BELLI Eugène, Jacques

Par Jean Belin, Pierre Lévêque

Né le 23 avril 1874 à Soyhières, district de Delémont, canton de Berne (Suisse), mort le 21 avril 1943 à Dijon ; ouvrier des Tabacs à Dijon ; syndicaliste CGT, dirigeant de l’UD et de la Bourse du travail de Côte-d’Or ; militant socialiste ; administrateur et président de la Caisse départementale des assurances sociales de Côte-d’Or ; partisan de la Charte du travail.

Fils de Dominique Belli, ouvrier terrassier, d’origine italienne, et de Joséphine Lambert, ménagère, les parents d’Eugène Belli quittèrent la Suisse pour s’installer à Tracy-sur-Loire (Nièvre). E. Belli fut naturalisé français en octobre 1895. Il était ouvrier terrassier avant son incorporation de novembre 1896 à septembre 1898. Il se maria avec Amélie Pinault, couturière, en 1896 à Saint-Satur (Cher) et avec laquelle il eut un fils, Lucien né en 1897. Le couple quitta Tracy-sur-Loire et vint habiter rue Docteur Lavalle à Dijon (Côte-d’Or) en décembre 1898. Ils furent embauchés tous deux à la Manufacture des Tabacs. Son épouse décéda en 1915 et Eugène Belli se remaria le 29 avril 1920 à Dijon avec Marie-Louise Adeline Mielle, institutrice.
Secrétaire du syndicat CGT des ouvriers de la Manufacture des Tabacs de juin 1906 à juillet 1913, le syndicat fusionna à cette date avec le syndicat des ouvrières des Tabacs pour devenir le syndicat unifié des ouvriers et des ouvrières des Tabacs de Dijon. Pierre Brantus en devint le secrétaire général et Eugène Belli membre du bureau jusqu’à la déclaration de guerre en août 1914.
Mobilisé du 16 septembre 1914 au 1er janvier 1919, il fut élu dès son retour secrétaire général du syndicat unifié des ouvriers et des ouvrières des Tabacs de Dijon. De tendance réformiste, E. Belli devint, le 28 mai 1922, au 9e congrès, et 1er congrès après la scission, secrétaire général permanent de l’UD confédérée de la Côte-d’Or. Il le resta jusqu’au 13e congrès de juin 1926. Il était l’un des chefs des « majoritaires » dans la Côte-d’Or après la scission avec Félix Bardollet et Georges Déprès, de l’UD confédérée Une commission d’entente entre les deux UD fut mise en place en juin 1923. Albert Manière pour l’UD unitaire et Eugène Belli pour UD confédérée, eurent pour mandat de leur organisation respective de négocier la réunification. Un comité général mixte se tint à la Bourse du travail en septembre 1923 afin de valider cette démarche, mais sans succès.
L’UD confédérée comptait 4 500 membres groupés dans 27 syndicats (cf. Le Peuple, 13 juin 1928, c. rendu du congrès tenu le 10). Le 29 décembre 1935, c’est lui qui présida le congrès de fusion de l’UD confédérée et de l’UD unitaire qui se tint à la Bourse du travail. Il fut alors élu trésorier et membre de la commission administrative de l’UD réunifiée. Il fut secrétaire général de la Bourse du travail de Dijon pendant vingt ans, du 28 mai 1922 à son admission à la retraite le 31 mars 1942.
Eugène Belli fut président de la Caisse départementale des assurances sociales de Côte-d’Or à sa création en 1930 et jusqu’à sa mort en 1943. Lors de la réunion de la commission administrative de l’UD du 29 septembre 1939, il se prononça avec ses camarades majoritaires de la tendance confédérée pour l’exclusion de la CA des cinq militants de la tendance unitaire, pour la plupart communistes. Ces derniers furent mis en demeure de désavouer le pacte Germano-Soviétique sous peine d’exclusion, ce qu’ils refusèrent. En mai 1941, Eugène Belli informa les syndicats « légaux » et les institutions qu’une permanence existait à la Bourse du travail et restait ouverte aux réunions syndicales autorisées. La Bourse du travail était occupée par les allemands. Le 8 février 1942, il accueillit Marcel Roy, membre du Conseil national et du conseil supérieur de la Charte du travail, qui venait expliquer à quelques militants invités la nouvelle politique sociale du régime de Vichy.
Inscrit au Parti socialiste SFIO, E. Belli fut syndicaliste plus que socialiste. Il fut toutefois candidat aux élections municipales de Dijon en 1919 sur la liste socialiste conduite par Henri Barabant, mais ne fut pas élu. Il était domicilié au 38 rue Pierre Travaux à Dijon lors de son décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article232132, notice BELLI Eugène, Jacques par Jean Belin, Pierre Lévêque, version mise en ligne le 17 septembre 2020, dernière modification le 17 septembre 2020.

Par Jean Belin, Pierre Lévêque

SOURCES : Presse socialiste locale. — Interviews par P. Lévêque de Lucien Thomas et Charles Vèque. — Arch. Municipales de Dijon, sous-série 7F, correspondances entre la mairie de Dijon et la Bourse du travail, sous-série SG23. — Le Populaire, juin 1922. — Arch. Dép. de la Nièvre, fiche de recrutement militaire. — Arch. Dép. de Côte-d’Or, état civil, recensement de la population. — La Bourse du travail de Dijon et le syndicalisme CGT en construction de 1890 à 1930, Jean Belin, novembre 2016. — Arch. Dép. du Cher, état civil. —Mairie de Dijon, état civil. — Remplace la notice 16160 mise en ligne le 20 octobre 2008.

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