DUFFAUT Henri, Sylvain

Par Gilles Morin

Né le 7 juin 1907 à Béziers (Hérault), mort le 11 mai 1987 à Avignon (Vaucluse) ; avocat, puis inspecteur principal des Contributions directes ; syndicaliste CGT puis Force ouvrière (FO) et militant élu socialiste du Vaucluse, secrétaire de l’UD-CGT (1948) ; conseiller municipal (1947-1983) et maire (1959-1983) d’Avignon, conseiller général (1961-1982), député (1962-1968, 1973-1977) puis sénateur (1977-1986).

[Assemblée nationale]

Issu d’une famille originaire de Saint-Gaudens qui donna de nombreux magistrats municipaux aux XVIIIe et XIXe siècles à cette cité, Henri Duffaut, docteur en droit en 1932 à la Faculté de Paris, commença sa carrière au ministère des Finances en 1926. En fin de carrière, de 1962 à 1965, il était directeur adjoint des impôts. Président du conseil d’administration de la caisse de Sécurité sociale du Vaucluse en 1947-1958 et membre du conseil d’administration de la caisse nationale de Sécurité sociale, il fut élu au bureau de l’UD-CGT, secrétaire, les 17-18 avril 1948. Il fit « appel en faveur de l’union syndicale, flétrissant l’attitude des scissionnistes », selon la Marseillaise du 22 avril 1948. Mais au début des années 50, il fut le trésorier général de l’UD FO du Vaucluse. Il présida la Société d’équipement du Vaucluse à partir de 1950.

Henri Duffaut avait adhéré à la SFIO en 1946. Conseiller municipal socialiste d’Avignon, élu le 19 octobre 1947 avec 4 224 voix, il était désigné premier adjoint par 14 voix sur 35, puis 2e adjoint en 1951. Il obtint 3 247 suffrages le 28 novembre 1948, 6 922 le 7 mai 1950 et 3 922 voix le 26 avril 1953. Il fut désigné deuxième adjoint à ces deux occasions.

Membre de la commission exécutive de la fédération SFIO du Vaucluse en février 1952, il fut maire d’Avignon de 1959 à 1983. Il présidait la société coopérative HLM du Vaucluse et la société du marché d’intérêt national d’Avignon à partir de l’année 1960. En 1965-1971, la municipalité d’« entente » comprenait 19 socialistes et 18 centristes.

Candidat dans le canton d’Avignon-Sud en 1958, sans succès, il se présenta trois ans plus tard dans le canton d’Avignon-Nord comme candidat « d’action et d’union départementale ». Il avait reçu l’appui de toutes les formations politiques représentées au conseil municipal, contre un challanger UNR et, selon certaines sources, aurait fait campagne contre les partis. Élu conseiller général, réélu en 1967, puis en 1973 à Avignon-Est, il présida la commission des finances de l’Assemblée départementale.

Candidat aux élections législatives de 1951 et 1958 (7 488 voix, soit 16 % et 160 de moins que Daladier), puis aux sénatoriales de juin 1958 et avril 1959, Henri Duffaut fut élu député en 1962, avec le désistement du candidat communiste et du radical. Secrétaire de l’Assemblée en 1965, il appartint, durant toute la législature, à la commission des Finances. Il intervint principalement sur l’Enseignement, sur la loi de Finances de 1964 et sur le plan de stabilisation. Réélu en 1967, mais battu en 1968 par l’UDR Jean-Pierre Roux, il avait participé à un défilé de type « Front populaire » dans sa ville le 2 juin 1968, perdant une grande partie de ses voix dans les classes moyennes et la bourgeoisie libérale. Mais, il bénéficiait du soutien des réfugiés d’AFN qu’il avait bien accueillis. Réélu en 1973, en prenant sa revanche sur Roux, il fut désigné comme membre de la commission de contrôle de la gestion financière de l’ORTF en décembre 1973. Une sourde opposition pour le contrôle de la fédération l’opposa alors à Francis Leenhardt* qui avait été élu député de la 2e circonscription du Vaucluse après l’avoir été à Marseille. Henri Duffaut se montrait réservé envers l’union de la gauche et appuyait la secrétaire de la fédération, Jocelyne Eledjam de tendance savaryste qui fut écartée de la direction en 1975.

Élu sénateur en 1977, il conserva ce mandat jusqu’en 1986. Il était par ailleurs membre du conseil régional de la région PACA, président de la commission des Finances de cette Assemblée et vice-président de l’Association des maires des grandes villes en mai 1977.

Henri Duffaut appartint au comité de soutien initial du courant animé par André Chandernagor* en décembre 1969 qui publiait Démocratie socialiste. Il se montrait très hostile aux alliances avec les communistes pour les municipales de 1971. Il apporta son soutien à la candidature de Jean-Jacques Servan-Schreiber à Nancy. En 1983, la liste d’Union de la gauche qu’il conduisait à Avignon fut battue par celle du RPR. Il ne se représenta pas aux élections cantonales en 1985 ni aux sénatoriales en 1986.

Henri Duffaut présida la Fédération des Œuvres de sécurité sociales de la région du Sud-Est. Il était chevalier de la Légion d’honneur

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23206, notice DUFFAUT Henri, Sylvain par Gilles Morin, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 17 novembre 2011.

Par Gilles Morin

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[Sénat]

SOURCES : Arch. Nat., F/1cII/127/A. F/1cII/127/A. F1c/II/249. F/1cII/323. F/1cII/563. F/1cII/703. F/1cII/719. — CAC, 19830172, art. 85 et 105. — Arch. de l’Assemblée nationale, dossier personnel. — Arch. FJJ/6EF73/2. — Rapports des congrès de la SFIO, 1944-1967. — Arch. OURS, dossiers Vaucluse et dossier biographique. — Démocratie socialiste, décembre 1969. — Profession de foi, législatives 1962. — Le Monde, 13 mai 1987. — FO Hebdo, 20 mai 1987. — Notes d’André Simon et de Louis Botella.

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