GUILBERT Henri

Par Daniel Grason

Né le 6 février 1903 à Paris (XIVe arr.), mort le 2 juillet 1973 à Arcueil (Val-de-Marne) ; mécanicien ajusteur ; communiste ; résistant ; déporté à Buchenwald (Allemagne).

Fils de Louis, Alfred et de Joséphine Lacroix, Henri Guilbert vivait voie du Moulin de la Roche à Arcueil (Seine, Val-de-Marne). Il fut pris en filature le 5 août 1942 par des inspecteurs de la BS1. Il se rendit porte de Vanves dans le XIVe arrondissement, rencontra un homme qui tenait sa bicyclette à la main. Le numéro de la plaque d’immatriculation fut noté, le propriétaire identifié, le vélo appartenait à Antoine Borie qui vivait à Clamart (Seine, Hauts-de-Seine).
Le 27 août il quittait son domicile à 14 heures, par le métro il se rendit à la mairie de Montreuil où il arriva à 15 heures 15. Il se promena pendant trois- quart d’heure dans les rues avoisinantes, à 16 heures 15, devant la mairie une femme le rejoignit, un inspecteur la nomma « femme Montreuil ». Son signalement a été noté : « 35 à 40 ans, 1,70 m, cheveux châtain foncé, légèrement ondulés, teint mat, tailleur noir, corsage à pois bleus, socquettes blanches et sandalettes de cuir. »
Tous deux se dirigèrent vers la Porte de Montreuil où ils s’installèrent à la terrasse d’un café, ils consommèrent à la terrasse d’un café à l’angle de l’avenue de la porte de Montreuil et de la rue d’Orgemont. Ils prenaient le métro en direction du Pont de Sèvres, changèrent à République et prenaient la direction Étoile. La femme Montreuil descendit à la station Breguet-Sabin. Henri Guilbert continua seul.
Les policiers suivirent la « femme Montreuil » afin de l’identifier. Elle se rendit à 17 heures 15 au 19 rue Sedaine dans le XIe arrondissement. Elle en sortit à 17 heures 30 en compagnie d’une jeune fille, toutes deux se rendirent à la Bastille où elles se séparèrent.
La « femme Montreuil » monta dans l’autobus 91, descendit à l’arrêt Jeanne d’Arc, emprunta les rues de l’Essai et Poliveau, entra au n° 24 bis, elle sortit quelques minutes plus tard, et fut perdue de vue.
Henri Guilbert quitta le 2 septembre son domicile à 7 heures, monta dans le métro à Laplace et se rendit Porte de Choisy il monta dans l’autobus 83. À l’arrêt suivant, un homme monta, tous deux conversèrent, descendirent au terminus à Choisy-le-Roi (Seine, Val-de-Marne). Par la suite, les policiers identifièrent l’inconnu, il s’agissait de Jean Gilardet qui habitait 17 rue Louis-Gaillet à Gentilly (Seine, Val-de-Marne). Tous deux se parlèrent quelques minutes puis se séparèrent. Les policiers ne suivirent que Gilardet qui emprunta l’autobus, puis le métro, il alla 17 rue Louis-Gaillet où il habitait chez Germaine Pelé.
Le 4 septembre Henri Guilbert quitta son domicile à 13 heures 20, se rendit à pied à la Porte de Choisy. Il emprunta l’autobus 83, descendit à la station Charles Infroit à Vitry-sur-Seine, à 14 heures 15, il rencontra un inconnu identifié par la suite comme étant Pierre Bonnot qui demeurait 29 rue des Aqueducs à Gentilly.
Guilbert et Bonnot se promenèrent dans des rues de Vitry-sur-Seine et de Choisy-le-Roi, ils se rendirent quai du Port à l’Anglais où ils restèrent environ une heure. Ils prirent ensuite l’autobus 83 à 16 heures 40, Henri Guilbert descendit à 16 heures 45 rue Constant Coquelin. Bonnot descendit à la Porte de Choisy, il emprunta le métro descendit à 17 heures 30 Porte d’Orléans.
Bonnot se promena dans le quartier et se rendit au départ de l’autobus 125, descendit gare de Gentilly. Il se dirigea vers la route Stratégique, à 20 heures 15 il fut rejoint par Guilbert. Ils échangèrent quelques propos, puis se séparèrent, Bonnot se rendit 29 rue des Aqueducs à Gentilly.
