GOLLOTTE Maurice, Théodore

Par Jean Belin

Né le 22 novembre 1905 à Dijon, mort en déportation en Allemagne le 10 mars 1945 ; voyageur de commerce, ouvrier métallurgiste puis infirmier à Dijon ; syndicaliste CGT et militant communiste de Côte-d’Or ; résistant au sein du Front national (F.N.).

Fils de Charles Arthur Gollotte, employé du chemin de fer, et de Marie Lanier, Maurice Gollotte fut voyageur de commerce avant et après son incorporation de novembre 1925 à novembre 1926. Embauché à l’usine de fabrication de motocyclettes et de cycles Terrot à Dijon en 1931 et au contact de Gabriel Lejard, il s’engagea à la CGT et au Parti communiste. Il devint membre du conseil syndical du syndicat CGT des métaux de Dijon de 1936 à 1939. Pour sa participation à la grève du 30 novembre 1938 contre les décrets-lois Reynaud, il fut licencié de l’usine Terrot. Eugène Foulon, inspecteur du Travail et ancien dirigeant de la CGT réussit à le faire embaucher comme élève infirmier à l’hôpital psychiatrique de la Chartreuse de Dijon en 1939. Il fut titularisé l’année suivante après l’obtention de son diplôme d’infirmier. Il fut membre du bureau du syndicat général du personnel de la Maison de santé de la Chartreuse de Dijon. Il participa à la reconstitution du Parti communiste clandestin et la création du Front national (F.N.) en mai 1941 sur Dijon et fit l’objet d’une surveillance active de la police française.
Le jour où l’Allemagne attaqua l’U.R.S.S., il était arrêté à son domicile par la Gestapo le 22 juin 1941, au cours de l’Aktion Theoderich, avec 24 autres militants communistes et syndicalistes CGT de Côte-d’Or. Il fut écroué à la prison de Dijon et conduit ensuite au camp de Royallieu à Compiègne (Oise-60), administré et gardé par la Wehrmacht. Il y passa plus de dix huit mois avant d’être déporté le 24 janvier 1943 avec ses camarades Paul Leblanc, Raymond Demerger, Marcel Suillerot, Emile Noirot, dans un convoi qui transporta 1557 hommes et 230 femmes au camp d’Oranienburg-Sachsenhausen, près de Berlin. Le 31 août 1944, il retrouva son camarade dijonnais Gabriel Lejard arrêté le même jour que lui et qui arrivait du camp d’Auschwitz.
Maurice Gollotte était affecté ensuite au KL de Bergen-Belsen. En décembre 1944, l’effectif du camp était de 15 227 détenus, dont 8 000 femmes. Il atteignait 50 000 en mars 1945, dont 26 300 femmes. La surpopulation du camp généra l’apparition d’épidémies. Une vague de typhus éclata en janvier 1945 alors que les déportés affluèrent de plus en plus nombreux dans le camp. L’épidémie, le froid et la faim eurent raison de Maurice Gollotte, qui mourut le 10 mars 1945. Son nom figure sur la plaque commémorative dans l’enceinte de l’hôpital psychiatrique de la Chartreuse à Dijon. Il reçut la médaille de la Résistance à titre posthume en mai 1946. Il se maria le 19 juin 1929 à Marandeuil (Côte-d’Or) avec Angèle Rossin avec laquelle il eut un fils, Jacky, né en 1930 à Dijon.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article231116, notice GOLLOTTE Maurice, Théodore par Jean Belin, version mise en ligne le 10 août 2020, dernière modification le 10 août 2020.

Par Jean Belin

SOURCES : Le Métallo Dijonnais, organe du syndicat CGT des métaux de Dijon, éditions de 1937 à 1939. — Résistance en Côte-d’Or, Gilles Hennequin, tomes 1 et 4, éditions de 1987 et de 1997. — Site Internet de la FMD, livre mémorial. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 262025. — Arch. Dép. de Côte-d’Or, état civil, recensement de la population et fiche de recrutement militaire.

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