Par Michel Germain, Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson
Né le 4 septembre 1923 à Saint-Memmie (Marne), exécuté sommairement le 29 mars 1944 à La Balme-de-Thuy (Haute-Savoie) ; cultivateur ; résistant ; FFI-Armée secrète.
Roger Vallet était le fils d’Albert Narcisse Vallet, cultivateur, et d’Eugénie Nicaise, sans profession. Il était orphelin. Sa mère était décédée le 22 septembre 1923 quelques jours après sa naissance, et son père le 31 décembre 1927. Il était domicilié à Saint-Memmie où il exerçait la profession de cultivateur.
Réfractaire au STO tout comme Jean Comarlot, un autre jeune de Saint-Memmie, il se réfugia avec lui en septembre 1943 en Haute-Savoie.
Tous deux rejoignirent le maquis des Gets, puis montèrent le 12 mars 1944 sur le plateau des Glières avec la compagnie du lieutenant Jacques Lalande [pseudonyme dans la Résistance : Lamotte] qui forma la section Jean Carrier, en souvenir du chef de l’Armée secrète mort héroïquement en janvier 1944 à Pouilly sur le territoire de la commune de Saint-Jeoire-en-Faucigny (Haute-Savoie).
Après l’attaque du 26 mars sur Monthiévret et l’ordre de décrochage, Roger Vallet et Jean Comarlot tombèrent dans une embuscade allemande avec le groupe des lieutenants Pierre Bastian et Louis Jourdan [pseudonyme dans la Résistance : Joubert]. Probablement blessés, ils ont été faits prisonniers.
Le 29 mars 1944 vers seize heures, ils ont été exécutés au pistolet-mitrailleur par des soldats allemands sur les bords du Fier à La Balme-de-Thuy (Haute-Savoie), près de la cascade de la Belle Inconnue.
L’acte de décès numéro 17, dressé le 31 mars 1944 à l’état civil de La Balme-de-Thuy, fait état du décès le 29 mars 1944 à 16 heures au lieu-dit Les Iles, d’« un inconnu, taille un mètre soixante-seize, cheveux bruns, yeux marrons, tué par les troupes d’occupation (par balles) ».
Un jugement du tribunal de première instance d’Annecy, daté du 24 février 1945, déclare que cet acte concerne « Roger Vallet inhumé à Morette sous le numéro douze ».
Roger Vallet repose avec Jean Comarlot et un autre jeune de Saint-Memmie, Charles Mollet dans la nécropole nationale des Glières à Thônes au lieu-dit Morette (tombe n° 99).
Roger Vallet a été reconnu « Mort pour la France » en 1945. La Croix de guerre lui a été décernée.
En Haute-Savoie, le nom de Roger Vallet est inscrit avec celui de Jean Comarlot sur le Mur du souvenir à l’entrée de la nécropole des Glières à Thônes, et sur la stèle érigée près du lieu de leur exécution route de Morette à La Balme-de-Thuy, qui porte l’inscription :
« À l’issue des combats engageant le bataillon des Glières contre une division allemande, 28 patriotes après avoir été torturés par la Gestapo ont été fusillés en ces lieux ».
Dans la Marne, le nom de Roger Vallet est inscrit à Saint-Memmie sur le monument aux morts, sur une plaque déposée sur la sépulture familiale dans le cimetière communal, sur une plaque commémorative apposée à l’intérieur de la mairie et une plaque commémorative apposée dans l’église paroissiale.
Par Michel Germain, Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson
SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16 P 583658. – L’Union (photo), 1er-2 septembre 1946. – Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009. – Mairie de Thônes (photo). – Memorial Genweb (photo). – La Résistance en Haute-Savoie, cd-rom, AERI-Fondation de la Résistance et Conseil général de Haute-Savoie, 2006. – État civil, Saint-Memmie (acte de naissance) ; La Balme-de-Thuy (acte de décès et jugement déclaratif de décès).