HERVY Marcel, Noël [Dictionnaire des anarchistes]

Par Dominique Petit

Né le 8 décembre 1874 à Paris (XVIIIe arr.) ; raccommodeur de porcelaine, journalier, trimardeur ; anarchiste à Paris et dans la Nièvre ; insoumis en 1914.

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

Le 9 décembre 1891, Hervy était condamné par le tribunal correctionnel de Cosne (Nièvre) à 15 jours de prison pour vagabondage.
Le 12 février 1892, il était condamné par le tribunal correctionnel de Châlons sur Saône (Saône-et-Loire) à 6 jours de prison pour mendicité et le 27 janvier 1893, par le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) à 15 jours de prison pour vol.
Marcel Hervy était arrêté le 27 octobre 1893, il avait été fiché comme anarchiste.
Le 25 décembre 1893, la police de Cosne interpella pour vol deux trimardeurs, signalés par la Sûreté de Paris, comme anarchistes. Ils avaient quitté Paris, le lendemain de l’attentat commis par Vaillant. Ils voyageaient sous les noms de Versin et Gillis mais se nommaient Emile Maince et Marcel Hervy. Ils furent écroués à la maison d’arrêt de Cosne, sous la double accusation de vagabondage et de port d’armes prohibées. La police trouva sur eux une correspondance émanant de jeunes habitants Paris, établissant des liens pouvant relever d’une association de malfaiteurs.
Saisi par le parquet de Cosne, le parquet de Paris ouvrit une instruction, confiée au juge Meyer qui délivra des mandats d’arrestation contre tout le groupe se réunissant chez un marchand de vin, 38 rue des Abesses. Dans ce groupe se trouvaient aussi Godard Armand, Boucher Louis, Desforge Henri, Mocquet Georges, Labeyrie Romain, Large Etienne, Chapuis Charles, Perrot Gaston, Cornuault dit le Rouquin, les soeurs Adnet Jeanne et Clotilde.
Les 5 et 6 janvier 1894, la police se présenta au domicile des parents de chacun des jeunes gens et sous prétexte de reconnaître un ami échoué au commissariat, les emmenèrent directement au Dépôt.
Tous furent inculpés d’associations de malfaiteurs, Maince et Hervy furent transférés à Mazas où leur fut notifié un mandat, lancé par le parquet de Montargis, pour vol.
L’affaire d’association de malfaiteurs se solda finalement par un non lieu.
Le 20 mars 1894, Hervy comparu pour vol, devant la 9e chambre du tribunal correctionnel de la Seine avec Boucher, Godard, Maince. Ils étaient poursuivis pour le vol d’un poulet et de trois souliers d’enfants, mais lors de l’instruction, ils s’étaient vantés d’une multitude de larcins minces et gros, la plupart imaginaires. Le procureur demanda au tribunal de refuser les circonstances atténuantes à cause de leur « l’état d’âme ». Il ouvrit le dossier d’association de malfaiteurs qui s’était clos par un non lieu et pour montrer « les sentiments sanguinaires » des prévenus lut une lettre trouvée sur l’un d’eux : « J’ai lu votre lettre. J’ai été content d’apprendre que vous travaillez toujours bien, si bien que vous allez faire des économies jet peut-être devenir bourgeois à votre tour.
A Paris, nous subissons des mesures de répression excessive mais qui, au lieu de nous abattre, nous réveillent et augmentent notre haine du bourgeois. Leurs lois vont peut-être amener la disparition de quelques canards anarchies, mais par contre les placards, brochures clandestines vont augmenter dans de grandes proportions. On peut nous empêcher de manifester par la parole ; on ne peut empêcher les actes... »
Hervy était condamné à 13 mois de prison et 5 ans d’interdiction de séjour, pour vol et port d’arme prohibée. Il purgea sa peine à la maison centrale de Poissy.
Il tira au sort dans le 17e arrondissement de Paris, avec la classe 1894 et portait le matricule 1960. Il fut déclaré « bon pour le service »
Affecté à un bataillon d’infanterie légère d’Afrique dit « Bat. D’Af. », en raison de ses antécédents judiciaires, il fut appelé le 28 novembre 1895 et n’obéissant pas à l’ordre de route, il fut déclaré insoumis le 1er janvier 1896.
Rayé des contrôles de l’insoumission le 1er avril 1902, pour vice de forme dans la constitution du dossier.
Le 9 août 1915, il fut à nouveau appelé au 5e régiment d’infanterie légère d’Afrique et déclaré insoumis le 13 septembre 1915.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article232737, notice HERVY Marcel, Noël [Dictionnaire des anarchistes] par Dominique Petit, version mise en ligne le 7 octobre 2020, dernière modification le 16 octobre 2020.

Par Dominique Petit

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York
Fiche photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

SOURCES :
Archives Nationales F7/12508 — Archives de Paris. Registre matricule classe 1894 — Le Pays 21 mars 1894 — La Libre parole 23 janvier 1894 — Le Droit 21 mars 1894 — Notice Hervy Marcel, Noël du Dictionnaire des militants anarchistes.

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