BOUTINON Louis, Clément

Par Jean Belin

Né le 3 mai 1824 à Angoulême (Charente), mort le 20 février 1916 à Dijon (Côte-d’Or) ; ouvrier typographe ; syndicaliste du livre de Côte-d’Or ; secrétaire général de la première Bourse du travail de Dijon ; coopérateur ; élu municipal ; militant de l’Alliance républicaine puis du Parti ouvrier socialiste (POS).

Fils de Jean Boutinon, boucher, et de Marie Machenaud, Louis Boutinon était ouvrier typographe dès l’âge de seize ans. Il vint s’installer et travailler à Beaune (Côte-d’Or) après le décès de sa première épouse en 1848, puis à Dijon en 1855. Il quitta l’imprimerie Jacquot et Floret rue Berbisey à Dijon en 1893 après 53 années dans le métier de typographe. Il fut membre fondateur de la société de secours mutuels des imprimeurs créée en janvier 1862 et un des administrateurs de la coopérative de consommation « la Bourguignonne » en 1867. Louis Boutinon fut un des membres fondateurs à Dijon de la première Chambre syndicale ouvrière des ouvriers typographes en avril 1878 avec Camille et Louis Clément, Jean-Baptiste Grapin E. Havar, Joseph Floret, André Trénard ... Il fut déjà à l’origine d’une tentative de création d’une chambre syndicale en 1869 avec J-B. Grapin et Louis Clément. De 1888 à 1901, il était encore membre ou invité du bureau du syndicat en tant que commissaire.
Membre de l’« Alliance républicaine » de Dijon après le 4 septembre 1870, il exerça, en avril 1871, les fonctions de gérant du journal L’Alliance républicaine qui remplaça quelque temps Le Progrès de la Côte-d’Or, journal républicain suspendu le 20 avril par les autorités allemandes.
Élu conseiller municipal de Dijon, le 7 mai 1871, avec deux de ses amis de l’« Alliance », de tendance proudhonienne, il dut avoir des sympathies pour la Commune de Paris, et fit adopter, le 10 mai 1871, par le conseil municipal de Dijon, un vœu en faveur de la fin de la guerre civile. Fin août 1871, il demanda, dans une réunion de l’« Alliance » à Dijon, la dissolution de l’Assemblée nationale.
Candidat, dans un des cantons de Dijon, aux élections départementales de 1871, il signa avec Auguste Marbeau, qui appartint à l’Internationale, une affiche appelant la « classe ouvrière » à « être une puissance organisée », attitude de méfiance à l’égard de la bourgeoisie s’inspirant du « Manifeste des Soixante ». L’Alliance exigeait des candidats républicains qu’ils s’engagent sur un programme précis et déterminé. Il ne fut pas élu. Le préfet interdit toute activité à l’« Alliance » à la fin de 1871. Il devint membre du Parti ouvrier socialiste (POS) de la Région de l’Est en 1890.
Louis Boutinon était à 69 ans, juste après son admission à la retraite, le premier secrétaire général et permanent de la Bourse du travail de Dijon lors de sa création le 1er mars 1893 au 14 rue du Rempart du Château à Dijon. Il démissionna l’année suivante de cette responsabilité à la suite de la suspension des subventions de fonctionnement promises par le maire de Dijon. François Raymond lui succéda en tant que dirigeant de la Bourse du travail. Il était à la tête de la délégation des syndicats ouvriers qui accueillit Emile Loubet, président de la République, salle des Etats de Bourgogne, lors de la XXVe Fête Fédérale de l’Union des Sociétés de gymnastique de France qui se tint à Dijon en mai 1899. Boutinon prononça un discours au nom de la Bourse du travail exposant les revendications ouvrières.
Veuf de Catherine Pacaud qu’il épousa à Angoulême, il se remaria le 14 juin 1853 à Beaune avec Anne Berber avec laquelle il eut une fille née en 1856 et un fils né en 1863 à Dijon. Domicilié au 17 rue du 23 janvier à Dijon lors de son décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article231350, notice BOUTINON Louis, Clément par Jean Belin, version mise en ligne le 22 août 2020, dernière modification le 28 avril 2022.

Par Jean Belin

SOURCES : Arch. Municipales de Dijon, sous-série 7F. — Arch. Dép. de Côte-d’Or, état civil et recensement de la population. — Arch. Dép. Côte-d’Or, fonds de l’ IHS CGT Côte-d’Or et du syndicat du livre dijonnais. — La Bourse du travail de Dijon et le syndicalisme CGT en construction de 1890 à 1930, Jean Belin, novembre 2016. — Fêtes de Dijon, mai 1899, édition F. Rey Dijon, BM de Dijon. — La Revue Sociale, mai 1891. — La Lanterne, édition du 24 mai 1899. — Le Temps, édition du 23 mai 1899. — Notice DBMOF, sans signature (ex. notice 53822) non signée mise en ligne le 26 juillet 2009.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable