NAIGEON Claude-Marie

Par Gauthier Langlois

Né le 5 décembre 1811 à Savigny-lès-Beaune (Côte-d’Or), mort au même lieu le 10 juillet 1891 ; tailleur ; socialiste, proscrit suite au coup d’État du 2 décembre 1851, il se réfugia à Jersey.

Fils de Jacques Philippe Naigeon, tailleur d’habits et de Anne Vernier, il avait épousé, à Savigny le 13 janvier 1834, Marguerite Gauthier (1816-ap. 1891), fille d’un marchand. Le couple avait trois enfants.

Opposant au coup d’État du 2 décembre 1851, il fut poursuivi. La Commission mixte de Côte-d’Or, entérinant sa fuite, le condamna à l’expulsion, sur les motifs suivants :

« En fuite. Les renseignements recueillis par l’administration sur cet individu s’accordent avec la notice judiciaire qui le concerne ». La notice judiciaire précise : « Il n’y a rien à dire sur sa conduite privée, il est très intelligent et laborieux, il possède une assez grande aisance. Naigeon a toujours pris part à tous les désordres, à tous les mouvements ayant un caractère politique, qui ont eu lieu dans l’arrondissement, cependant on ne peut pas dire qu’il se soit compromis ouvertement.
Affilié à des sociétés secrètes quoiqu’il n’existe pas de preuve. L’un des collecteurs des souscriptions en faveur des jurés démocrates. Impliqué dans une poursuite qui a eu lieu en 1850 à l’occasion d’un drapeau rouge placé à l’arbre de la liberté de Savigny, il a été rendu en sa faveur une ordonnance de non lieu. Sans être un méchant homme, Naigeon est, à raison de l’exaltation et de la violence de ses idées, un homme très dangereux. Je ne le crois pas disposé à changer de ligne de conduite.
Le 4, au point du jour, il est à Beaune, en sa qualité de chef du comité des campagnes. Par ses soins et ceux de ses amis, des émissaires sont aussitôt envoyés à Beaune et à Châlon.
Le 6, il vient à Beaune avec ses trois ouvriers et ne retourna à Savigny que vers dix heures et demie du soir.
Une saisie faite à son domicile amène la découverte d’un certain nombre d’écrits compromettants et qui le signalent comme un des principaux chefs du parti socialiste dans le pays. »

Il s’était réfugié à Jersey d’où il fit une demande de grâce. Par décision impériale du 15 janvier 1853, il bénéficia d’une remise de peine qui lui permit de revenir en France. Il fit une demande de pension suite à la loi de 1881.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article231008, notice NAIGEON Claude-Marie par Gauthier Langlois, version mise en ligne le 9 août 2020, dernière modification le 12 août 2020.

Par Gauthier Langlois

SOURCES : Archives départementales de la Côte d’or, Acte de mariage ; Acte de décès. — Benjamin Colin, Liste des proscrits de Jersey qui sont rentrés en France à la suite de demandes en grâce, s.l.n.d. [Jersey, 1853 ?]. — Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, « Naigeon - Claude Marie », Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges Chevrier - (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 27 août 2013.

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