VALLÉE Philippe

Par Michel Germain

Né le 1er septembre 1924 à Paris (XIe arr.), abattu le 24 mars 1944 à Arâches-la-Frasse (Haute-Savoie) ; résistant des FTP.

Philippe Vallée était le fils de Robert Paul Albert Vallée et de son épouse Geneviève Mauguin. En 1943, il habitait à Paris, 1 rue Médicis dans le VIe arrondissement et il était célibataire.
Il rejoignit les maquis de Haute-Savoie. Membre de la compagnie F.T.P. 93-04 dite Patrouille blanche, il cantonnait avec quelques-uns de ses camarades dans le village des Carroz-d’Arâches au lieu-dit Châtillon, d’où les G.M.R. ne pouvaient les déloger. Ils étaient armés et réquisitionnaient de la nourriture dans leur secteur, ce qui ne facilitait pas toujours les relations avec les agriculteurs.
Un officier de G.M.R. téléphona à la gare du téléphérique le 23 mars 1944 au soir se faisant passer pour un officier parachuté, qui, avec d’autres, cherchait à prendre contact. Il réussit à prendre rendez-vous avec les jeunes résistants.
Tôt le matin du vendredi 24 mars 1944, Paul Benest, René Tassile et Philippe Vallée, descendirent au rendez-vous fixé par les "officiers parachutés", à proximité du téléphérique du hameau des Carroz, au lieu-dit « Les Moulins ». Cachés à l’intérieur d’une maison, les G.M.R. les suivirent des yeux, avant de les abattre au FM, sans sommations. Les représentants de l’ordre quittèrent rapidement les lieux laissant deux cadavres et René, qui agonisera durant 2 heures dans la neige.
Dès le 21 mars, les hommes de la Patrouille blanche, en expédition à Taninges, avaient été dénoncés et quatre maquisards, déjà, avaient été arrêtés à Cluses et dans la région. L’un d’eux, Lauro Tassile, le frère de René, sera fusillé le 4 avril 1944, près des fours à chaux de Sevrier.
Lorsque Jean Claude Passy, maire d’Arâches, enregistra le décès, il écrivit : « …un individu de sexe masculin dont l’identité n’a pu être établie est décédé au lieu-dit « Les Moulins ». Le signalement est le suivant : âgé d’environ 20 ans, taille un mètre soixante-cinq, cheveux blonds, imberbe, visage arrondi, vêtements de sports, a été tué par la Garde mobile comme terroriste… » .
Un autre maire a ajouté en marge de cet acte de décès « soldat à la 4è compagnie du 3è bataillon de F.T.P.F. » Philippe Vallée fut reconnu « Mort pour la France » comme le confirme l’ordonnance du Tribunal de Première instance de Bonneville en date du 7 novembre 1945. Une stèle érigée sur la commune d’Arâches-la-Frasse (au fond du parking du téléphérique), rappelle la mort de ces jeunes combattants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article232340, notice VALLÉE Philippe par Michel Germain , version mise en ligne le 23 septembre 2020, dernière modification le 26 septembre 2021.

Par Michel Germain

SOURCES : Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009. — Mémoire des Hommes. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 583435.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable