DUCEL Georges, Ernest

Par Jacques Girault

Né le 30 mars 1904 à Sémalens (Tarn), mort le 29 novembre 1974 à Toulouse (Haute-Garonne) ; instituteur ; syndicaliste du SNI et de la FUE ; militant communiste ; conseiller municipal de Toulouse (Haute-Garonne).

Cliché communiqué par sa famille.

Fils d’un gendarme dans les Alpes-Maritimes, puis à Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn), catholique pratiquant, décédé en 1936, et d’une mère croyante mais anticléricale, Georges Ducel reçut les premiers sacrements catholiques. Il fréquenta l’école primaire supérieure d’Albi (Tarn). Reçu à l’École normale d’instituteurs de Toulouse en 1920, il enseigna dans des villages de la Haute-Garonne et de l’Ariège, puis à Cadours et à Aucamville (où il fut secrétaire du cercle laïque) pendant une dizaine d’années avant d’être nommé à Toulouse. Il effectua le service militaire en 1924-1925 dans l’aérostation à Toulouse et le termina comme caporal puisqu’il avait refusé de suivre le peloton d’élèves-officiers.

Il épousa en août 1925 à Toulouse, Marie, Albertine Adoue, née en juillet 1902 à Saint-Gaudens (Haute-Garonne). Fille d’un inspecteur de voyageurs de commerce d’une grande maison de Paris, elle entra à l’École normale d’institutrices de Toulouse vers 1922. Ils furent nommés à Toulouse vers 1933 et il enseigna à l’école de la Patte-d’Oie. Ils étaient en relations avec [Freinet-24550]. Il le reçut après la guerre mais cessa tout contact avec lui peu après. Le couple eut deux enfants.

Georges Ducel, alors instituteur à Cadours, membre du conseil syndical, devint secrétaire de la section départementale du Syndicat national (des instituteurs) au début de 1930 et conserva cette responsabilité pendant quelques mois. Secrétaire général du groupe de jeunes de l’enseignement qu’il avait fondé en 1927, membre du comité central des jeunes (1933-1934), membre de l’Opposition syndicale révolutionnaire dans le Syndicat national, affilié, avec une quinzaine de ses camarades, au Syndicat de l’enseignement laïc (Fédération unitaire de l’Enseignement) dans l’Ariège dont il fut le secrétaire général en 1929-1930 et secrétaire corporatif en 1933-1934, il vota avec ses camarades contre le rapport moral à l’assemblée générale de la section départementale du Syndicat national en octobre 1932. Lors de l’AG à Pentecôte suivant, le 2 juin, avec Georges Fournial et René Plasse, il fut exclu du SN par 100 voix « pour », 50 « contre » et une centaine d’abstentions. Les exclus entamèrent une campagne pour leur réintégration, obtenue le 26 octobre 1933. Il participa aux réunions du conseil syndical et assura le secrétariat corporatif de la section départementale. Ces luttes avaient créé une situation de crise profonde dans la section départementale qui ne fut réglée qu’à la suite d’une enquête conduite par Vivès qui publia ses conclusions, le 18 février 1934.

Un des aspects de cette lutte fut la présentation d’une liste de l’Opposition syndicale révolutionnaire pour l’élection du bureau national lors de la réunion du conseil national de Noël 1933. Ducel obtint 31 voix. Il devint le secrétaire du comité central des jeunes de l’enseignement (1933-1934). Il redevint membre du secrétariat de la section départementale du SNI en 1937 et fut élu en 1938 comme représentant du Syndicat national au conseil départemental de l’Enseignement primaire en Haute-Garonne. Il était en outre le trésorier du cercle culturel (1938-1939).

Georges Ducel militait aussi dans les organisations communistes depuis son adhésion au Parti en 1932 ou en 1933, selon les sources, à Cadours. Délégué au congrès d’Amsterdam en 1932, trésorier du rayon communiste de Toulouse Nord en 1934, membre des comités de la région communiste en 1935 et en 1938 et du rayon Toulouse Ouest en 1936, secrétaire de la commission paysanne régionale en 1936, il suivit les cours de l’école centrale par correspondance. Responsable de la rubrique paysanne de La Voix des Travailleurs, hebdomadaire communiste régional à partir de 1936, rédacteur à La Voix du Midi, il fut le candidat communiste au conseil d’arrondissement dans le canton de Toulouse-Ouest en octobre 1937.

