TOISON Guillaume

Il était marié, père de huit enfants. Guillaume Toison s’établit en France en 1836. En 1843, à Paris, il fut condamné à 5 f d’amende pour tapage nocturne et violences à agents. En 1848, il essaya de proclamer la République dans son pays natal : il partit comme tambour avec une bande de 1 800 à 2 000 hommes qui allaient en Belgique et qui furent arrêtés à la frontière par l’armée belge. En 1853, il fut expulsé de France « pour outrages et propos séditieux ». Il y revint après l’amnistie de 1859.

En 1870, Toison habitait à Paris, 135, rue Saint-Dominique-Saint-Germain. Il paraît avoir participé activement aux manifestations du début de l’année : son concierge prétendit qu’il rentrait alors rarement chez lui. Pendant le Siège, il était coupeur à l’atelier de fabrication de vêtements pour la Garde nationale, organisé à la Bourse par l’Association générale des ouvriers tailleurs.
Pendant la Commune, il ne fut pas de la Garde nationale, mais il fit une active propagande révolutionnaire. L’un de ses fils servit dans un bataillon fédéré (s’agit-il de César, Léopold, Alexandre ?), un autre était employé au journal Le Père Duchêne. Le 22 mai 1871, il partit avec un de ses fils pour se battre sur les barricades. Il fut arrêté chez lui, le 24, les mains noires de poudre.
Sa femme fut « fusillée comme pétroleuse » ; lui-même fut condamné, le 29 avril 1872, par le 22e conseil de guerre, à vingt ans de détention et emprisonné à Belle-Île, laissant derrière lui ses enfants, dont deux étaient encore en bas âge. Victor Hugo appuyant sa demande de mise en liberté écrivait le 5 mars 1877 : « Il me semble impossible qu’on refuse de rendre ce père à ses enfants auxquels on ne peut malheureusement pas rendre leur mère ».
Voir Zingé F.