VIOLLET Georges, Édouard

Par Michel Germain, Dominique Tantin, Jean-Luc Marquer

Né le 24 mai 1912 à Genève (Suisse), exécuté sommairement le 13 juillet 1944 à Grenoble (Isère) ; hôtelier ; résistant de l’Armée secrète, homologué Forces françaises de l’Intérieur avec le grade de lieutenant et interné résistant (D.I.R.).

Georges, Édouard Viollet était le fils d’Henri, Félix Viollet et de Marie, Constance Vidonne et le frère d’Arthur, Louis Viollet son aîné de deux ans.
De nationalité française, il habitait aux Houches (Haute-Savoie), où ses parents étaient hôteliers (Hôtel Bellevue), au hameau du Lac.
Georges Viollet perdit son père très tôt et devint à son tour hôtelier, à l’instar de son frère.
Il rejoignit la Résistance avec son frère. Sa présence est attestée au maquis de Pertuis de l’Armée secrète du Vaucluse à partir du 18 avril 1944.
Sur une liste établie le 3 mars 1945 pour le Mémorial de l’oppression (Arch. Dép. Rhône et Métropole 3808 W 541), est indiquée leur appartenance au "Maquis de Vaucluse".
Un document du Pertuisien cité dans les sources mentionne que le 2 juin 1944, à Pertuis (Vaucluse), Fernand Allard et les frères Viollet abattirent un dirigeant de société qui trompait les jeunes marseillais qui voulaient échapper au S.T.O., les livrant aux autorités allemandes.
Les deux frères reçurent l’ordre de se rendre à Londres, ce qui n’était pas une mince affaire.
Le 5 juillet 1944,de passage à Grenoble (Isère), ils tombèrent en panne de voiture dans cette ville. Ils se rendirent dans un garage du boulevard Gambetta. Mais ils furent reconnus car, semble-t-il, ils étaient activement recherchés par la Gestapo.
Georges Viollet et son frère Arthur, Louis Viollet furent arrêté Cours Lafontaine, en même temps que Fernand Allard, Ernest Schulte et sa nièce Monique Mori.
Monique Mori fut déportée à Ravensbruck par le convoi du 15 août 1944.
Elle survécut et témoigna au procès de Guy Éclache et pour le Mémorial de l’oppression : Ils furent arrêtés par un groupe de miliciens dirigé par le Waffen-SS français Guy Éclache et conduits dans les locaux de la Gestapo.
Si elle ne subit pas immédiatement de violences, ce ne fut pas le cas des quatre hommes qui furent frappés à coups de cravache par Éclache et un certain Raymond.
Le lendemain, ses camarades et elle subirent le supplice de la "baignoire", toujours donné par Éclache.
Ils furent ainsi maltraités jusqu’au 11 juillet 1944 où ils furent conduits à la Caserne de Bonne.
Le dossier 3808 W 523 du Fonds pour le Mémorial de l’oppression affirme qu’ils furent déportés (procès-verbal de Gendarmerie de 1946), mais en fait, Georges Viollet et Arthur, Louis Viollet furent exécutés avec Fernand Allard, Ernest Schulte et 21 autres personnes le 13 juillet 1944 au Polygone d’artillerie à Grenoble.
Leurs corps enfouis dans un cratère de bombe furent découverts le 28 août 1944, chemin des Buttes, à proximité du Polygone.
Le corps de Georges Viollet fut placé dans le cercueil 18 B.
Le 29 août 1944, les bières numérotées contenant les dépouilles des victimes furent déposées dans deux fosses creusées au polygone, la fosse A ou 1, pour les victimes d’août, la fosse B ou 2 pour celles de juillet.
Le 26 octobre 1944, Hélène Viollet, épouse Burguerand et institutrice à Saint-Pierre-de-Rumilly (Haute-Savoie), vint reconnaître le corps de ses deux frères.
L’acte de décès (Grenoble 1082/1944) est daté du 6 décembre 1944.
La dépouille de Georges Viollet fut exhumée le 7 mars 1945 pour être enterrée aux Houches.
Georges Viollet obtint la mention "Mort pour la France", fut homologué résistant, lieutenant des Forces françaises de l’Intérieur, et reconnu interné résistant.
Il fut élevé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur et décoré de la Croix de Guerre et de la Médaille de la Résistance à titre posthume.
Son nom est inscrit sur le monument aux Morts des Houches.


Voir : Grenoble, charniers du Polygone


Notice provisoire

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article232480, notice VIOLLET Georges, Édouard par Michel Germain, Dominique Tantin, Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 28 septembre 2020, dernière modification le 4 mars 2022.

Par Michel Germain, Dominique Tantin, Jean-Luc Marquer

SOURCES : Arch. Dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 406, 523 et 541 — Arch. Mun. Grenoble, 4H69 — Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009. — Mémoire des Hommes. — Mémorial GenWeb. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 597090 ; GR 19 P 84/1, p 166 et Caen AC 21 P 689438. — Le pertuisien — Germain Séverine, Guy Éclache Enquête sur un ultra de la Collaboration, PUG, 2018 — Mémorial GenWeb — État civil

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