COUCHE Jules, Ernest

Par Jean Belin

Né le 22 mai 1919 à Montbard (Côte-d’Or), mort le 20 février 1999 à Dijon (Côte-d’Or) ; ouvrier serrurier ; militant communiste de Côte-d’Or ; résistant au sein du Front national (FN) et des Francs-tireurs et partisans français (FTPF) ; déporté en Autriche

Septième d’une fratrie de treize enfants, de Jules Couche son père, ouvrier maçon puis éclusier, et de Jeanne Manière, Jules Couche était embauché comme ouvrier serrurier à Dijon avant d’être au chômage quelques mois avant son incorporation du 28 novembre 1939 au 15 octobre 1942. Il se retira chez ses parents à Dijon et rejoignit dès le lendemain la Résistance aux côtés de quatre de ses frères, Joseph (voir Joseph Couche), Charles (voir Charles Couche, Georges et Paul, qui étaient engagés au Parti communiste clandestin et dans les rangs des FTPF des groupes des cheminots de Perrigny-lès-Dijon. Ils sabotèrent des voies ferrées dans Dijon et aux alentours. Le 1er janvier 1943, ils firent dérailler à Ouges près de Dijon, un train de bauxite et de produits pharmaceutiques. Le 30 janvier, ils réussirent un autre déraillement à Ruffey-les-Echirey (Côte-d’Or).
Le 17 février 1943, Jules Couche était arrêté au domicile de ses parents par la Sipo-SD avec trois de ses frères, Georges, Joseph et Paul, le quatrième, Charles, réussit à s’échapper. Ils furent incarcérés pendant trois mois à la prison de Dijon. Dissocié du groupe, son frère Georges fut déporté au camp d’Oranienburg où il mourut en mai 1944. Jules fut ensuite dirigé comme otage au fort de Romainville, puis déporté le 23 août 1943 dans un convoi parti de Paris en direction du camp de Mauthausen avec ses frères Paul et Joseph. Ils étaient ensuite tous trois conduits au camp de Birkenau-Auschwitz en novembre 1944, puis ramenés à Mauthausen le 29 janvier 1945. Ils furent libérés le 5 mai 1945 par les troupes alliées.
A son retour sur Dijon, Jules Couche tint une épicerie en gérance pendant quelques années avant de reprendre son métier de serrurier à Dijon jusqu’à sa retraite en 1981. Il dut vivre jusqu’au terme de sa vie avec des affections sérieuses et des séquelles graves découlant de la faim, de la maladie, du travail forcé, du froid, et des mauvais traitements subis au cours de sa déportation. Il reçut la Croix du combattant volontaire en février 1959. Il se maria le 2 février 1946 à Dijon avec Marcelle Tarride avec laquelle il eut deux enfants. Domicilié au 134 avenue Eiffel à Dijon lors de son décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article231525, notice COUCHE Jules, Ernest par Jean Belin, version mise en ligne le 27 août 2020, dernière modification le 27 août 2020.

Par Jean Belin

SOURCES : Résistance en Côte-d’Or, Gilles Hennequin, tomes 1 et 4, éditions de 1987 et 1997. — Source historique de la Défense, Caen, côte SHD/AC 21 P 731489, Vincennes GR 16P 145418. — Les cheminots dans la Résistance en Côte-d’Or pendant la seconde guerre mondiale (1940-1944), Fabrice Perron, mémoire de maîtrise, Dijon 1991. — Renseignements fournis par son jeune frère Jean en juillet 2020. — Arch. Dép. de Côte-d’Or, état civil, recensement de la population et fiche de recrutement militaire.

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