SAULE LANDI Marie-Caroline

Par Jean-Marie Guillon

Née le 4 mars 1887 à Sollacaro (Corse/Corse du Sud), exécutée dans la nuit du 8 au 9 juin 1944 à Pont-Saint-Esprit (Gard) ; résistante.

Fille de Jean-Marie Landi, journalier, et de Marie-Joséphine Poggionovo, Marie-Caroline Saule Landi était séparée de son mari dont elle avait eu un fils et vivait seule à Nîmes (Gard). Personne sensible et serviable, bouleversée par la déportation de Paul Cassetari, son cousin qui avait été pensionnaire chez elle pendant vingt ans, elle participait à la Résistance en hébergeant des réfractaires et résistants et en fournissant de faux papiers d’identité. Elle avait hébergé en particulier Jean Todorow dit « le Serbe ». Elle put fournir de faux papiers à un couple de « résistants » que lui avait présenté Jean Cambacérès dont elle avait connu la mère. Ayant fait connaissance de ce couple, elle l’invita à plusieurs reprises et l’hébergea un moment. En confiance, elle leur indiqua avoir enterré dans son poulailler, par l’intermédiaire d’une voisine, deux valises d’armes et d’explosifs appartenant à un chef résistant. Ce couple chercha à connaître les résistants avec qui elle était en contact. Elle invita pour les rencontrer, accompagnés d’un individu paraissant avoir des responsabilités, son voisin Gilles Reboul, chef départemental de l’Armée secrète (AS). Or ce couple, René Cot et sa maîtresse Élizabeth Dèzes, née Saillant, travaillait pour l’Abwehr sous la direction de Paul Wilborg. Cot, originaire de Bordeaux (Gironde), avait été l’une des premières recrues de la 8e compagnie du 3e régiment de la Division Brandebourg lorsqu’elle avait été reformée dans le Sud-Ouest. Cot et sa maitresse accompagnaient les éléments de la compagnie lorsqu’ils vinrent arrêter Marie-Caroline Saule Landi dans la nuit du 26 au 27 mai 1944.
Bien informés, ils déterrèrent les deux valises, dont l’une contenait de la cheddite et pillèrent la maison. Ils firent de même chez Gilles Reboul, qui, ayant éloigné sa famille, était absent. Conduite à Pont-Saint-Esprit, Marie-Caroline Saule Landi fut incarcérée à la citadelle dans la cellule des femmes. Elle fut exécutée sur le pont du Rhône dans la nuit du 8 au 9 juin (ou peut-être du 7), la même nuit que plusieurs autres codétenus il fut exécuté d’une balle dans la nuque comme plusieurs autres codétenus – Georges Abat, Lesin Lacoste, Jean Liégeois, Louis Lieutaud, Charles Raynaud, Vagda (voir ces noms) – sur le pont du Rhône et son corps jeté dans le fleuve. Celui-ci fut repêché dans le Rhône, à l’île de la Barthelasse (Avignon, Vaucluse) le 17 juin. Non identifié, il fut inhumé cimetière Saint-Véran. C’est en 1945 que son autopsie permit l’identification. Elle permit aussi de préciser qu’elle avait subi une tentative de strangulation et qu’elle avait été tuées d’une balle dans la tête, mains liées derrière le dos.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article231064, notice SAULE LANDI Marie-Caroline par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 9 août 2020, dernière modification le 28 septembre 2021.

Par Jean-Marie Guillon

SOURCES : Arch. Dép. Gard 3 U 7 218 (cour de justice du Gard, dossier Cot) et 252 (dossier Paolino). — état civil.

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