Mobilisé le 23 août 1939, il fut affecté à la ceinture de protection antiaérienne par ballons captifs autour de la capitale. Démobilisé le 23 juillet 1940, il reprit son poste d’enseignant au cours complémentaire Fabre où il eut comme élève Georges Séguy en 1941. Il organisa la solidarité pour la fille d’ Emile Labrunie, interné en 1941. Responsable de l’organisation communiste clandestine dans la ville, « polo » à Toulouse (pseudonyme René) en 1942-1943, il participa à l’organisation des premiers groupes de FTPF dans la ville et entra dans la clandestinité après avoir échappé à la Gestapo lors d’une rafle à la suite d’une dénonciation en février 1943. Le 28 février, menacé d’une perquisition, il se réfugia dans les Pyrénées ariégeoises et fut un temps cuisinier pour un groupe de bûcherons résistants. Puis à partir de la fin juin 1943, devenu OP régional à Marseille (André) puis en octobre à Toulon membre du triangle de direction avec Jean Llante après le départ de Llante en décembre 1943, il demeura l’un des trois responsables dans le Var « technique », il devint « polo » départemental après le départ d’Airoldi en février 1944, sous les pseudonymes André puis Albert. Commandant FTPF, instructeur interfédéral, il dirigea l’insurrection lors du débarquement. À la Libération, premier secrétaire de la fédération communiste du Var, il faisait partie du conseil d’administration du Var Libre.

Georges Ducel revint en Haute-Garonne en février 1945 pour devenir le responsable de l’organisation puis de la propagande dans le secrétariat de la fédération communiste en 1946. Permanent jusqu’en février 1947, il redevint membre du bureau fédéral mais dut se reposer pendant plusieurs mois pour soigner une tuberculose pulmonaire. Il ne fut pas renommé au bureau fédéral en 1948 mais resta membre du comité fédéral communiste de la Haute-Garonne jusqu’en 1962. À plusieurs reprises, la commission des candidatures lors des conférences fédérales s’interrogeait sur l’opportunité de le reconduire.

Déclaré comme surveillant général à l’école technique aéronautique en 1946-1947, il reprit un poste d’instituteur à l’école Calvinhac à Toulouse puis au cours complémentaire Fabre. Il militait au SNI puis en resta membre après sa retraite à la fin des années 1950.

En mai 1945, Georges Ducel fut élu au conseil municipal, responsable du groupe municipal communiste, secrétaire de l’amicale des élus communistes (1945-1949), puis il devint adjoint au maire (1947-1949). Aux élections municipales de 1953, il conduisait la liste communiste et fut régulièrement réélu conseiller municipal de 1953 à 1965. Il faisait partie notamment de la commission du théâtre. En 1965, il figurait en 14e position sur la liste « d’union de la gauche, démocratique et laïque » constitué par le PCF et le PSU conduite par Llante avec comme adjoint Badiou, ancien maire.

Georges Ducel fut candidat au conseil général dans le canton Toulouse Ouest en 1949. Il fut proposé en troisième position pour le Conseil de la République en 1955.
Il figurait sur la liste communiste pour les élections législatives de 1946.

Il était aussi membre du bureau départemental du Mouvement de la paix et présidait le cercle laïque.

Son épouse, institutrice, puis directrice d’école maternelle, mourut à la suite d’un accident d’automobile en 1972.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23121, notice DUCEL Georges, Ernest par Jacques Girault, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 9 août 2021.

Par Jacques Girault

Cliché communiqué par sa famille.

SOURCES : Arch. Dép. Var, 18 M 14. — RGASPI, 495 270 3130, autobiographie, Toulouse 30 décembre 1937, classé B ; 517 1 1892. — Arch. comité national du PCF. — Presse communiste et syndicale. — Notice DBMOF. — Sources orales (G. Fournial, G. Séguy, J. Llante, M. Thourel). — Notes de J.-M. Guillon. — Renseignements fournis par le fils de l’intéressé. — Jean Llante, Libertat 50 ans pour un espoir, Éditions sociales 1982.

Photos fournies par la famille.

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