 1864. En 1850, il représente, avec François-Michel Dequick, l’association au banquet typographique de Paris (France). En octobre 1862, il est nommé président du comité chargé de la création d’une bibliothèque pour les membres des associations des compositeurs et des imprimeurs. En janvier 1864, Vanderslaghmolen est le rapporteur de la commission chargée d’étudier le tarif de la main d’œuvre typographique du Cercle – patronal – typographique belge. Cette commission conclut à l’adoption de ce tarif avec néanmoins quelques modifications.

Le 9 octobre 1864, l’association rend hommage à François Vanderslaghmolen, en même temps qu’à Pierre Kaberghs, Mansuède Hannaert et Paul Vergaelen*. L’assemblée offre à chacun une « photographie représentant en groupe les portraits de ces messieurs ». Plus de cinq cents personnes, dont des patrons, assistent à cette manifestation qui s’est déroulée dans une salle de la Maison du Roi, située sur la Grand’Place de Bruxelles.

Membre de l’Association générale ouvrière (AGO), élu au conseil des Prud’hommes de Bruxelles, François Vanderslaghmolen est vice-président de ce conseil de 1862 à 1866. Il démissionne de ce mandat pour protester contre le maintien l’article 1781 du Code civil de 1804 dans la loi en discussion au Parlement (« le maître est cru sur son affirmation… »).

François Vanderslaghmolen siège au Comité central et permanent de propagande pour la réforme électorale à l’origine du Manifeste des ouvriers, rédigé par Edmond Picard et approuvé par un meeting ouvrier. Ce manifeste est publié le 28 janvier 1866 par La Liberté, première mouture, dont il est l’un des porte-paroles. À ce titre, il assigne l’Office de publicité de Lebègue pour avoir attaqué les signataires (responsables syndicaux, dirigeants de l’AGO…) du manifeste (« ils n’en sont pas "l’auteur" ») sans le citer. L’Office est tenu par décision de justice de le publier. Le Manifeste des ouvriers défend la responsabilité des ouvriers dans le fonctionnement de la société et le principe du suffrage universel qui leur permettra d’assumer cette responsabilité. C’est à la suite de cet incident qu’à la Chambre, le chef de cabinet libéral, Walthère Frère-Orban, prononce sa célèbre réfutation : « Quelques tonneaux de bière ou de genièvre feront l’affaire » (pour anéantir les effets de la mesure).

François Vanderslaghmolen est membre de la Ligue du peuple et collabore à l’hebdomadaire, La Liberté. Il est l’auteur d’une brochure, De l’amélioration de la condition naturelle des ouvriers en Belgique (voir La Tribune du peuple du 7 septembre 1865).

Administrateur de la Société typographique de secours mutuels, François Vanderslaghmolen est le secrétaire francophone du Congrès national des sociétés mutualistes qui se déroule à Bruxelles le 27 septembre 1863. Ce congrès débat et rejette le principe d’une retraite ouvrière obligatoire étatique pour salariés, défendue par le baron de la Rousselière, conseiller provincial catholique de Liège, que son organisation soutient. Vanderslaghmolen est, en 1866, membre « ouvrier » du Comité central pour l’amélioration du sort des travailleurs.

François Vanderslaghmolen fait partie, avec entre autres Antoine Logé et François Boneyds, de la commission, créée le 19 janvier 1869 par l’association pour faire rapport sur la proposition de fusion formulée par l’Association des imprimeurs de Bruxelles dans une lettre du 17 janvier 1869. Cette proposition est acceptée et la fusion des deux associations devient officielle le 4 février 1869.

Tout comme Michel Callier,Liliane Roail est l’auteur d’un arbre généalogique de la famille Vanderslaghmolen. Elle ne mentionne pas l’existence de François Vanderslaghmolen.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article230862, notice VANDERSLAGHMOLEN François. [Belgique] par Jean Neuville, avec la collaboration de Renée Dresse et de Jean Puissant, version mise en ligne le 3 août 2020, dernière modification le 29 janvier 2024.

Par Jean Neuville, avec la collaboration de Renée Dresse et de Jean Puissant

SOURCES : HUBERT E., Historique de l’Association libre des compositeurs et imprimeurs-typographes de Bruxelles, Bruxelles, 1892, p. 63, 78, 863-84, 110, 286 – CALLIER M., « Vanderslaghmolen François », dans geneaget.org − PEIREN L, « De Brusselse typografen in de hoofdstedelijke politieke arena in het laatste kwart van de I9e eeuw », Broden & Rozen, vol. 7, 2002, p. 10 − MAHOUX J.-P., L’AGO de Bruxelles. Histoire d’une organisation intersyndicale du XIe siècle, s.d. (manuscrit).

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable