ARCOS Léon, Édouard [Dictionnaire des anarchistes]

Par Thierry Bertrand

Né le 2 mai 1879 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort le 24 août 1905 à Gènes (Italie) ; journalier ; anarchiste illégaliste de Marseille.

Léon était le frère de Henri et de Louis.
Le 1er février 1898 la ligue Antisémite organisait une réunion à la Brasserie Marseillaise, Rue St Basile. Le soir une cinquantaine de compagnons, dont Léon, mais aussi Sébastien Faure, Théodore Jean, Escartefigue... se présentaient à la porte munis de cartes d’invitations qu’ils avaient fait imprimer eux-mêmes. L’entrée leur fut refusée et une bagarre s’ensuivit. Les anarchistes, refoulés, firent alors le tour du pâté de maison et pénétrèrent dans la Brasserie par l’entrée qui donne sur l’Allée des Capucines. Ils se trouvèrent alors dans une salle qui n’était séparée de celle où se tenait la réunion que par un vitrage, sur lequel ils se précipitèrent, forçant les portes et brisant de nombreux carreaux. Ils semèrent aussitôt la panique et interrompirent la réunion. Les agents intervinrent et firent évacuer les deux salles puis procédèrent à l’arrestation de deux anarchistes dont Léon et Maurice Chaumel.

Il semble que Léon était ce qu’on peut appeler un anarchiste - illégaliste. Tout débuta le 13 juillet 1897 quand il était condamné par le Tribunal Correctionnel de Toulon à 15 jours pour coups et blessures. Puis le 16 décembre de la même année par la Cour d’appel d’Aix à 15 jours de prison pour outrage à un Ministre du culte catholique.
L’année suivante, en avril, la même Cour d’appel le condamnait à 6 mois de prison pour complicité de vol par recel. Il ne restait pas longtemps en liberté puisque le 31 août le Tribunal correctionnel de Marseille l’envoyait un mois en prison pour port d’arme prohibée.
Enfin le 14 mars 1900 le Tribunal correctionnel de Marseille le condamnait à trois mois de prison pour voies de fait et outrages à des agents.

Il était déclaré insoumis le 16 janvier 1901 mais rayé des contrôles de l’insoumission en février car détenu à la Maison centrale de Nîmes par suite d’une condamnation de 13 mois de prison pour délit de vol prononcée par le tribunal correctionnel de Marseille le 8 août 1900. Il avait agressé un marin pour le voler en compagnie de deux complices.

Sorti de prison il était escorté par des gendarmes, le 10 août 1901, pour qu’il incorpore le 5ème Bataillon d’Infanterie légère d’Afrique (Bat’ d’Af’).
Parti rejoindre son Bataillon en Tunisie, à Batna, il était rapidement condamné, le 25 février 1902, par le Conseil de Guerre de la Division d’occupation de Tunisie à la peine de deux ans de prison car coupable de « Pillage de marchandises et d’effets commis en réunion et à force ouverte. ».
Le 22 mars 1904 le même Conseil de guerre le condamnait par contumace à la peine de mort et à un an de prison pour voies de fait envers son supérieur pendant le service et pour bris de prison.
Il avait déserté le 23 janvier 1904.

Il était parti vivre en Italie à Gènes. Il y vivait sous une fausse identité : Jean Casairoli, acrobate, né à Bastia.

Le 24 août 1905 Léon se fit tirer dessus mortellement par un certain Gardanne avec un revolver. Ce Gardanne était recherché à Cannes pour un crime et il s’était enfuit en Italie avec sa compagne, Thérèse Aquin. Fin 1904, celle ci, lasse des mauvais traitements que lui faisait subir Gardanne, l’abandonna, et alla se fixer à Gênes. Ce fut là qu’elle rencontra Léon. Gardanne l’assassinat par jalousie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article230998, notice ARCOS Léon, Édouard [Dictionnaire des anarchistes] par Thierry Bertrand, version mise en ligne le 7 août 2020, dernière modification le 1er octobre 2022.

Par Thierry Bertrand

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, 1R1186. — R. Bianco, Le mouvement anarchiste à Marseille, op. cit. — Le Petit Provençal du 9 août 1900 et du 6 septembre 1905.

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