Le 7 septembre à 13 heures 45, Henri Guilbert sortit de son domicile, il emprunta le métro et se rendit parc Montsouris. À 14 heures, il rencontra la « femme Montreuil » qu’il avait déjà vu le 27 août. Ils restèrent ensemble jusqu’à 16 heures et se séparèrent. Quelques instants plus tard la « femme Montreuil » rencontra Lucienne Oheix (identifié plus tard), née le 8 juillet 1907 à Paris (VIe arr.), demeurant 42 avenue Jean-Jaurès à Arcueil (Seine, Val-de-Marne).
Toutes deux sortirent du square, elles empruntèrent l’avenue du parc Montsouris jusqu’à la place Denfert-Rochereau. Elles descendirent dans le métro, consultèrent le plan, puis se séparèrent, la « femme Montreuil »se perdit dans la foule. Quant à Lucienne Oheix, elle emprunta le métro et se rendit chez sa sœur, épouse Vion au 20 rue Albert Legrand à Arcueil.
Le 8 septembre Henri Guilbert quittait son domicile à 6 heures 40, par le métro il se rendait pont de Sèvres où à 8 heures 10 il était rejoint par Gilardet. Tous deux prenaient l’autobus 1 en direction de Versailles, descendait à l’octroi et se rendaient dans le Bois de Meudon où ils étaient perdus de vue.
Guilbert quittait son domicile le 9 septembre à 7 heures 50, et se rendait à pied à la porte d’Orléans où à 8 heures il était rejoint par Gilardet. Tous les deux se promenèrent dans la banlieue sur jusqu’à 11 heures et se séparèrent, chacun rentrant chez lui.
Le 10 septembre, Henri Guilbert sortit de son domicile à 13 heures 15 et se rendit à pied à l’hôpital de Bicêtre où à 14 heures il rencontra Jean Gilardet. Ils se rendirent à pied à la Place d’Italie, où ils se séparèrent à 15 heures. Guilbert par le métro et l’autobus se rendit à Choisy-le-Roi où il rencontra au square de la mairie Messaoud Ben Hamiche que les policiers identifièrent lors d’une autre filature.
Le 12 septembre Henri Guilbert quitta son domicile à 7 heures 30, et se rendit à pied à la gare de Gentilly où il fut rejoint par Bonnot. Après avoir discuté quelques minutes ils se séparèrent.
Le 14 octobre 1942 à sept heures du matin quatre inspecteurs des Brigades spéciales appréhendèrent Henri Guilbert à son domicile. Fouillé il portait sur lui deux reçus signés « Claude » et « Richard » ainsi que deux listes de rendez-vous avec des clandestins. Il était en relation avec Jean Gilardet et était chargé de rémunérer des militants clandestins.
La perquisition de son domicile a été infructueuse. Il n’occupait aucun emploi salarié. Il était connu de la police comme ayant milité avant les hostilités à la cellule Henri Barbusse de Gentilly. À l’issue des filatures et de l’enquête les inspecteurs de la BS1 concluaient que Henri Guilbert était « le responsable à l’organisation au secteur » et qu’il assurait les « liaisons avec Pierre Bonnot et Jean Gilardet. »
Le 15 mai 1943 la Section spéciale de la Cour d’Appel de Paris le condamna à trois ans de prison et 1200 francs d’amende. Il fut incarcéré dabs différentes prisons.
Henri Guilbert était le 12 mai 1944 dans le convoi de 2073 hommes à destination de Buchenwald. Matricule 51016 il survécut aux épreuves et fut libéré le 11 avril 1945. Henri Guilbert a été homologué combattant des Forces françaises de l’intérieur (FFI), et Déporté interné résistant (DIR).
Il mourut le 2 juillet 1973 à Arcueil dans le Val-de-Marne à l’âge de 70 ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article231612, notice GUILBERT Henri par Daniel Grason, version mise en ligne le 30 août 2020, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. GB 68, BA 2056. – Bureau Résistance GR 16 P 277463. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – État civil acte site Match ID. – État civil Paris (recherches infructueuses).

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