Par Coralie Douat
Né le 6 février 1876 à Amiens (Somme), mort le 31 juin 1922 à Amiens (Somme) ; cordonnier ; militant anarchiste d’Amiens.
Fils de Désiré, Émile Tarlier, employé au chemin de fer, et de Marie, Angélique Sicot, giletière puis ménagère, frère cadet d’Emilien Tarlier, Camille Tarlier fut un militant actif dès les années 1890, se signalant par l’organisation de plusieurs réunions. Ainsi le 20 mai 1899, il organisa la venue de Sébastien Faure à la salle de l’Alcazar, en compagnie de Jules Lemaire. Il était alors domicilié au 26 rue des Majots à Amiens. Le 24 septembre 1898, suite à une réunion organisée par les libertaires à l’Alcazar et rassemblant 500 personnes au sujet de l’affaire Dreyfus, la conférence s’achève en violentes altercations au sein de la salle. Camille Tarlier, l’un des organisateurs, est condamné à 20 jours de prison pour coups et blessures.
Le 11 mars 1901, il participa au carnaval de la mi-carême au cours duquel les anarchistes Carpentier, Ségard père, Péchin, Bastien, Pépin, Ducamp, Dubourguet, Gosselin, Goullencourt, Foullin, Calazel et son frère Emilien Tarlier lancèrent des papillons indiquant entre autres « La propriété c’est le vol, à bas la propriété », « la femme est l’égale de l’homme, vive l’anarchie », « ni maître ni valet, à bas le capital » et « l’armée est l’école du crime ».
Le 2 juin 1901, il s’installa au numéro 8 de la rue Saint-Germain, en compagnie de Jules Lemaire, Emilien Tarlier, Edmond Carpentier et Edmond Pépin. Ils y établirent un local de cordonnerie, chantaient toute la journée des chants anarchistes, sifflaient et insultaient régulièrement les membres du clergé qui passaient devant leur porte, et décoraient toute la façade de propagande anarchiste. Une grande pancarte indiquait en guise d’enseigne « Ligue des Anti-Proprios ». Alors qu’ils étaient surveillés par la police, une gravure de Ravachol indiquant « si tu veux être heureux, nom de dieu, pends ton propriétaire » leur valut des poursuites. Camille Tarlier ne fut pas condamné.
Il se maria le 16 novembre 1916 à Amiens avec Christine, Alexandrine, Léopoldine Rammecourt.
Au cours de la Première guerre mondiale, il fut mobilisé en mars 1915 et démobilisé en février 1919.
Au début des années 1920, il tenait un café à Amiens, route d’Allonville.
Par Coralie Douat
SOURCES : Arch. Dép. Somme 3U2 405 : Registre des jugements correctionnels mai-août 1901 ; 2i16/1 : Rassemblements, réunions, affaires rendues publiques 1814-1910 ; 1i81/2 : Police générale, traitement des affaires, 1898-1906 ; 3U2 1231 : Dossiers de procédures juillet 1901 ; 3U2 1267 : Dossiers de procédure, avril 1904 ; Registre matricule, 1R884, matricule n°1896. — Le Progrès de la Somme. — Coralie Douat « Les illégalismes du logement à Amiens et dans son arrondissement au début du XXe siècle », Mémoire de Master sous la direction de Manon Pignot, Université de Picardie Jules Verne, 2020.