Par Renaud Poulain-Argiolas
Née le 29 octobre 1926 à Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône), morte le 13 mai 2008 à Saint-Martin-de-Crau (Bouches-du-Rhône) ; employée de mairie ; militante communiste de Port-de-Bouc ; responsable d’un cercle de l’UJFF après la guerre.
Fille d’immigrés communistes sardes, son père, Angelo Argiolas, originaire d’Oniferi, fut docker et manœuvre ; sa mère, Battistina Cesaraccio, née à Busachi, fut cantinière et femme de ménage. Pascaline Argiolas était la troisième d’une fratrie de quatre enfants qui furent tous membres du Parti communiste : Paul Argiolas, Jean-Marie Argiolas et Élisabeth Argiolas. La famille vécut dans le quartier de la Tranchée à Port-de-Bouc, puis dans celui des Comtes après la naissance d’Élisabeth en 1930.
Le 8 mars 1937, Pascaline Argiolas était naturalisée française. Pendant l’Occupation, ses frères étaient engagés dans les FTP et l’aîné, Paul, tirait des tracts à leur domicile. Elle baigna donc jeune dans un environnement politisé.
Le résistant port-de-boucain Manuel Mateu rapporta à sa famille qu’à la libération de Port-de-Bouc les membres de son groupe trouvèrent devant la mairie un attroupement de jeunes qu’ils ne connaissaient pas, portant des brassards FFI flambants neufs. Eux-mêmes n’ayant pas de brassards comme ces probables résistants de la dernière heure, Pascaline Argiolas et quelques autres se mirent à leurs machines à coudre pour leur faire des brassards avec du tissu recyclé.
Dans l’après-guerre elle était responsable d’un cercle de l’Union des Jeunes Filles de France de Port-de-Bouc. C’est par ce biais qu’elle rencontra Paulette Tassy, qui allait épouser son deuxième frère, Jean-Marie Argiolas.
En juillet 1947, Pascaline Argiolas se maria avec le militant communiste Louis Barsotti avec qui elle eut une fille, Giselle, l’année suivante. Le couple divorça en 1968. En 1971, elle se remaria avec Alexandre Carbonnel.
Elle fut employée de mairie sous le mandat de René Rieubon, d’abord au secrétariat des élus, puis à l’état civil.
Militante dévouée à son parti dans la durée, elle fit savoir par écrit à sa fille et à son beau-fils ce qu’elle souhaitait pour son enterrement : "pas de curé bien entendu ni toutes ces hyspocrisies", son drapeau rouge et la faucille et le marteau sur son cercueil, comme pour ses parents et son mari Alexandre. Elle fut inhumée au cimetière de Port-de-Bouc.
Par Renaud Poulain-Argiolas
SOURCES : Certificat de nationalité n°303 du Registre d’Ordre daté du 25 juillet 1963. — Archives Argiolas. — Témoignages de Giselle Leyrolles (sa fille) et de Paulette Argiolas (sa belle-sœur). — Propos recueillis auprès de Raymond Mateu (juillet 2021). — Site Match ID, Acte n°27 N, Source INSEE : fichier 2008, ligne n°238897.