JAIL Léon, Marie, Joseph, Léopold [Pseudonyme dans la résistance : Vigneron ou Jimmy]

Par Jean-Luc Marquer

Né le 6 mars 1916 à La-Tronche (Isère), sommairement exécuté le 23 juillet 1944 (date officielle : 26 juillet 1944) au Gua (Isère) ; cadre des Scouts de France ; résistant homologué Forces françaises combattantes, réseau Mithridate et résistant de l’Armée secrète, homologué Forces françaises de l’Intérieur

Léon JAIL
Léon JAIL
Photo : Gaby André Vitinger, Mémorial GenWeb, sous licence d’usage CC BY-NC-SA 2.0

Léon, Marie, Joseph, Léopold Jail était le fils de Léon, Claude, Célestin, militaire de carrière, puis ingénieur expert des tribunaux, maire de Meylan de 1929 à 1940, et de Claire, Marthe, Angèle, Marie Jail, son épouse. La famille habitait Meylan (Isère).
Sursitaire appelé le 17 septembre 1939 et ayant suivi la Préparation militaire supérieure, il devint élève officier de réserve à l’école de Saint-Maixent (Deux-Sèvres) d’où il sortit aspirant en janvier 1940 avec une spécialité en topographie. Il fut alors affecté comme instructeur au 6ème B.C.A. à Grenoble (Isère).
Célibataire, licencié en droit et en philosophie, Léon Jail était commissaire provincial adjoint des Scouts de France et fut également commissaire assistant des chantiers de la jeunesse, fonction dont il démissionna.
Il s’engagea dans la Résistance et entra dans l’Armée secrète à partir du 1er août 1943. Il était officier de renseignement du groupement Stéphane.
Il fut promu sous-lieutenant le 10 juin 1944 avec effet au 1er juin 1944,
Le 2 juillet 1944, il entra dans la clandestinité et rejoignit la Compagnie Bernard au col des Ayes dans le secteur 6 de l’A.S.-Isère.
Le 19 juillet 1944, il fut envoyé dans le Vercors pour une mission de liaison auprès du lieutenant-colonel Hervieux (François Huet).
Le 21 juillet 1944, sa mission accomplie, il repartit, accompagné du capitaine Volume (Adrien Conus), chargé lui, d’une mission de liaison avec le maquis de l’Oisans.
Le 22 juillet, au Pas de l’Âne, le lieutenant Foillard les rejoignit. Il cherchait à rejoindre son groupe parti au Pas de la Balme.
Après avoir passé quelques heures dans une cabane de bergers, les trois hommes décidèrent de gagner la vallée du Drac.
Au bénéfice de la nuit et du brouillard, ils parvinrent à éviter des patrouilles de soldats allemands mais peu après 10 heures du matin, alors qu’ils approchaient de Saint-Guillaume (Isère), ils furent faits prisonniers au pont de la Gresse.
Remis à la police allemande, ils furent brutalement interrogés plusieurs heures durant dans une ferme du Genevrey à Vif (Isère).
Vers 21 heures, les trois officiers et trois jeunes maquisards qui avaient été également arrêtés à Saint Guillaume furent conduits au lieu-dit Revolleyre près d’une ancienne cimenterie.
Léon Jail proposa alors à ses camarades de prier quelques instants, ce qu’ils firent sous les rires des soldats allemands. Puis on les fit monter le long d’un ruisseau vers un lieu surplombant l’usine. Jean Foillard et un des jeunes maquisards furent d’abord exécutés, agenouillés, de dos, à coup de mitraillettes et de pistolets, puis vint le tour de Léon Jail et d’un autre jeune, exécutés de la même façon.
Quand vint son tour Adrien Conus décida de tenter le tout pour le tout et d’essayer de s’échapper, ce qu’il parvint à faire.
Le 9 août 1944, des scouts qui recherchaient le corps de Léon Jail grâce aux indications fournies par Adrien Conus découvrirent quinze cadavres à Revolleyre.
Sept corps furent découverts dans l’ancienne usine. Ils y avaient probablement été jetés.
Parmi eux, le corps de Léon Jail fut immédiatement identifié par Louis Sage et François Biron, scouts et amis de la victime.
Léon Jail fut enterré à Meylan le 5 septembre 1944 dans le caveau familial au cimetière Saint-Victor (emplacement NC 120-121).
Il obtint la mention "Mort pour la France" et fut homologué résistant, membre des Forces françaises combattantes, réseau Mithridate, et des Forces françaises de l’Intérieur.
Il fut élevé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur et décoré de la croix de Guerre avec palme à titre posthume.
Son nom figure sur le monument commémoratif érigé au lieu-dit Revolleyre, commune du Gua et sur les monuments aux morts de Meylan (Isère).
Une petite croix de pierre portant son nom fut érigée par des scouts, probablement sur le lieu où fut trouvé son corps.


Voir : Le Gua


Notice provisoire

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article232574, notice JAIL Léon, Marie, Joseph, Léopold [Pseudonyme dans la résistance : Vigneron ou Jimmy] par Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 10 octobre 2020, dernière modification le 23 avril 2021.

Par Jean-Luc Marquer

Léon JAIL
Léon JAIL
Photo : Gaby André Vitinger, Mémorial GenWeb, sous licence d’usage CC BY-NC-SA 2.0

SOURCES : Arch. Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère, déclaration de Léon Jail (Père) aux gendarmes le 17 novembre 1944 — SHD Vincennes GR 28 P 4 186 187 et GR 16 P 305140 (à consulter) ; GR 19 P 38/12 — AVCC Caen, AC 21 P 56759 (à consulter) — Notes de Bernard Tixier, Association " Histoire et patrimoine du Gua" — 1939-1945 au Gua, Secteur IV Balcon est du Vercors, Histoire et patrimoine du Gua, août 2019 — Mémoire des hommes — Mémorial GenWeb — Le Pionnier du Vercors n°49, janvier 1985 — https://cimetiere.gescime.com/meylan-cimetiere-38240 — État civil

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