COUCHE Charles, Jules

Par Jean Belin

Né le 14 juin 1909 à Saint-Jean-de-Losne (Côte-d’Or), mort le 6 mai 2001 à Chaumont (Haute-Marne) ; cheminot ; syndicaliste CGT et militant communiste de Côte-d’Or ; résistant au sein du Front national (FN) et des Francs-tireurs et partisans français (FTPF) ; combattant volontaire

Troisième d’une fratrie de treize enfants, de Jules Couche son père, ouvrier maçon puis éclusier, et de Jeanne Manière, ouvrière en robes, les parents de Charles Couche étaient domiciliés à Montbard (Côte-d’Or) jusqu’en 1928. Charles était ouvrier chaudronnier à Montbard avant son incorporation de mai 1928 à mai 1929 où il devança l’appel. Il se retira ensuite à Dijon où fut embauché à la Cie de chemin de fer du PLM à Perrigny-lès-Dijon (Côte-d’Or).
Dès 1940, il participa aux côtés de Maurice Garaudet, Raymond Santot, Roger Poulet, son frère Joseph (voir Joseph Couche et d’autres militants cheminots à la reconstruction de la CGT clandestine du dépôt SNCF de Dijon-Perrigny et à la reconstitution du Parti communiste clandestin dont il fut membre avant, pendant et après la guerre. Il investit la résistance à partir de janvier 1941 au sein des groupes de sabotage des cheminots de Perrigny et au Front national (F.N.) dès sa création. Les groupes de sabotages étaient sous la responsabilité de Jean Mahon et Marcel Chalon.
Charles Couche avait quatre de ses frères, Joseph, Jules, Georges et Paul, dont trois cheminots au dépôt qui étaient comme lui engagés au Parti communiste clandestin et dans les rangs des cheminots FTP du dépôt de Perrigny-lès-Dijon. Ils sabotèrent des voies ferrées dans Dijon et aux alentours. Le 1er janvier 1943, ils firent dérailler à Ouges près de Dijon, un train de bauxite et de produits pharmaceutiques. Le 30 janvier, ils réussirent un autre déraillement à Ruffey-les-Echirey (Côte-d’Or).
Le 17 février 1943, ses quatre frères furent arrêtés par la Sipo-SD et déportés. Prévenu par Jeanne, sa mère, Charles Couche réussit à s’échapper. En représailles, son épouse fut arrêtée et internée à Compiègne (Oise) pendant un an. Les trois jeunes enfants du couple furent confiés aux grands parents. Traqué par la Gestapo, Charles rejoignit pourtant son camarade du dépôt de Perrigny, l’interrégional François Grillot dans l’Aube pour y devenir Commissaire aux Opérations le 1er avril 1943. Hébergé à Torvilliers chez le FTP d’Édouard Baudiot (Marius), il endommagea plusieurs lignes électriques, perturba les transports ferroviaires et intégra l’équipe qui mit hors d’usage les locomotives du dépôt de Troyes, dans la nuit du 3 au 4 juillet 1943. Mais son ardeur le fit repérer et il gagna alors l’ouest de la France avec trois de ses sœurs, Marcelle, Suzanne et Marguerite, qui l’accompagnaient comme agents de liaison.
Charles Couche prit la tête des opérations dans huit départements bretons. Il fut nommé commandant régional, pseudonyme « Léon, Bernard, Jacques Lamotte » en février 1944. Arrêté et torturé par la milice avec sa sœur Marguerite, Charles fut libéré par l’armée américaine après le Débarquement. Engagé volontaire au 2e Bataillon de marche qui passa au 91e Bataillon du génie, il prit une part importante aux combats contre la poche allemande de Saint-Nazaire (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique).
Renvoyé dans ses foyers le 8 mai 1945, il réintégra la SNCF. Joseph, Jules et Paul furent libérés du camp de Mauthausen par les troupes alliées en mai 1945. Son frère Georges ne revint pas du camp d’Oranienburg.
Charles Couche reprit son emploi aux ateliers SNCF de Perrigny-lès-Dijon et ses engagements militants à la CGT et au PCF. Il se maria le 18 juillet 1931 à Dijon avec Claire Marie Grandjean avec laquelle il eut trois filles, Odette, Eliane et Régine nées à Dijon avant la guerre. Domicilié rue des Ateliers à Chenôve (Côte-d’Or) jusqu’à sa mise en retraite en juillet 1967, il s’installa ensuite avec son épouse à Nogent-en-Bassigny (Haute-Marne) jusqu’à son décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article231484, notice COUCHE Charles, Jules par Jean Belin, version mise en ligne le 26 août 2020, dernière modification le 26 août 2020.

Par Jean Belin

SOURCES : Résistance en Côte-d’Or, Gilles Hennequin, tomes 1 et 4, éditions de 1987 et 1997. — Les cheminots dans la Résistance en Côte-d’Or pendant la seconde guerre mondiale (1940-1944), Fabrice Perron, mémoire de maîtrise, Dijon 1991. — Renseignements fournis par son jeune frère Jean, en juillet 2020. — Arch. Dép. de Côte-d’Or, état civil, recensement de la population et fiche de recrutement militaire.

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