LORIS Joseph-Edouard.

Par Jean Puissant

Né à Bruxelles (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; Région de Bruxelles-Capitale) vers 1817. Ouvrier du bois, républicain.

Tourneur en bois devenu maître ébéniste, domicilié au numéro 15, rue de l’Escalier à Bruxelles, Joseph-Edouard Loris est signalé la première fois en 1834. Domicilié à l’époque, rue des Éperonniers, il suit les cours du soir à l’école des adultes où il est accusé d’avoir affiché un libelle « À bas le gouvernement ! À bas la calotte ! Vive la République ! ».

Le 28 février 1848, Joseph-Edouard Loris est arrêté à la rue Haute pour cris séditieux, et libéré le 11 mars. C’est un exemple de la répression tous azimuts, destiné à prévenir tout mouvement organisé dans les jours qui suivent la révolution à Paris. Loris est présent sur la scène de l’agitation qui touche Bruxelles en ce printemps 1848. Il est étroitement surveillé par la police. Après l’abrogation du timbre sur les journaux en mai, il crée à la fin du mois La Voix du peuple, hebdomadaire, sous-titré « Journal des travailleurs - Liberté, Égalité, Fraternité ». Ce titre qui paraît quelques mois – le dernier numéro connu est daté du 1er novembre 1848 –, dont il est le principal, voire l’unique rédacteur. Loris est à nouveau inquiété au début du mois de juillet 1848 (voir La Voix du Peuple du 9 juillet) lorsqu’il est « accusé d’avoir excité les ouvriers à se réunir, à exposer leurs griefs et à demander au gouvernement le travail qu’ils ne pouvaient obtenir en ce temps de crise ! » (BERTRAND L., Histoire de la démocratie et du socialisme en Belgique depuis 1980, t. 1, Bruxelles, 1906, p. 417). Il invite les ouvriers sans travail à se réunir au Parc pour soutenir leurs revendications et en appelle aux patrons. Les ouvriers le délèguent auprès du ministre de l’Intérieur et à la Chambre pour qu’il remette à des derniers une pétition (voir pétition à la Chambre au nom de 11.087 ouvriers sans travail dans WOUTERS H., Documenten betreffende de geschiedenis der arbeidersbeweging (1831-53), deel II, Louvain-Paris, 1963, p. 661-662 (Cahiers du Centre interuniversitaire d’histoire contemporaine, 27). Ces faits trahissent la fébrilité des Autorités. Les propos contenus dans ces textes sont d’une modération à toute épreuve.

Joseph-Edouard Loris fait partie de l’Association démocratique de Bruxelles, présidée par Victor Faider. Il est cité à de nombreuses reprises lors des instructions menées après les banquets républicains du début 1849 auxquels il participe activement. Il n’est pas inculpé et échappe donc à la répression vengeresse des procès qui suivent. Victor Faider prend ses distances avec Loris, lui reprochant d’avoir vendu son journal. Joseph-Edouard Loris n’apparaît plus ensuite, excepté lors d’un meeting en décembre 1861.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article231916, notice LORIS Joseph-Edouard. par Jean Puissant, version mise en ligne le 9 septembre 2020, dernière modification le 25 octobre 2020.

Par Jean Puissant

SOURCES : BERTRAND L., Histoire de la démocratie et du socialisme en Belgique depuis 1980, t. 1, Bruxelles, 1906 – WOUTERS H., Documenten betreffende de geschiedenis der arbeidersbeweging (1831-53), delen I-II, Louvain-Paris, 1963 (Cahiers du Centre interuniversitaire d’histoire contemporaine, 27).

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